• Chapitre 25 : Froide flamme qu'est ta larme !

    I try to keep my eyes open
    And I Realise I haven't closed my eyes in a long time.


    - Tah ! J'en ai marre ! On avance à RIEN !

    Je m'appuie contre une stalagmite un peu plus audacieuse que les autres, l'index et le pouce à califourchon sur l'arête de mon nez. Des heures…des jours ? A déambuler dans ces couloirs tortueux sans en voir la fin. Mon armure me pèse, mes muscles crient famine et j'ai à nouveau cette sensation tenace que tout ça va mal finir.

    Veut-il qu'elle l'aide ?
    Non reste tranquille.


    Je me tourne vers le duc. Nous ne sommes plus tellement fringants. Ce dernier tour de piste pourrait bien être fatal à notre charmante équipée. Quand à Maille, Maille le noble, Maille le guerrier…et bien le mignon Maille n'a pas l'air prêt à jouer de l'épée si ce n'est pour s'y appuyer à la manière d'une béquille. Il semble rassembler toute son énergie dans le simple fait d'enchaîner correctement ses expirations à ses inspirations. Son visage encore plus pâle que d'habitude est couvert d'une pellicule de sueur luisante qui piège quelques unes de ses fines mèches blondes contre ses tempes et ses joues.
    Jouant des épaulières comme un marin aguerri, je m'approche mi-grinçant mi-jurant pour jauger son état ; à ma manière, subtile et discrète pour ne pas l'alarmer :


    - Hey ça va ?
    Il me retourne le sourire idiot du moribond qui pense faire la nique à la faucheuse encore pour quelques temps.
    - C'est…la blessure que m'a infligé ce timbré au sabre.

    Oh merde, comment ai-je pu oublier ça ? Je suis parfois d'une indécrottable distraction. Je force Maille à desserrer son étreinte au flanc pour examiner. Fier et droit comme un seigneur, cet ahuri n'a pas voulu montrer de signe de faiblesse avant qu'il ne puisse plus la supporter. J'ôte mon gantelet droit. La plaie est propre et nette mais le bandage de fortune qu'il s'est bricolé est poisseux de sang.

    - Un problème les gamins ?

    Javel à l'air tout aussi enjoué qu'à l'habitude. Enfin, c'est-à-dire quand il n'est pas pris d'une de ses crises de frénésie psychopathe.

    - Non ce n'est pas bon, on ne peut pas continuer comme ça.
    - Je vais bien !
    - C'est ça…
    - Je peux continuer.

    Je n'aurais jamais pensé que Maille jouerait le couplet du héros blessé. Comme c'est ridicule, je m'empresse de lui faire entendre raison.

    - Bien…bien bien.

    Mon gantelet de métal claque quand je le reboucle sur le brassard. Je ferme le poing avec un sourire peiné. –Vlan !-. Le duc lâche un hoquet et se plie en deux.

    - Hey ! T'es malade Sakutei ?! Tu veux l'achever ?!
    - Désolé, question de lumière. On ne continue pas. Alors Maille ?

    Estomaqué (non je n'ai pas frappé sur sa blessure, je ne suis pas sadique), il me retourne un regard acide avant de rassembler les lambeaux de sa fierté pour lâcher (et sans trembler s'il vous plaît !) :

    - N'importe comment, une petite pause ne peut pas nuire.
    Je hoche la tête en souriant et l'aide à s'installer sur le sol doucement.
    - Il va falloir soigner ça un peu plus sérieusement.
    - Laisse moi faire gamin.

    Javel s'avance et commence à palper les côtes du duc de ses doigts noueux. Ce dernier ne fait pas mine de gémir mais j'ai bien l'impression qu'il en meurt d'envie.
    De mon coté, je desserre un peu les lanières de mon plastron pour respirer et j'attrape la gourde pendue à mon coté. Je suis fourbu et préoccupé. Le bel entrain qui nous a conduit jusqu'ici est en train de s'effilocher inexorablement sous nos pas.
    D'un autre coté, ça ne m'étonne pas que le Sidh dispose de protections aussi puissantes. Et si les thuadènes sont vraiment les plus grands magiciens de cette contrée, alors pas grand monde n'a dû pouvoir franchir leurs défenses sans leur accord. Sans doute personne même. Oui, si nous parvenons à nous introduire dans le nid par effraction, nous marquerons sans doute un précédent.
    Cette pensée tout à la fois exaltante et déprimante m'arrache un pâle sourire. Je reprends une gorgée et rejette la tête en arrière en fermant les yeux. Pouah, l'eau est devenue tiède et dilue à peine la salive épaisse qui nappe ma langue.
    Je dodeline du chef et jette un œil vers le blessé. Javel a l'air à son affaire, pas la peine de venir ajouter mon grain de sel sur la plaie. Je détourne le regard vers le shinigami, immobile et droit, comme à son habitude. Ses traits ne réagissent même pas lorsque je lui tends la gourde, les sourcils levés d'un air interrogateur. Ce type est énigmatique à en devenir irritant. Sans doute est-il guidé par un code si rigide que je n'en comprendrais même pas le menu…ça n'empêche pas que son attitude est un archet qui crisse lentement sur les cordes tendues de mes nerfs.
    Je me racle la gorge pour penser à autre chose. Je ne suis certainement pas de taille à rivaliser avec Kageisha et pour autant que je sache, il vaut mieux l'avoir à la bonne.


    - Bon ça devrait tenir un moment. L'entaille est assez profonde mais bien nette, avec des soins adéquats, elle se refermera vite. Ce qui n'est pas le cas pour le moment !
    - Ca ira, assure Maille. Je doute un peu de sa certitude mais je n'en montre rien. Il est assez grand pour juger par lui-même s'il doit se modérer ou pas. Et de toute façon, on ne peut pas faire grand-chose, perdus dans ce dédale dont on ne connaît plus aucune des extrémités, ni la sortie ni l'entrée.
    - Bon, bois un coup et on se bouge. On doit pouvoir trouver une issue à ce labyrinthe !
    Javel se tourne vers moi et pointe sa canne tordue vers mon paquetage.
    - Qu'est ce que ça donne sur la carte ?
    - Ah oui…hem.

    Un peu plus tôt, Javel a suggéré que je trace notre progression sur un bout de parchemin pour tenter d'estimer notre degré de "tournage en rond". Et à défaut de cercler le problème, je dois dire que cette histoire commence à prendre un arrière goût de quadrature du cercle. Faut admettre, griffonner comme ça au petit bonheur sur un papelard ne risque pas de nous donner le fil d'Ariane de ce sous-sol en teintes de clairs obscurs.
    Un peu circonspect mais pas franchement décidé à me laisser critiquer quand à ma performance, je tends le papier froissé au vieux rêveur. Il le prend, l'examine et… ah ça y est, nous y voilà, commence à faire des mouvements de lèvres dubitatifs qui se propagent bientôt à son menton et à ses sourcils broussailleux. Je connais déjà son point de vue qu'il formule avec un art consumé du résumé :


    - C'est le merdier.
    - Oui hein. Javel, il faut que tu saches que…
    - Ne te répand pas en excuses, explique moi plutôt le sens de ce…gribouillage.
    Il accentue ce dernier mot avec une moue assez révélatrice.
    - Enfin s'il y a un sens à ce torchon je veux dire !
    - Il n'y en a pas ! Voilà !
    - C'est ça que tu appelles une carte ? Je croyais que tu connaissais ton boulot moi.
    - Mais c'est inique ! Comment veux tu que je te fasse une topographie correcte sans aucun repère. On tortille, on descend, on monte, on repasse sous ou au-dessus de couloirs qu'on a déjà emprunté.
    - Teuh.

    Il se détourne et s'apprête à retourner examiner le duc lorsque je l'interromps d'une main ferme sur l'épaule.

    - Javel, ce n'est pas de ma faute si on est paumé là dedans d'accord ! Tu ne croyais quand même pas qu'il suffisait de claquer des doigts pour avoir la clé des champs ?? La cartographie est une science mon vieux, un travail long et fastidieux qui prend plusieurs jours ! On repère les formes du reliefs, on se base sur des points remarquables, on étudie la position des étoiles. Il faut du matériel et du temps. C'est ça la réalité !
    - Ca veut dire … ?

    Maintenant retourné face à moi, je sens toute la fatigue accumulée qu'il s'efforce de convertir en énervement pour me moucher. Et bien qu'à cela ne tienne, moi aussi j'en ai marre. Ma voix se mue sur un ton sarcastique au possible qui démontre que je suis moi aussi capable d'être parfaitement pénible :

    - Ca veut dire que je crois que tu perds un peu le sens de la vie force de rê-va-sser. Les vieux comme toi devraient rester chez eux à divaguer en caquetages inutiles !!

    Ca le pique au vif et je regrette un peu mes dernières paroles. Un peu…parce que ça soulage mine de rien. Le vieux éprouve sans doute un besoin similaire et s'apprête à répliquer à sa manière cinglante et brutale. Je me contracte mais la canne se fait bloquer en pleine volée par la poigne tranquille de monseigneur le duc qui nous toise avec un air plus amusé qu'exaspéré.

    - On peut pas vous laissez deux minutes hein…
    - Gnia gnia gnia.

    Javel lâche un juron dans son dialecte personnel et je lui réponds en exhibant une belle longueur de langue puérile avant de me détourner. Maille s'interpose entre nos deux dos boudeurs et reprend avec philosophie :

    - Messieurs, nous sommes dans la même panade. Il faut l'accepter et nous concentrer pour sortir de là. Se jeter l'opprobre comme une patate chaude ne peut qu'envenimer la situation.
    - Belles paroles messire ! Puisque vous êtes si malin, prenez donc votre patade et tirez nous de la panate.
    - Y'a un problème Sakutei ?
    - Oui figure toi que … !!

    Le reste de ma petite crise de nerfs me reste dans la gorge lorsqu'en me retournant, je me retrouve nez à poils avec le froncement de sourcils de Maille.

    - …
    - J'aime mieux ça.

    L'enfoiré, comment arrive t-il à avoir l'air si menaçant rien qu'en faisant jouer quelques muscles de son arcade sourcilière ?! Sans doute un truc de guerrier…Kageisha me fait le même effet, quoiqu'en plus inquiétant.

    - Alors que fait-on ?
    - Ma foi, on continue.
    - Mais ça n'a pas de sens ! Je pensais qu'on finirait par quitter cette grotte mais les couloirs se suivent et se ressemblent. C'est interminable !
    - Vois le bon coté, nous ne repassons plus par nos jalons depuis plusieurs heures.
    - Justement, je serais d'avis de rebrousser chemin et de remonter nos traces pour sortir de là. Tant pis pour les thuadènes. On se dépatouillera de Mélanargie et sa clique de nécromanciens d'une autre façon.

    Javel fait rebondir la pointe de sa canne sur le sol en rythme et hoche la tête négativement.

    - Mauvais idée Ryoka.

    Son ton calme désarme ma propre excitation. Il a l'air soucieux. Et tout aussi subitement, je prends conscience que ma hargne provient surtout du fait que je me sens terriblement vulnérable et impuissant par rapport aux autres. Il y a une sorte d'émulation à cheminer en équipe, mais c'est aussi un fardeau. On subit sans cesse le regard des autres, on veut être l'élément utile, voire l'indispensable sur qui on peut compter. Et par-dessus tout, on ne veut pas être le boulet, le type à la traîne qui ne sert à rien et qu'on finit par abandonner quand il se fait blesser parce que c'est le seul truc noble qu'il peut faire : laisser ses compagnons fuir et retarder l'ennemi en se faisant bouffer.
    En réalité, tous ici, nous pataugeons dans une mare crasse. Aucun de nous n'a vraiment brillé. Que ce soit Maille qui est déjà blessé, Javel qui nous a proprement avoué son incompétence, Kageisha qui…bah qui ne nous aide pas beaucoup et moi-même, incapable de raisonner correctement. Nous sommes enlisés avec des talents inutiles et ça nous fout en rogne.


    - Oh Sakutei t'es réveillé ?
    - Hein ?
    - Décidément…quelle lumière en ce moment Ryoka !

    Il m'appelle à nouveau comme ça. Sans doute parce que j'ai baissé dans son estime, mais je lui pardonne, c'est un des effets pervers de notre situation. Oui vieil homme je te pardonne parce que tu es en proie à l'inutilité et…

    - Ha, je comprends pourquoi cette bique de Mélanargie t'a choisi ! T'es assez bredin pour manger du foin par bottes de cent kilos.

    Hey ça c'était gratuit par contre ! Mes yeux s'élargissent, je reprends mon souffle comme sous le coup d'un camouflet et je m'avance d'un pas. Maille me repousse sèchement avant de s'exclamer avec fureur :

    - Mais vous allez arrêter vos chamailleries ?!
    - Ta gueule ! On va se mettre sur la tronche et sa va calmer tout le monde.
    - Ah ah ! Viens là Ryoka, je t'attends. (Il agite sa canne dans ma direction) Aller ! Aller !
    - Ca suffit les conneries là ! –ouch-

    La canne vient de s'abattre en travers d'une figure mais ce n'est pas moi qui ai casqué. Geste maladroit qui achève de mettre le feu aux poudres. Le duc rétorque par une claque sonore et pendant qu'il y est, se penche m'envoie son coude dans le bas-ventre.

    - Ca c'est pour ton coup de poing de tout à l'heure.
    Plié en deux, je l'agrippe par la manche.
    -Hmmphh… attend –thaaa- j'en ai un autre pour toi !

    Ca dégénère mais en somme, ça dérouille un peu. Tout occupés à nous renvoyer la politesse, personne ne remarque le changement d'attitude soudain du seul personnage censé de ce groupe. Kageisha vient de se raidir soudainement. Il tente de nous alerter mais nul n'y prend garde, alors il se redresse, main sur la garde de son sabre et tend l'oreille. Quelque chose l'inquiète, il tente de nous en faire part.
    J'achève de savonner vigoureusement le crâne presque chauve du rêveur lorsque des bribes de son dialecte saccadé me parviennent aux oreilles. Rien à foutre, je suis occupé et de toute façon je ne pige pas. Le peu d'attention que je prête à son babillage et promptement détourné par un coup de tête "amical".


    - LUMIERE !
    Uh ? Nous relevons tous la tête, surpris.
    - Hey c'était la langue du Delta de Sérénité ça. Il parle notre langue ?
    - Il apprend crétin.
    - Humpph !
    - Attendez…la ferme ! Chut ! Vire ton pied Sakutei. Poussez vous, pou-ssez vous !

    Javel échange quelques mots avec son garde du corps. Les réponses sont rapides et pressantes. Maintenant que je note son attitude, un sinistre soupçon se fraie en moi. Pour qu'il se soit abaissé à utiliser notre langue, il faut que ce soit urgent. Je me redresse, inquiet.

    - JAVEL ? Qu'est ce qu'il se passe ??
    - Il faut dégager d'ici ! Kageisha sent que quelque chose approche.
    - Quelque chose ?
    - Ca se tue ?
    Maille vient de récupérer son épée de géant et arbore un sourire qu'on pourrait qualifier de tueur. Il a l'air plus gaillard qu'avant. Sans doute que notre petite séance de friction lui a redonné du poil de la bête.
    - Non. Non non ! Il faut qu'on file en vitesse.
    - Mais c'est quoi ?
    - Si on l'apprend ce sera trop tard, aller on bouge !!

    Et sans nous attendre, le voilà qui remonte le couloir à toutes jambes. La direction même d'où on vient. Tant pis.
    Je tourne la tête vers Maille, nos regards se croisent, il hoche la sienne. On file ! Quoique ce soit, je ne veux pas risquer de l'affronter sans le shinigami pour nous épauler et il est inutile de préciser qu'il colle aux talons de son maître.
    Une partie de notre approvisionnement reste sur le carreau. Nous courrons sans savoir ce qui approche et il n'y a rien de pire que de faire travailler son imagination. Bon sang, "çà" a fait peur à Kage…"çà" me flanque la trouille alors que je ne sais même pas ce dont il s'agit. Ça craint !
    Le souffle court, je risque un regard en arrière. Une lueur rougeoyante nimbe progressivement le couloir d'une aura infernale. Merde, merde, merde, qu'est ce que c'est ??


    - C'était trop beau pour durer !

    Maille ne répond pas, concentré. Nous rattrapons facilement Javel et restons derrière lui. Impossible de doubler dans ce couloir étroit. Il commence à faire chaud…je sens comme la caresse d'un feu sur le visage lorsque je me retourne encore. Ca s'annonce mal, il y a probablement un genre de démon sur nos talons.

    - Faut activer !!
    - Parce que tu crois qu'on lambine là, me rétorque Javel entre deux halètements.

    Nous déboulons sur une patte d'oie. L'un des chemins monte, l'autre, celui d'où nous venons, descend. La choix est évident mais je lui accord quand même une exclamation.


    - A droite !

    A toutes jambes, nous détalons dans la pente glissante. Gêné par la besace qui me bat les mollets, je tente d'en régler la sangle tout en courant lorsque je manque de percuter le vieux rêveur qui vient de piler net.

    - Quoi ? Avance vite !
    - Non, là devant ! Ca chauffe aussi.

    Il n'a pas tort le bougre, ça rougeoie devant aussi. Nous sommes pris en tenaille. Maille nous tire de notre torpeur médusée avec une voix de stentor digne d'un sergent de garnison.

    - On remonte à l'embranchement.

    Dans la bousculade qui s'en suit pour faire demi-tour, je me retrouve en tête de l'échappée. Il s'agit d'atteindre la croisée avant la chose, sinon on est bon pour une grillade collective. Et s'il y a un autre brûlant qui déboule du troisième chemin ? Il ne vaut mieux pas y penser.
    Plus je monte et plus ça cuit. La chaleur est presque suffocante à présent et la lumière vive m'agresse le regard. Il faut accélérer mais l'intuition que je me porte à la rencontre de notre poursuivant me coupe les jambes.
    Lorsque j'atteins le palier, quelques flammèches virevoltent dans l'air. Je ne pourrais pas le jurer, mais elles me donnent l'impression farouche d'être animées et dotées d'une volonté propre. Un coup d'œil dans le couloir de gauche m'informe qu'elles sont de plus en plus nombreuses de ce coté. Et de plus en plus grosses aussi !
    Sans perdre de temps en contemplation inutile, je me rue vers les hauteurs. Nous montons et montons, hors d'haleine. Les bottes claquent en cadence sur le sol de pierre. Les rivets de mon armure grincent, mes poumons se raidissent, mes muscles déjà fatigués sont pris de violents tressaillements qui me laissent présager une série de crampes monumentales.
    Et par-dessus tout, cette sensation indicible d'être talonné par un brasier vivant qui grignote petit à petit l'écart comme le grand prédateur vorace qu'il est. Ca me donne des démangeaisons dans la nuque, ça me tiraille les fesses. O déesse !
    Arrivé à un autre palier, je manque de m'étaler dans une flaque.


    - Attention, ça glisse !
    Mais ? Une flaque ?
    - Bon sang, il y a de l'eau pas loin !

    Pas loin mais où ? En sous-sol, ça peut aussi bien être une infiltration venant de la surface. Ou bien même, nous sommes peut-être séparés d'un lac souterrain par quelques mètres de roche. Pas bien loin mais définitivement infranchissables. De toute façon, la question de la direction à prendre ne se pose pas, le boyau se poursuit pour le moment. Si c'est un cul de sac, si il y a un gouffre, un éboulement, si, si, si.
    Un coup d'œil par-dessus mon épaule m'informe que nous perdons la partie. Je vois distinctement les flammes impatientes qui se massent sur nos talons. Elles seront bientôt sur nous !
    Et vlan ! Une glissade, un juron. Javel est tombé ! Que faire ? Bah il y aura bien quelqu'un pour le relever. Je ne m'arrête pas, coudes au corps, et concentré sur mon supplice personnel.
    Avec la chaleur, l'acier devient de plus en plus insupportable. Les plaques me cuisent en plusieurs endroits et je ne peux rien y faire. Seul mon bras gauche, insensibilisé depuis son amputation, ne me fait pas souffrir.


    Elle ne craint pas les flammes.
    Formidable. Moi si.
    Il pourrait me laisser l'envelopper, elle pourrait le protéger.
    Pas question Elutrine.
    Quand le moment sera venu, il lui demandera. Elle en est convaincue.
    Je suis peut-être con, mais pas vaincu !


    Ce satané Kregg en profite ! Oh mais je ne vais pas me laisser faire. Poussant un râle sauvage, je force mon corps fatigué à mobiliser toutes ses ressources. Je divise mon effort en petites étapes et je me retrouve seul, isolé dans cette épreuve de force.

    Poser le pied.
    Je n'entends plus les craquements et les crissements.
    Remplir les poumons à m'en faire craquer l'œsophage.
    Je ne sens que le souffle rugissant et la chaleur dévorante.
    Donner l'impulsion, balancer le bras, relâcher l'air brûlant qui me râpe la gorge.
    Ciller pour évacuer les larmes qui sèchent déjà sur mes joues.
    Je ne ressens que l'écoulement rapide, beaucoup trop rapide de ma vigueur qui s'échappe de mes pores en sueur acre et salée.

    Un autre virage.

    Face à la mort, on devient égocentré ? Peut-être. Je m'en moque. Je veux juste survivre. Qu'importe ma fierté quand tout ce qui compte et rassemblé autour de la bannière de ma volonté. Le vent souffle et bientôt elle s'effilochera comme un tricot dont on tire le bon fil.

    Un replat. Et là, je me rends compte que l'air est saturé d'humidité. Depuis combien de temps déjà ? Je me passe une main tremblante sur le visage. Des gouttelettes ruissellent le long de mon nez, mon armure scintille d'une ribambelle de perles minuscules qui coulent, se rejoignent et dégouttent sur le sol glissant.
    Je m'arrête, un sourire niais sur le visage. La sensation de chaleur s'en est allée, et avec elle, la persistance de cette poursuite.

    Me retournant, je fais face à mes compagnons de cavale. Maille me retourne mon sourire et me fait un petit signe de la main.


    - Je t'ai appelé ... J'ai cru que tu n'allais pas t'arrêter ho. (Il s'interrompt un moment pour maîtriser son souffle, prend une grande inspiration et reprend) Le feu s'est arrêté il y a plusieurs centaines de pas. Lorsque c'est devenu trop mouillé.
    - Ah ? –tha- L'armure m'a trompé –theu-.

    Ses cheveux collés ondulent légèrement. Plié en deux et la tête basse, il porte son épée sur l'épaule et presse sa main contre son flanc. Ce n'était pas un bon exercice pour un blessé.
    Juste derrière, Javel et Kageisha. Le premier porté par le second. Le shinigami arbore quelques traces de brûlures sur le visage et ses cheveux sont crépus en plusieurs endroits. Le regard sévère qu'il porte continuellement ne m'est pas adressé, mais je ressens quand même une pointe de culpabilité à l'idée d'avoir laissé tombé Javel là bas.
    Certes, un autre s'en est chargé, il n'en reste pas moins que ma réaction était incroyablement égoïste. Apparemment, le vieux a dérouillé, il ne lâche pas un mot. Je m'en veux sur ce coup.
    Voyant le trouble qui efface mon sourire, Maille me tapote la joue du creux de la paume :


    - Aller Sakutei … reprend … toi. … Tu as fait ce qu'il fallait.
    - Hmm.

    Ca ne m'empêche pas de me mordre la lèvre. Maille et moi n'attachons pas la même valeur à la vie. Il l'a déjà prouvé en s'engageant inconsidérément dans un combat contre Kageisha ou encore en ordonnant froidement la destruction du petit village de Tertre-de-Lune où nous nous sommes retrouvés.
    Tant bien que mal, nous nous remettons en route. Comme nous n'avons plus de gourde, je m'humecte les lèvres et la langue et recueillant un peu de l'eau qui dégouline de mon plastron au creux de ma paume. J'en profite pour me rafraîchir le visage.
    Notre progression est toujours teintée de pessimisme mais le fait d'avoir échappé à une mort imminente nous redonne un peu de courage.

    Petit à petit, les parois s'éloignent et nous pouvons marcher à trois de front. Javel clopine derrière aux cotés de son garde du corps. Il n'a toujours pas desserré les lèvres et je ne peux pas m'empêcher de penser que c'est à cause de moi. Cette sensation étant particulièrement désagréable, je m'apprête à lui présenter des excuses maladroites lorsque la main fine de Maille claque sur mon bras de pierre.


    - Quoi ?
    - Quelque chose a bougé là devant.

    Je plisse les yeux et m'apprête à lui répondre qu'il divague lorsqu'il me semble moi aussi voir quelque chose. Nous nous figeons, tous sens aux aguets. Un œil à droite, un œil à gauche…aucun bruit autre que celui des gouttes qui clapotent en rejoignant l'étreinte des flaques qu'elles forment en se rassemblant.
    Mon cœur encore échauffé par cette grimpette énergique se remet à battre chaotiquement. Sans m'en rendre compte, je me mets à chuchoter.


    - Je vais voir…
    - Non, on y va ensemble.
    - Tu es blessé, reste en arrière avec Javel et Kage. S'il y a quelque chose, je pourrai plus facilement réagir.

    Il semble vouloir refuser mais son sens de la mesure lui souffle que c'est également "une bonne décision". Sacré Maille. Je lui jette un petit signe de l'index et avance d'un pas prudent.
    Une déglutition pénible m'arrache une grimace. Je tire lentement, très lentement mon épée, de manière à ne pas faire de bruit. L'éclat froid de la lame me donne un peu de contenance. Encore le poids du regard des autres entre les omoplates, je fais un pas de plus…


    - SAKUTEI !!!!

    Juste le temps de réagir, pas plus. Ma lame sonne. Ca glisse. Quelqu'un grogne et je sens un choc me saisir à l'épaule. Je trébuche et tombe. Maille et Kageisha sont déjà là. Le duc profère un juron et parvient à repousser l'agression en avant. Il y a un sifflement et un gargouillis. J'ai le temps d'entrevoir une paire de robustes bottes avant que la vue ne soit bouchée par celles de Maille.

    - Sakutei, ça va ?
    - Je … vais bien. Ton armure m'a sauvé.

    Et soudain, un cor retenti dans la caverne. Le son emplit la cavité, ricoche contre les parois et vient faire trembler jusqu'à la pointe de nos osselets.

    - Qu'est ce que ?

    Des ombres jaillissent d'entre les rochers. L'éclat cuivré du bronze, des cris, des heurts. Maille se fait renverser par-dessus moi. Je me relève sur un genou, juste à temps pour bloquer le coup qui allait l'achever avec le brassard. Le shinigami se lance à l'assaut sans attendre. Son sabre fuse, tranche et se retire à la vitesse de l'éclair, saisissant nos assaillants dans leur propre empressement. Déjà, quelques corps tombent et nous ménagent un peu d'espace pour nous relever.

    - Maille ?
    - Ca va, ça va !

    Epaule contre épaule, nous détaillons la troupe d'individus, hommes et femmes qui se dressent en travers de notre chemin. Le cor continue de sonner et un tambour y joint son martèlement sourd. Pas une sommation, rien. L'embuscade est brutale. Je dégage ma courte lame. Une épée s'avance, je la repousse de justesse mais ma garde déviée offre déjà une ouverture. Le pectoral noir tinte encore une fois.
    Du coin de l'oeil, je note que Maille peine à manier sa lame démesurée dans ce corps à corps. On souffle, on jure et on ferraille sans trop y voir.
    Un coup de pieds me fait reculer. Je tombe en arrière et reçoit la jeune femme responsable de l'exploit en pleine figure. Mon épée glisse sur le sol rocheux, hors de portée. La femme lève son poing armé d'une petite dague. La pointe plonge vers ma gorge découverte ! Je parviens à rouler pour la dégager et me relève sur un genou.


    - Bouge pas Sakutei !

    Je me fige et rentre la tête par réflexe. Un bruit sec. Celle de mon adversaire roule au sol à mes pieds. Je sens qu'il m'attrape le dos de la cuirasse et tire. Ca glisse ?! Quelque chose coulisse entre mes épaules et m'ôte un poids qui m'était devenu familier.

    - Je te l'emprunte, j'ai besoin d'une lame plus courte !

    Le duc brandit l'épée qui va de paire avec mon costume. Je l'avais complètement oubliée celle là. Plus courte que la sienne oui…mais quand même une sacrée longueur ce couperet !
    Je me relève d'un bond, plus leste et reçoit pour ma peine une entaille à la cuisse. Merde, j'ai perdu un bout d'acier là. Mon poing se ferme pour punir l'auteur de ce fait d'arme. Je frappe et percute un abdomen musclé qui absorbe totalement le coup.
    Poussant un cri sauvage, j'attire ce nouvel adversaire dans un corps à corps pour le bourrer de coup. Mon poing gauche entre en jeu et par une curieuse sensation, j'ai l'impression de pénétrer dans son corps.
    Le gaillard me dévisage avec des yeux hagards et me crache un postillon de sang en pleine face avant de s'écrouler.


    AHahaha ! Elle peut enfin goûter du sang !
    Elutrine !


    Je retire mon bras gauche et constate avec une horreur mêlée de joie féroce que ma main s'est totalement déformée. Mes doigts sont allongés, tordus et pointus, leurs rebords tranchants guident les giclées de sang qui se font bientôt absorber par le parasite en os.

    Ne bois pas ce sang !
    Nous avons besoin de force.


    Elle n'ajoute rien. Sa voix est plus râpeuse et plus résolue. Elle se gave et me transmet le produit de sa récolte directement dans les veines. Le coup de fouet qui en résulte n'est pas comparable à l'adrénaline humaine.
    Je bloque un autre coup du droit et enfonce mon genou dans un entrejambe. Une brûlure au coté me fait ruer. Je repousse quelqu'un du coude et prolonge mon geste en dépliant le bras. Les lames acérées qui remplacent mes doigts mordent avidement la chair tendre et juvénile qui se porte à leur contact.
    Un cri d'horreur résonne sous la voûte. Marqué par la passion du combat, je me retourne vers Javel. Oh merde !
    Mes yeux s'écarquillent lorsque je vois que certains assaillants nous ont contournés et s'apprêtent à attaquer le vieillard.
    Cette fois je ne le laisserai pas tomber.


    - Elutrine, avec moi !

    Le Kregg m'injecte une nouvelle dose. Je dérape. Les lames s'élèvent. Javel parvient à les dévier de sa canne qui se brise sous l'impact. Il est sans défense, acculé contre la paroi. J'y suis presque ! Mon bras se tend déjà, les pointes s'allongent encore, se vrillent et s'entortillent pour les atteindre.
    L'un des agresseurs me voit arriver, il se détourne et fait claquer son arme contre mon bras. Je lui présente mon épaulière droite, couverte de dentelures coupantes et lui rentre franchement dans le lard avec tout mon élan. Juste à temps…
    Juste à temps pour voir le deuxième larron enfoncer son épée dans la poitrine du vieux rêveur. Le bruit sec du sternum qui se brise et le râle poisseux qui lui monte dans la gorge me donnent la nausée. J'ai échoué ! J'ai échoué !!
    La scène me coupe les jambes. Il retire déjà sa lame rouge du sang de ce vieil ami et se jette sur moi. Comme dans un rêve, je pare son attaque. Elutrine change encore de forme, enrobe son épée et la coupe nette avant de plonger vers sa gorge pour le piquer et boire son sang. Le cri qu'il lâche en s'écroulant me glace le mien...mais pas pour longtemps.


    - RAAAAAAAAH !

    La rage qui m'étreint se propage comme un feu ardent dans mes veines. Javel ! Je n'ai pas pu. Je te vengerai. Un dernier regard pour cette petite forme prostrée et je retourne dans la mêlée. Les blessures m'indiffèrent et c'est avec effroi que je constate que Maille est en difficulté.
    J'allège la pression de son flanc droit en usant et abusant des métamorphoses incessantes du Kregg. Elle s'en donne à coeur joie et son rire résonne sous mon crâne, m'abrutissant complètement.
    Je m'abandonne à sa fougue, entrelace mon esprit au sien comme si nous étions dévorés de passion l'un pour l'autre. Nous partageons nos sensations, elle me transmet la force du sang de nos adversaires et puise dans le mien pour s'allonger, se courber, se couvrir de piques et devenir toujours plus vicieuse. Je beugle encore et encore à m'en arracher le larynx.

    Je ne suis pas le seul à avoir remarqué la chute de Javel. Le long cri qui est le mien et bientôt repris par Kageisha. Perdu quelque part dans l'empoignade, je note une augmentation soudaine du nombre de gargouillis et d'exclamations. Et soudainement, une voix plus puissante et pourtant tellement tranquille :


    - Laissez le moi.

    Occuper à ferrailler, je n'ai que le temps d'apercevoir un colosse blond et barbu sans aucune arme apparente. Qu'est ce que ?
    Un coup d'épée puissant me lacère le bras droit. Je constate avec horreur que ma main n'est plus là. C'est la deuxième ! Plusieurs plaques de mon armure ont sautées. Je souffre d'une plaie vilaine au front et je perds du sang par en bas.
    Enfermé dans une cage de folie et de douleur, mon esprit n'en continue pas moins de penser à ce colosse aux traits nordiques. Et soudain, la lumière se fait !
    Le coup qui m'ébranle les dents m'empêche de formuler l'avertissement. Maille pivote brusquement et découpe un homme avec ses deux épées à la manière d'une paire de ciseaux monstrueuse.
    Haletant, couvert de sang et agité de spasmes, je crache avant de lui lancer.


    - Arrête le…c'est…

    Une ombre surgit sur le coté, épée au clair. Mes yeux trahissent la peur panique qui m'étreint subitement. La mêlée éloigne le duc. Est-ce qu'il m'a entendu ? Aucune idée. Mais la lame qui fouille soudainement mes entrailles, elle, je l'entends. Elle crisse contre mes os, elle lacère mes muscles et mes organes…elle…

    Je …froid….le tambour qui fait vibrer le sol…le bronze qui ressort trempé de mon ventre. Trempé de mon sang.

    Je lève le moignon de mon bras droit pour tenter de saisir quelque chose. Mes doigts de pierre raclent le sol. Elutrine s'agite désespérément pour tenter de me redonner de la vigueur. Ce n'est plus la peine.

    Elle relâche…je sombre…j'ai mal et je tremble…

    Ma vision brouillée me propose des images étranges.
    Je vois un visage. Une jeune fille brune à la peau liquide. Elle me regarde mais ses yeux ne trahissent ni tristesse ni joie.

    Je ne vois plus son visage maintenant, dissimulé sous un masque noir.
    Elle pointe une lame courbée vers moi et l'approche de ma poitrine.
    Thrace…Thrace !

    La pointe s'enfonce, lentement, tendrement. Elle traverse mon pectoral bosselé et vient cueillir mon cœur palpitant comme un fruit mûr. A gestes gracieux, elle appose ses doigts contre ma poitrine, se penche et embrasse mes lèvres tuméfiées, avant de se retirer, aussi légère et lourde qu'un soupir.

    Je rouvre les yeux subitement sous la douleur. Un bras musclé retire la lame dorée qui vient de me larder la poitrine. Ma tête bascule en arrière et j'ai juste le temps de voir Kageisha tomber à son tour…chose que je n'aurais jamais crue possible.
    Un filet de sang entre les dents, je goûte la saveur minérale de ce sol si froid et si dur.
    Mes yeux se referment.
    Mon cœur s'arrête.

    Et à nouveau cette jeune fille brune.
    Cette fois elle agite sa main.
    Non elle agite…quoi … ?
    Je pars. Elle prendra ma suite.
    « Way out in the water. See it swimmin'.Chapitre 26 : Syllabe changeante. »

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  • Commentaires

    1
    Sakutei Profil de Sakutei
    Vendredi 29 Janvier 2010 à 16:46
    Une petite pensée pour Mélanargie qui glande devant la grotte...pas prête de les voir ressortir maintenant.

    Encore un chapitre qui m'a demandé beaucoup de boulot et de retour en arrière. Il a fallut que je reprenne cette scène de poursuite par les follets au moins trois fois pour arriver au résultat que je voulais, à la fois pressant et solitaire.

    Et ce combat final ! Il y avait plusieurs points que je voulais absolument mettre, et ma plume ne m'obéissait pas toujours (la bougresse).

    Mais le point essentiel de ce chapitre, c'est la construction des sensations de Sakutei. Je voulais le faire passer par plein d'états différents (confusion, colère, tristesse, culpabilité, rage, etc.) afin d'induire une sorte de folie dans le récit.

    Folie causée par la proximité angoissante du plafond. Car contrairement à la talentueuse Thrace ou même aux étranges Trempe, l'Artincheur et Anaon, qui sont entrés sans problèmes dans le Sidh, ce groupe ci n'a pas passé la première épreuve.

    Il est niveau humain. Un niveau où livrés à eux même, les individus ne peuvent rien y faire.
    Ce qui les attend, c'est une mort certaine.

    Que peut-il se passer après une débacle pareille ?
    Je n'en dirai rien avant le prochain chapitre ^^.
    2
    O-Ren-Kimi Profil de O-Ren-Kimi
    Vendredi 5 Février 2010 à 01:10
    Je suis sans voix...anéantie...
    Tu as vraiment reussi à faire passer toutes les sensations, sentiments, tout au long des lignes. Mais cette fin!!!! Fichtre! Je m'attendais a tout sauf à ça. (C'est pas crier la suite que je vais faire mais hurler lol).

    J'adore la relation entre Sakutei et le Kregg, ça devient de plus en plus fort et lié et tentaculaire, c'est génial et intriguant quant à la tournure que ça va prendre.
    Bon j'aurai plein de choses a dire mais je suis un peu perturbée par la fin de ce chapitre (et tout le chapitre remarque).

    Sitepléééééé ne poste pas la suite dans 15 jours ^^
    3
    Sakutei Profil de Sakutei
    Vendredi 5 Février 2010 à 02:21
    Merci Akemi, rien ne pourrait me faire plus plaisir ^^

    Je fais mon possible pour poster demain ou samedi, mais j'ai eu la crise de la page blanche cette semaine. Un truc assez neigeux sans doute...

    Et puis je me remets à l'Hiver de l'Homme dans le même temps ! Ca va pulser sous peu !
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    4
    O-Ren-Kimi Profil de O-Ren-Kimi
    Lundi 8 Février 2010 à 18:47
    Bon je vais commencer l'Hiver de l'Homme, c'est la seule partie de ton blog que je n'ai pas encore explorer ^^
    5
    Sakutei Profil de Sakutei
    Lundi 8 Février 2010 à 19:48
    Uh uh en fait ça va te rappeller quelque chose :D.
    J'ai un peu laissé l'histoire à la dérive mais je suis en train d'y revenir depuis lundi dernier. Normalement, je devrais poster un fragment cette semaine !

    J'ai plein de projets d'écritures en même temps. J'envisage de lancer un nouveau style sur le blog et je suis en train de tester les possiblités de la plateforme pour le réaliser.
    Ca demande un peu de temps mais ça devrait être cool.
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