• Chapitre 16 : Maille à partir

    - Salut vieille radasse !
    Le jeune homme perché sur son étalon noir fait brusquement cabrer sa monture et jette un regard furieux à la ronde.
    - Qui a osé dire ça ?!

    Les villageois apeurés s'écartent en couinant pour me dévoiler dans toute ma splendeur narquoise. Un sourire malin vissé en travers des lèvres et la sensation écumante d'être toujours en vie malgré les coups de sortilèges.
    A peine repéré par les cavaliers, l'un d'entre eux met le pied à terre dans un tonnerre de métal. Sous sa cape, il porte assez d'acier et de maille pour équiper un bataillon. Sa voix froide et glauque traverse les rangs épars de l'assemblée pour me cueillir à la pointe du menton. Un timbre de tueur.

    - Monseigneur, ordonnez et j'exécute !

    Avec un certain panache, il dégage sa lourde cape et fait théâtralement claquer sa main gantée contre la poignée d'une épée massive. La lame crisse désagréablement en s'extirpant du fourreau. A croire qu'il y a délibérément ajouté une poignée de gravier pour renforcer son effet. La scène est rapide, j'ai à peine le temps de me faire la réflexion que ce n'était peut-être pas une bonne idée que je me retrouve menacé par un bon mètre d'acier avide de sang. A l'autre bout, le gorille en costume paratonnerre a l'air tout aussi impatient de me l'enfoncer de la gorge au nombril.
    Finalement, Maille daigne baisser les yeux sur moi.

    - Oh c'est toi, soupire t-il, tu es toujours aussi indélicat Sakutei.
    - Merci –glp-

    D'un doigt prudent, je tapote timidement la pointe de l'épée longue qui me titille la pomme d'adam. Le robuste cuirassé ne fait même pas mine de bouger. Impossible de discerner son regard derrière les fentes lugubres de son heaume cornu.

    - Messire Sreng. Tu peux laisser aller.
    - A vos ordre Votre Grâce.

    Le gorille se relâche et rengaine son arme avec le même grincement irritant. Maille met pied à terre. Les derniers traînards filent se claquemurer chez eux. Je me frotte la gorge par réflexe. Je commence à comprendre ce qui effraie tant les villageois.

    - Aller, aller, ça me fait quand même plaisir de te voir !

    Il m'offre une accolade qui aurait pu être virile s'il ne m'avait pas ébouriffé la tignasse au passage comme un père affectueux. Enfin, j'ai échappé à la bise sur la joue, c'est toujours ça.

    - Moi aussi, moi aussi, dis-je sans y penser tout en rajustant ma mise. Un sourire éclaire soudain mon visage. Ca fait une paye…mais tu n'as pas trop changé. Toujours aussi séducteur hein.
    Il lâche un soupir.
    - "Moins qu'avant…".

    Je lève les yeux au ciel. Tu parles. Son visage est celui d'un adolescent absolument innocent. Si, si madame. Imberbe, des traits fins enchâssés au sein d'une masse de fins cheveux blonds (bien entendu). Seule une légère cicatrice au menton vient briser l'harmonie. Petite trace blanche, souvenir de nos déboires de jadis et une des raisons qui font que je suis convaincu que Maille ne me voudra jamais pour compagnon.
    Il me jette un de ses regards d'ange. Chez lui, tout est orchestré par les yeux. Souvent en proies à une lointaine mélancolie. Et toutes les donzelles sensibles de la contrée se demandent ce qui peut bien attrister ce joli coeur. Effet calculé, évidement. Même s'il n'a aucune passion à séduire les femmes, il se targe d'être capable d'envoûter son monde.

    - Dis moi, j'espère que tous ces titres ronflants ne t'ont pas incité à faire de même. Avant tu te ramenais pas avec une clique de moches pour te couvrir les basques.
    - C'est normal pour un noble d'avoir une escorte, répond-il tranquillement en tapotant du pied.
    - Un noble ? Et le seigneur Hédrin ?
    - Se porte comme un charme…au fond du cachot humide que je lui ai légué en guise de chambre.
    - Oh…
    - C'est l'évolution mon bon Sakutei
    - Ne m'appelle pas comme ça. Alors tu es vraiment le nouveau baron ici ?
    - Non.

    Je tente d'interposer une réplique à la sauvette mais il me place son index contre les lèvres. Je recule d'un bond en faisant la grimace. Il est gentil mais quand il s'y met … non d'ailleurs il n'est pas gentil.

    - Je suis duc Sakutei. Le duc Maille.
    - Oh…
    - Hé hé oui.
    - Et ces types sont...
    - Mes chevaliers.

    Un petit air satisfait sur le visage, il m'entraîne par le bras à l'écart. Uniquement par gestes, il commande à sa coterie de prendre position selon un schéma précis. Le plus petit des cavaliers nous emboîte le pas tandis que les deux autres – tous deux du modèle lourd – restent en retrait pour faire peur aux vieilles et filer des cauchemars aux gamins. Et c'est moi qu'on traite d'indélicat…

    Il n'y a plus grand monde dans l'auberge quand on y entre. Maille s'interrompt un instant sur le seuil, la tête penchée et une moue réprobatrice sur le visage. Mais il délaisse bien vite cette vilaine expression pour reprendre son regard de poète tragique.
    Il s'approche du comptoir, confiant et légèrement souriant. Mais avec une pointe d'amertume au coin des lèvres. Je ne sais pas comment il fait ça. L'aubergiste se liquéfie littéralement et s'humecte rapidement les lèvres.

    - Bien le b-bonjour votre grâce, c'est une djoie et un nonnnnneur de vous cueillir sissi.
    - Je t'en prie, appelle moi Monseigneur.

    Maille semble goûter la formule de politesse comme une gorgée de vin, la retournant sous la langue pour en juger la teneur. Finalement, il conclue son examen par un claquement satisfait.

    - Du vin mon ami ! Pour trois. Laisse la bouteille sur le comptoir.
    - Avec plaisir mon seigneur.

    Un peu abasourdi par tout ce cirque, je me passe une main sur le visage pour cacher mon air hagard. Le quatrième homme toujours encapuchonné prend place à ma droite. Mon sens aigu de la stratégie appliquée aux bagarres en taverne m'informe que je suis entre le "saigneur" et son acolyte. Mais je ne crains rien… c'est mon ami. … N'est ce pas ?
    Maille se tourne vers moi. Il fait osciller son verre au bout de ses doigts comme s'il s'agissait d'un grand cru. Il a vraiment pris des manières lui.

    - Alors mon ami raconte moi tout. Dès que j'ai eu ton message, j'ai interrompu une grande partie de chasse-croquant pour venir de trouver.
    - Chasse croquant ?
    - Oui. Tu prends un maraud dépenaillé et tu le fais courir… (il s'arrête, voyant que je sourcille allègrement) mais peu importe. Alors dis moi tout.

    Je lui résume rapidement mon affaire, interrompant les moments clés par de petites gorgées au gobelet. La vinasse est âpre et râpeuse, une vraie piquette. Beurk.

    - Le point essentiel, c'est qu'une nécromancienne un brin buttée s'est mise en tête de m'ajouter au rang de ses serviteurs décharnés. Je ne suis pas emballé par le boulot tu vois.
    - Et même mieux que ça. Hum, on ne peut pas la laisser faire n'est ce pas.
    - Hé non crénom !
    - Elle débauche mes sujets pour en faire des zombies à sa solde, c'est inacceptable.
    - Hein ??
    - Les hommes qui t'attaquent sont sous ma responsabilité Sakutei. Je suis leur suzerain et si j'ai le droit (le devoir) de redresser leurs vices, j'ai aussi celui d'assumer leurs fautes.
    - Tu divagues, il ne s'agit pas ça.
    - Pour toi peut-être.
    - Bon admettons. Mais puisque nous sommes d'accord pour l'en empêcher que faisons nous ? J'avoue que je suis à sec. On raisonne mal avec la mort aux trousses.
    - En effet, tu aurais été bien plus sage de quitter le Delta au plus vite et d'invoquer la protection d'un mage.
    - Super j'en ai justement plein dans mes amis !
    - Ttt ne t'énerves pas. C'est justement un sorcier qu'il nous faut. Rien de tel que de la vieille magie pour combattre de la vieille magie.

    Il tambourine quelques instants sur le bar avant de claquer des doigts.

    - Je sais ! (Il m'attrape par les épaules, je me rebiffe par crainte d'une accolade ou d'une autre savonnette) Sakutei mon ami, nous allons faire un petit voyage. (puis se tournant vers l'aubergiste atterré). Toi, mon brave, pendant que nous discutons, tu vas tranquillement aller empiler assez de vivres et de boissons pour trois personnes sur le cheval noir dehors pour un périple de quatre jours.

    L'aubergiste pâlit et commence à se détourner, l'air abattu. La main de Maille file si vite que je n'ai pas le temps de la voir passer. Il attrape le bougre par le col et le tire par-dessus le comptoir. Les verres se renversent, répandant leur poison sur la planche et maculant les vêtements du tavernier. Maille évite soigneusement la flaque dégoûtante. Une petite pointe apparaît dans son autre main et se plante presque négligemment dans la narine droite de sa victime. Malgré la violence de l'instant, sa voix reste calme et lente :

    - J'ai mal entendu ta réponse…
    - Je…oui monseigneur. Vous plaisir est un service monseigneur. Ce n'est pas assez apparemment, Maille l'encourage à continuer du menton. Je suis honoré que Votre Seigneurie ait choisi ma modeste épicerie pour se ravitailler. Je…
    - Bon lâche le Maille, on a pas que ça à foutre.

    Mon interruption ne lui plaît pas mais il obtempère. L'autre détale dans l'arrière boutique sans demander son reste.

    - La politesse est la mère de la civilité Sakutei. Tu devrais t'y mettre aussi tu sais.
    - Humph. Dis donc, pourquoi trois personnes ? Je t'ai vu arriver avec ton trio. Ca ferait plutôt cinq non ?
    - Non, non. Deux d'entre eux ont un travail à faire plus au sud.
    Plus au sud ? Il n'y a que la forêt ensuite ce sont les terres de Mordaigle. Qu'est ce qu'il mijote ?
    - Je vois. Et qui est le troisième alors ? C'est lui ? (je fais un mouvement de tête vers l'arrière pour désigner le silencieux anonyme).
    - Exactement. Lodendron est jeune mais dynamique. Je suis sûr que tu sauras apprécier ses services.

    Intrigué, je me tourne pour dévisager le dénommé Lodendron. Ce dernier abaisse sa capuche pour me révéler un visage à peine marqué par l'adolescence. Encore une de ces gueules d'angelot qui me fichent des frissons. Il est là, à me balancer sa candeur à la figure comme s'il était impensable de concevoir une mauvaise pensée à son égard.
    J'ai amplement de quoi le détromper sur ce point. Je me retourne brutalement face à "Sa Seigneurie".

    - Hey ! Pas question de s'embarrasser de ton coquet. T'es devenu mou du poireau en plus d'aimer la chaire rose ? C'est pas une virée de plaisir c'est … -grlg-

    Une main froide vient de me saisir par la nuque pour m'apposer le tranchant d'une lame pas bien plus chaleureuse sur la gorge. Quel crétin…le gosse est armé. Bon je l'admets, je me suis peut-être un peu laissé emporter.
    C'est à cet instant béni que l'aubergiste reparaît dans la salle. Du peu que j'en vois, il a l'air atterré. Je suis moi-même un peu distrait.

    - M-mon seigneur…

    Sans me lâcher des yeux, Maille lève sa main gantée pour l'interrompre. Il se penche vers moi. Son visage reflète une certaine déception.
    - Sakutei, Sakutei, Sakutei… Il s'approche plus près, sa voix se réduit à un mince murmure. Si tu continues à me parler sur ce ton… (un soupir) je vais être obligé de réduire ce village en cendre. Tu comprends, je ne peux pas laisser les gens s'imaginer…enfin tu vois, les paysans murmurent, les rumeurs, les ragots. Et puis nous avons tous nos petites affections. Je ne t'ai pas posé de question au sujet de ton nouveau bijou, moi.
    Il tapote sèchement le dévoreur en os sur mon bras. Ca m'arrache un gémissement de douleur ; la bestiole est encore affamée. Avec un petit sourire, Maille me gratifie d'une tape sur la joue et fait un signe à son ange gardien dans mon dos.

    - Tu peux le lâcher mon cœur, l'affaire est entendue.

    Je me retourne et recule de quelques pas pour les avoir l'un et l'autre dans mon champ de vision. Le gamin a déjà fait disparaître son arme dans les profondeurs de son manteau. Qu'est ce qu'il m'a pris d'en appeler à ce taré ?

    - Qu'y a-t-il mon brave ?
    - Heu…je … oui monseigneur, sur quelle monture dois-je harnacher les provisions ?
    - Eh bien je n'ai pas été assez clair ? Le noir j'ai dit.
    - C'est que… il y a quatre chevaux noirs dehors.
    La cruauté du dilemme à l'air de presser sa vessie. Il se tortille, mal à l'aise.
    - Aaah tu vois Sakutei, le manque de sensibilité qui afflige le petit peuple. Mon ami il faut donc tout te dire. Il y a un shire anthracite, un groningen ébène, un frison noir et un minorquin charbon. C'est simple non ? Maintenant dépêche toi.

    Sans donner plus de précision, il l'envoie au dehors. Je me sens un peu dépassé. Maille a complètement pris le contrôle des évènements. Mais pour le moment ça m'arrange un peu. Ca me permet de réfléchir.

    - Bon alors qui est-ce qu'on cherche ?
    Il lève son index sur ses lèvres fines et dégage une mèche de cheveux d'un geste absent.
    - Chttt. Pas ici mon ami, c'est trop fréquenté.
    - Ah.
    Qu'est ce qu'il lui faut, la taverne est presque déserte. Un cimetière ? Oui encore un mauvais exemple.
    - Alors on a qu'à bouger d'ici
    - La sagesse même.
    - Un instant, je dois faire une petite mise au point.
    - Oui ?

    Me tournant vers le jeune éphèbe, je lui jette le regard que je perfectionne depuis l'âge où j'ai décidé de ne plus me faire écraser les orteils par les gros durs…et encore moins par les petites frappes ! Appliquant la devise de politesse de Maille, j'adopte le ton pompeux de la petite noblesse imbue d'elle-même :

    - Vous permettez mon cher ?
    - Comment ?

    Et d'un ! Mon poing file dans sa gentille petite gueule et l'étale pour le compte. Bon sang que ça fait du bien ! Le mignon lâche un hoquet de surprise douloureuse. Avant même qu'il ne touche le sol, je l'attrape par le col de sa cape pour le tirer vers moi. J'ai bien envie de continuer à le tabasser mais il ne s'agit pas de se mettre Maille à dos. Ce dernier ne fait d'ailleurs pas un geste pour défendre son protégé…pour l'instant.

    - La prochaine fois que tu me menaces avec ton stylet, je te l'enfonce dans un endroit où ton maître ne pourra plus jamais te rendre visite. Pigé ?!

    Ses yeux s'agrandissent sous la menace ou l'insulte…ou les deux. Je le laisse se vautrer dans les tabourets et tourne les talons, tout à coup très content de moi. Maille lève les yeux au ciel.

    - Par la déesse Sakutei, ce que tu peux être cru. Aller, ceci étant réglé, partons.

    Dehors, il y a deux cadavres. Oh tiens c'est récent… je suis sûr qu'il n'y avait rien de ce genre par ici tout à l'heure. Mais bastre ! C'est la folie ici. Je m'agenouille précipitamment pour examiner les corps. Le sang s'écoule encore de larges plaies au torse et à l'abdomen. Des sales trous. Les bords sont déchiquetés, comme mâchonnés par des lames mal affûtées. Et de chaque coté, les sbires en armures noire fièrement campés sur les pavés. Cherchez les coupables…

    - Maille ! Tes gars sont cinglés ou quoi !
    - Et bien messires ? De quoi s'agit-il ?
    - Ils voulaient entrer Votre Grâce.
    - Et alors je suis ouvert et tolérant. Les villageois peuvent tout à fait profiter de ma présence pour venir me voir.
    - Ils refusaient d'aller se laver avant. Leur puanteur est aussi insoutenable que leur impolitesse.
    - C'est pourtant vrai qu'ils sont crados.
    - Quoi ?! Mais attends c'est un peu fort…si on devait me décoller la tête à chaque fois que je sue…
    - Hmm tu as raison Sakutei. Messires, je vous demanderai de faire preuve d'un peu de retenue à l'avenir. Une rossée suffira amplement la prochaine fois.
    - Bien Votre Grâce. Il en sera fait selon votre plaisir.

    Et les autres qui grincent avec leurs voix lugubres. Je relève les yeux, désabusé. J'aurai tout entendu. Maille a la tête en carafe. Mais j'ai vraiment besoin de son aide, lui au moins il n'en veut ni à ma peau, ni à mes fesses.

    - Messieurs, nous partons. En selle ! Quand à vous messires, vous savez ce que vous avez à faire.
    - Heu, tu les envoies à pied ?
    - Là où ils vont, des chevaux ne feraient que les gêner. Et puis tu as besoin d'une monture et l'autre nous servira de bête de somme.

    Je remarque que l'aubergiste a finalement sanglé quelques sacs sur un des canassons. Probablement sauvé par sa connaissance des races plutôt que par celle des nuances de noir. Pour ma part, ils ont tous l'air identiques. Le genre étalon démoniaque quoi. Maille me désigne l'une des bêtes.
    -"A toi le groningen Sakutei". L'enfoiré, il ne pouvait pas m'en choisir un plus prononçable ?

    - Comment il s'appelle ?
    - Astrefulgha-zelnig y'chtel. Son précédent maître était un elfe (noir bien sûr)…pas moyen de changer ça, ajoute t-il sur un ton d'excuse.

    Bon groni-machin ira très bien finalement. Je me hisse tant bien que mal sur la selle crissante avant de redescendre aussi sec pour régler les étriers. En plus d'être costauds, ils sont bien plus grands que moi les lascars.
    Nous avons aligné à peine quelques coups de sabots que Maille tire sur les rênes de sa sombre monture. Il fait signe à son jeune page de s'approcher et lui murmure quelque chose à l'oreille. Le gamin hoche la tête silencieusement, fait volter son cheval de main de maître et retourne vers le village…non sans me décocher un regard d'encre au passage. Hé hé son nez saigne encore.

    - Où va-t-il ?
    - Incendier le village, répond-il tranquillement comme si c'était la chose la plus naturelle du monde. Comme j'en ai marre de m'exclamer à tout bout de champ, je me force à adopter un ton raisonnable. C'est peut-être comme ça qu'on devient fou.
    - Je suppose que tout ça ne t'affecte pas du tout.
    - Allons Sakutei un peu de bon sens ! Tu me dis toi-même que tu es traqué. La moindre des précautions est d'effacer nos traces.
    - Tu appelles ça de la discrétion ! Allumer un grand feu de joie !
    - Ne soit pas obtus. Il y a beaucoup trop de témoins là bas. Ils savent presque où nous allons.

    Grumph. Pas moyen de discuter avec lui. J'aborde le problème sous un autre angle.

    - Tu sais que le gamin ne risque pas de s'en sortir tout seul pour trucider tout le monde.
    - Oh mais je ne veux pas qu'il se batte ! Je lui ai demandé d'incendier les réserves de grain, l'écurie, bref quelques endroits stratégiques et de filer. S'il ne s'en tire pas, c'est qu'il n'est pas digne de moi. Mais s'il y parvient, les villageois seront forcés de se disperser. Et là mes patrouilles les cueilleront et les enrôleront dans l'armée. Et voilà, plus de témoins. J'ai des plans pour cette terre Sakutei, il est temps d'en finir avec le règne des milices.
    - Tu es un grand malade tu sais.

    Il me refait le coup du poète dans les rafales. Ses cheveux fins s'accordent bien à l'image qu'il se donne. Je n'ai pas encore dit que sa tenue est intégralement blanche ?

    - Non Sakutei, je suis méchant par nécessité c'est tout. Mais méchant, je te l'accorde. Ainsi, toute la haine des gens est cristallisée sur moi et…
    - C'est ça, c'est ça.
    - Hey attend moi !

    Nous chevauchons silencieusement quelques instants. Je me fiche de savoir si le gamin va parvenir à nous rejoindre. Je me sens terriblement déprimé. Et comme à chaque fois, la douleur au creux de l'épaule se remet à me lancer. J'aurais dû filer chercher Thrace et tenter l'aventure avec elle ailleurs…si seulement je savais où elle est. Même Javel me paraît soudainement plus attirant que mon "meilleur ami". A quoi ça rime de donner ce genre de place dans son cœur à des gens qui changent de caractère comme de chemise ?

    - Bon, où est-ce qu'on va ? Tu peux me le dire maintenant ?
    - Oh ce n'était pas évident ? Il n'y a qu'une seule race qui soit assez versée dans les arts magiques pour contrer les nécromanciens.
    - Ah. Pardonne mon ignorance mais je n'en sais rien.
    Je réfrène difficilement mes sarcasmes.
    - Voyons, ce sont les Thuadènes bien sûr.
    « Nous étions faits pour nous élever dans la lumière solaire :Chapitre 17 : Le Miroir de Grimm »

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  • Commentaires

    1
    O-Ren-Kimi Profil de O-Ren-Kimi
    Mardi 10 Novembre 2009 à 23:23
    Faut il que je crie comme une malade pour avoir la suite???
    Saaaaaaaaaaaak la suiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiite siteplééééééééééé^^
    2
    Sakutei Profil de Sakutei
    Mercredi 11 Novembre 2009 à 00:09
    Désolé j'ai pris du retard en m'occupant d'un autre projet ^^".
    Je suis en pleine rédaction là ! Si ce n'est pas pour cette nuit, c'est pour celle de demain, promis :)
    3
    O-Ren-Kimi Profil de O-Ren-Kimi
    Mercredi 11 Novembre 2009 à 01:09
    ralala j'ai eu peur que tu sois à cours d'inspiration^^
    très peur même! Parce qu'a ce stade là de l'histoire j'imagine même pas que tu l'arrêtes :D
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    4
    Sakutei Profil de Sakutei
    Mercredi 11 Novembre 2009 à 04:36
    Aucun risque ^^. Surtout avec autant d'encouragements.
    Bon l'essentiel du chapitre 17 est rédigé mais je tombe de sommeil et il reste toute la mise en page à faire. Et puis les relectureS les peaufinages et tout ça...

    Donc ce sera pour demain ! (enfin cette nuit en ce 11 novembre quoi)
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