• Les Skas de Nemed : Premières Invasions

    Pourquoi regrouper trois invasions en une partie quand les suivantes ont chacune le droit au chapitre ? En réalité, il n'y a pas grand-chose à dire des deux premières. Les histoires sont si anciennes qu'elle ont acquis cette patine propre aux légendes primordiales où l'on ne sait plus exactement ce qui est possible et ce qui ne l'est pas. Dans notre cas, les quelques références que j'ai pu glaner parlent de l'Arche de Noé, de faucon vivant 5500 ans et de peuplades étranges (R Willis et al, 1993). Inutile de dire que ça ne date pas d'hier.

    Plus intéressante et plus consistante est l'arrivée d'une flottille de bateaux plats aux voiles carrées. C'est une époque rude et les peuples errants sont rarement pacifiques. Cette bande rendue farouche par l'adversité débarque en Irlande avec à leur tête, Nemed qui donnera leur nom : les Némédiens.
    Ils venaient de Scandinavie, après avoir étés successivement chassés du Danemark puis de la Norvège. A cette époque bien sûr, on ne les appelait pas encore ainsi. Jack Vance, dans son glossaire annexé au cycle de Lyonnesse évoque les Skas, peuple noble et conservateur qui aurait gardé la même langue depuis la nuit des temps. De fait, ils étaient capables de comprendre les textes les plus anciens sans plisser les yeux pendant des heures sur des traductions incertaines. Voilà qui fait penser aux islandais actuels, à croire que c'est un trait nordique.
    Ces braves guerriers se considéraient comme la seule race véritablement humaine, ce qui explique leur renfermement et, forcément, l'hostilité que pouvait manifester leurs voisins. En l'occurrence, au Danemark, ils étaient en conflit avec les Ur-goths qui seront à l'origine de nombreux peuples Goths, dont les bien connus Vikings.

    Carte expansion des Skas

    3- En rose, les territoires colonisés par les scandinaves


    Chassés de leurs terres, les Skas s'installent en Irlande où il ne s'est pas encore passé grand-chose jusque là. Les choses vont changer. Il attirent immédiatement l'attention des belliqueux Fomoriens, lesquels vivent dans les îles non lointaines (Willis 93)…à moins que ce ne soit la froide et humide Ecosse (E Brasey, 2007)  ou encore le royaume légendaire d'Ufland du Nord autrement nommée Fomoirie (J Vance, 1983). On retiendra qu'il s'agit d'un peuple disséminé sur un vaste territoire insulaire.
    Les Fomoriens sont décrits de bien des manières…mais jamais élogieuses, ce qui positionne d'emblée leur popularité dans les pages de l'Histoire. Le thème de l'asymétrie revient souvent dans les récits : Colosses unijambistes et manchots maudits par les dieux (Willis 93), cyclopes redoutables (Brasey 07) ou carrément des monstres aux formes variées (K Van Tulleken 1985), les écrits s'accordent sur leur maîtrise des arts magiques, de la navigation et de la guerre (ce qui discrédite un peu ces histoires de manchots). On sait cependant que "fomhor" signifie "géant" en celtique et ils devaient apparaître ainsi à leurs (nombreux) ennemis : terrifiants et imposants.
    Après la mort de leur roi Nemed dans la bataille qui précipite leur asservissement, les Némédiens se voient imposer un joug cruel qui les condamne à verser chaque année une proportion conséquente de leur bétail et récolte. Ces graines de tempête finissent par germer : ils se révoltent le jour de la fête de Samhain, le 1er Novembre.

    Donegal

    4- La plaine de Donegal


    Le combat est acharné, la plaine de Donegal est bientôt gorgée des sangs mêlés des deux camps. Par deux fois, les révoltés parviennent à mettre leurs envahisseurs en déroute mais le cours de la troisième bataille devait leur être défavorable. Jack Vance introduit alors l'étrange trio de sorcières unijambistes Cush, Gadish et Fèhor. On retrouve encore cette étrange particularité du membre unique. Faut-il y voir une sorte de mutilation imposée aux praticiens pour éviter qu'ils ne s'enfuient ?  Quoiqu'il en soit, ce sont ces trois fomoriennes de l'Art qui font pencher la balance en faveur de leur camp.
    Une victoire certes, mais rien de glorieux. Même le roi des fomoriens, Connan, gît sur le champ de bataille.
    Magnanimes ou épuisés, les Fomoriens offrent alors 1 an et 1 jour aux rescapés Némédiens pour décamper et mettre les voiles. Grand générosité de leur part puisqu'il reste à peu près 30 hommes en face (Vance 85, Brasey 07). A peine de quoi remplir deux petits navires. Pourquoi deux petits au lieu d'un normal ? Car pour couronner le tout, ils ne sont pas d'accord entre eux. Deux chefs se distinguent, Starn et Fergus, tous deux fils de Nemed et persuadés d'incarner un nouvel espoir. Les Fomoriens peuvent se frotter les mains, ils n'auront pas besoin de finir le boulot. Et comme la nature est bien faite, les Némédiens rescapés se partagent en deux groupes de 15, ce qui leur donne des chances équivalentes.

    Les Fomoriens

    5- Les Fomoriens (bouh !)


    Les redoutables géants restent donc en Irlande et les îles alentour tandis que les vaincus se séparent en deux branches. L'une se dirige vers une lointaine terre du septentrion, sans doute la légendaire Hyperborée (l'Islande ?).
    L'autre faction prend le large vers le ponant, par l'Armorique puis plus loin encore jusqu'en Thrace. Ceux là n'auront pas de chance, ils seront exploités sans vergogne par les locaux.
    C'est ainsi que se termine la troisième invasion de l'Irlande. Une période de stabilité s'intercale.

    La suite : Les Hommes-Foudre
    Retour au plan
    Voir tout

    « Trempe d'AirinLes Hommes-Foudre »

    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :