• Chapitre 32 : Et la Mer…

    Et la mer va venir m'embrasser,
    Pour que j'aille à la maison,
    Rien ne pourra plus m'arrêter maintenant.


    Dans le noir complet, il est difficile d'estimer les distances. La notion de l'espace s'efface en même temps que la vue. Ne restent que les sifflements du vent aux oreilles et le froissement des vêtements sur la peau pour témoigner d'une chute vertigineuse et interminable.
    Thrace ne crie plus mais des larmes salées s'échappent de ses yeux vides. Petites gouttelettes d'océan qui se décollent de ses joues et se perdent à mesure qu'elle s'enfonce toujours plus profondément dans les profondeurs abyssales. Depuis combien de temps ? Encore combien de temps ?
    Elle ne saurait trop le dire, elle a jusqu'à désamorcé le réflexe de se contracter dans la crainte de l'impact. Elle est comme suspendue, en attente. Patiente et totalement désespérée.

    Finalement, elle se redresse et essuie ses joues en y plaquant les paumes de ses gants. L'odeur du vieux cuir lui redonne la sensation d'être vivante. Depuis combien de temps est-ce qu'elle ne tombe plus ? Le vent de s'engouffre plus dans ses cheveux. Elle ne sent plus rien. Elle se tient simplement debout dans l'obscurité la plus épaisse et la plus totale qui soit, au point qu'il lui est même impossible de voir le bout de ses doigts lorsqu'elle les porte contre son visage.

    Thrace s'accroupit en passe sa main au niveau de ses pieds pour tenter de palper le sol. Rien. Elle ne sent rien. Ce n'est pas comme si ça main s'enfonçait, quelque chose la retient. Mais elle n'a aucun toucher, ce qui est particulièrement déstabilisant. Elle reste ainsi, prostrée sur elle-même et immobile, tâchant de calmer la peur panique qui s'accroche à ses nerfs.
    Il ne lui semble pas qu'elle soit morte. Non, elle sent toujours la morsure insistante du froid intense. Cet air glacial qui lui râpe la gorge à chaque inspiration. Elle sent également les battements trépidants de son cœur chaud et vif. Elle peut goûter la saveur salée de ses propres larmes sur ses lèvres.

    Donc elle est quelque part. Un étrange endroit qui n'admet ni lumière, ni matière. Ce constat étant maigrement posé en était pour contenir sa trouille, Thrace décide de tenter d'explorer les lieux. Si tant est que l'on puisse appeler cela un lieu.
    Elle soulève sa semelle, plie le genou et tente un pas timide et lent. D'abord déséquilibrée par l'absence de repère, elle a du mal à assurer ses appuis. Sans doute aurait-elle trébuché si il y avait une quelconque notion de sol pour s'y ramasser.
    Petit à petit, elle prend confiance et enchaîne les pas l'un après l'autre, gardant les bras écartés à la manière d'une équilibriste. Le fait de se mouvoir ainsi ne lui apporte aucune sensation de déplacement. Elle pourrait aussi bien faire du surplace.
    Mais Thrace continue. D'abord parce que la sensation de contraction et d'étirement de ses muscles lui apporte un certain réconfort. Ensuite, parce qu'il n'y a de toute façon pas grand-chose d'autre à tenter ; la seule alternative consistant à rester immobile, inenvisageable état pour une ondine.

    Alors qu'elle abandonne tout espoir de voir un quelconque changement dans ces catacombes ténébreuses, elle se fige soudainement sur une sensation très étrange et pourtant très familière. Pendant quelques secondes supplémentaires, elle ne perçoit que son souffle et les battements de son cœur.
    Et puis ça recommence. Cette fois, elle parvient à démêler ses sens pour parvenir à l'indéniable conclusion qu'il s'agit d'un son. Sachant ce qu'elle doit chercher, Thrace tend l'oreille et retient sa respiration.

    Des clapotis. Très légers et très diffus. Comme l'échos d'un échos. Mais elle l'entend nettement à présent ; de l'eau.
    L'ondine se focalise sur cette perception et reprend sa marche hésitante dans ce qu'elle pense être la direction du son. En tant qu'élémentaire, Thrace bénéficie d'une affinité étroite avec le domaine aquatique, ce qui lui permet de comprendre sans hésitation que cette eau rampe et ne court pas. Elle lèche le sol lentement et discrètement sans chercher à jouer ou bondir. De l'eau rampante. Pourquoi et comment ? Questions secondaires pour le moment. Seul compte le son.

    Progressivement, Thrace remarque que les clapotis augmentent ou diminuent en fonction de sa direction. Elle se guide donc uniquement sur ce repère. En opérant ce qu'elle estime être un rapprochement, l'ondine parvient à identifier plusieurs composantes dans ce bruit de fond rassurant. Il y a les clapotis rampants, les crépitements solitaires de gouttes évadées et des ruissellements plus langoureux. Il y a également autre chose. Un tintement qui ne s'apparente en aucun cas à un liquide ; une composante dure.
    Des petits frappements irréguliers qui sonnent comme des aiguilles métalliques sur de la roche. Thrace ne peut s'empêcher d'associer cette idée avec la vision de corps minuscules, pourvus de multiples pattes pointues qui caracolent et s'arrêtent brutalement comme des insectes affairés.
    Plus elle s'approche et plus ces tintements deviennent insistants. Au début simples martèlements, ils acquièrent bientôt des notes, tantôt sourdes et graves, tantôt courtes et aigues. Une mélopée pour lamelles de métal vibrant à chaque impact. Mal à l'aise, l'ondine se sent soudainement oppressée par ce grouillement grêlant. Elle recherche la trace de l'eau mais ne parvient qu'à s'embrouiller un peu plus dans ce concert dysharmonique de notes agressives et tranchantes. Son instinct de tueuse lui souffle qu'il y a quelque chose de dangereux dans la proximité de cette activité.
    Thrace porte machinalement la main sur la poignée de sa petite épée et commence à battre en retraite prudemment. Sans voir ni sentir, il est très difficile d'estimer la réussite d'une telle opération. Elle recule néanmoins, un pas après l'autre en se fiant à ses seuls mouvements pour estimer sa direction.
    Mais le métal ne semble pas vouloir se taire. Sont-ce là des créatures qui se régalent déjà d'avoir repéré une proie ? Thrace s'est-elle fourvoyée directement dans un nid d'araignées métalliques qui jouent avec elle pour mieux savourer sa peur ? Cette idée lui flanque un frisson angoissé qu'elle repousse brutalement par une bouffée de colère. Personne ne jouera avec elle !
    Fronçant les sourcils, elle recule encore d'un pas, puis un autre, s'efforçant de délier les doigts de ses deux mains dans l'éventualité assez probable où elle aurait besoin d'agir rapidement. Elle perçoit maintenant le grincement d'articulations, les raclements de plaques, les sifflements de lames. C'est là. C'est tranchant et c'est menaçant. Il faut reculer.

    Thrace ramène lentement son pied gauche en arrière et soudainement, elle pivote d'un bloc et lâche une exclamation de colère flamboyante. Son épée jaillit hors de sa ceinture vient résonner contre une lame invisible. La tueuse sent l'onde du choc lui remonter dans le bras. Et tout aussi subitement, pression se retire.
    Elle se met à respirer plus lourdement et pivote à nouveau brutalement pour contrer une autre attaque dans le dos. La pression est plus forte cette fois et Thrace se voit contrainte d'enserrer son poignet de sa main libre pour appuyer sa parade. Toute tremblante, elle voit brièvement les deux fils des lames s'arracher une étincelle avant de se séparer.
    Vite ! Vite ! Les deux bras écartés, Thrace guette le prochain mouvement, se basant uniquement sur son instinct. Elle pressent le coup avant même qu'il se présente et bondit subitement en arrière en ramenant ses genoux sur sa poitrine. Quelque chose de pointu lui effleure le tibia. Retombant de cette étrange manière qui n'apporte aucune sensation, Thrace se baisse et perçoit le déplacement de l'air au-dessus de sa tête.

    - Ah ah… Très bien.

    Quelle voix rugueuse ! Flanc et chevilles. Thrace se retourne et anticipe les deux attaques. Son agresseur semble s'amuser énormément et sa voix est à l'image de son attitude : fuyante, spectrale et terriblement tranchante.

    - … mais, ce petit jeu…

    La nuque. Elle se retourne et lève sa lame à hauteur de visage pour contrer. Non ! Par derrière, elle a juste le temps de placer son épée en diagonale pour…

    - … est terminé.

    L'ondine lâche un hoquet de stupeur en sentant la morsure froide et incisive tout contre sa gorge. Dans le même temps, une présence piquante et pointue se manifeste dans son dos, irritant ses reins, ses omoplates et venant lui chatouiller le lobe de l'oreille.

    - Ta garde est faible petite créature, lui susurre t-on avec un délice non dissimulé.

    Comment est-ce possible ?! Elle avait placé son épée de manière à dévier le coup et pourtant elle n'a rien senti. C'est comme si l'attaque était passée au travers. Palpant son arme de la main gauche, Thrace remarque alors qu'il manque au moins la moitié de la lame. Que s'est-il passé ?? Trop tard pour ce genre de question, elle est maintenant entièrement à la merci de son agresseur, ne pouvant risquer un seul mouvement sans se faire trancher la gorge.

    - Je me demande quel goût tu as, continue la voix.

    L'ondine serre les dents et retient un cri lorsqu'une lame pénètre lentement mais inexorablement dans le muscle de son épaule. Elle ressent intimement le glissement du métal dans sa chair et les déchirements qu'elle provoque. Elle se raidit lorsque le pic ressort de l'autre coté de son épaule.


    - Bieeeen, bieeeeen… je sens ta douleuuur, je sens ta saveuuuur.

    Thrace grimace pour ne pas hurler, elle se mord la langue et s'empêche de bondir pour échapper à l'étreinte cruelle lorsque deux autres lames lui lacèrent la cuisse et l'avant bras de la même manière.

    - Je continuuuuue…
    - Attendez ! Attendez !
    - Ouiiii ?
    - Je… Qui êtes vous ?

    Il faut gagner du temps, c'est peut-être la seule manière d'espérer échapper à cette torture. De fait, son agresseur marque un temps d'arrêt dans ses empalements et grince posément comme pour mûrir sa réponse.

    - Tu peux m'appeler… Acier, siffle t-il avec un ton qui évoque une pierre à aiguiser passant lentement, très lentement sur le fil d'une faux.
    - A-acier ?
    - C'est ça, c'est bieeeen. Tu as peeeeur.
    - Vous êtes… un fomoire ?
    - Moi ! Un fomoire ! CRINCRINCRIN !

    Les tressautements subits dont est prise l'ossature aiguisée qui menace sa gorge met Thrace au supplice lorsque les lames qui la traversent suivent le même mouvement. La douleur lui monte à la tête et nappe son cerveau d'une mélasse rouge. Elle se contient pour ne pas s'évanouir, réunissant ses perceptions à défaut de pouvoir fixer quelque chose. Elle sent la chaleur tiède de son sang couler le long de ses membres, étrange contrepoint à cette ambiance glaciale et coupante.
    Le dénommé Acier cesse bientôt de hoqueter dans cette parodie inquiétante de rire et récompense les efforts de sa captive par une méchante taillade sur la pommette. Cette fois, Thrace hurle de douleur. Il lui est d'autant plus difficile de réprimer ses cris qu'elle ne peut pas prévoir d'où viendra le prochain coup.

    - Je vais te découper petite créature. Lentement et délicatement. Je vais déchirer tes enveloppes et laisser tes fluides s'écouler de tes plaies. Puis je te trancherai ces extensions qui te servent à te déplacer. Alors, j'insèrerai mes lames dans ton corps jusqu'à ce que tu ne sentes en toi plus que ma douloureuse présence.

    Thrace voudrait répondre quelque chose mais il l'en empêche en lui collant une lame dans la bouche, tout contre sa langue. L'ondine se met à trembler de tous ces membres, ses dents claquent contre l'acier froid. Une larme s'échappe de ses yeux fous.

    Sœur, sœur. Ne pleure pas, ne t'écoule pas.

    Des hallucinations ou des voix dans sa tête ? Peut-être les deux à la fois. Les membres d'Acier se raidissent subitement, interrompant leurs insupportables mouvements d'un seul bloc.


    Sœur, sœur, tu ne dois pas mourir.
    - Taaaaah ! Elles sont là !! N'approchez pas, celle-ci est MA proie !
    Menteur, tueur, corrupteur et démembreur, celle-ci ne t'appartient pas.

    Thrace suit vaguement l'échange et ne peut qu'encourager mentalement les voix sibyllines. Sa salive coule paresseusement par sa bouche ouverte et vient s'enrouler autour de son menton, rejoignant une traînée de sang qui s'évade de sa pommette ouverte.

    Sœur !
    - RAAAAH !

    Les lames d'Acier se retirent soudainement avec une telle brutalité que Thrace en tombe à genoux, la tête basse. Le cruel démembreur se retire précipitamment, comme chassé par ces voix effacées.
    C'est en ouvrant les yeux que Thrace remarque qu'elle les avait fermés. Une douce lueur bleutée l'enveloppe. Une aura amicale et tendre qui l'invite à reprendre courage et à se lever. Toute tremblante, l'ondine rejette ses cheveux en arrière d'un mouvement de tête pour mieux contempler cette lumière si longtemps évanouie. Suivant les injonctions de cette clarté, elle se relève et tend ses deux mains en avant pour se laisser guider.

    Vient, notre sœur ! Vient ! Et soit heureuse de cette rencontre !

    Les voix la tirent en avant, la forçant à bouger et à reprendre ses mouvements. En se déplaçant, Thrace retrouve la sensation de circulation de son sang. Elle perçoit également à nouveau les clapotis qui l'ont attiré plus tôt. Ses pas s'accélèrent dans cette brume aigue-marine et en bougeant, elle remarque des visages et des corps féminins qui se moulent et se coulent entre les gouttes suspendues.
    Cette constatation provoque une bouffée chaleur irradiante dans son corps meurtri. Comme rentrer chez soi après une longue et difficile absence. Les lèvres de la jeune fille se retroussent sur un sourire de quiétude.

    - Vous êtes… des ondines.
    Oui, notre sœur, tu es comme nous et nous sommes comme toi.

    Sous l'effet du torrent d'émotions qui se déverse en elle, de nouvelles larmes jaillissent au coin des yeux de Thrace. Mais cette fois, ce sont des larmes de joie et non de souffrance. Jamais encore elle n'avait rencontré ses semblables. Sa main droite se détend et laisse échapper le moignon inutile de son épée cassée. Adieu Acier, c'est l'heure de l'Eau.

    Rejoins nous sœur, laisse toi aller !
    Elles l'invitent à se métamorphoser sous forme liquide pour se glisser dans la brume.

    - Mais il fait si froid… je vais.
    Ne crains rien, fais nous confiance.

    Alors, parce qu'elle blessée, épuisée et que cette lueur éveille en elle une plénitude comme jamais elle n'en a connu, l'ondine abandonne sa forme humaine et entremêle ses gouttes à celles de ses sœurs.

    Thrace se laisse flotter librement dans ce conflux aquatique. C'est une sensation incomparable. Elle ressent une extase et une volupté telles qu'elle n'a jamais approchées. Elle se délecte du contact des ondines et partage leurs sensations, amplifiant les siennes du même coup. Chacune des sœurs dissoutes sont à la fois dispersées et réunies. Chacune des particules de leur corps s'entrelacent et se conjuguent dans un mouvement harmonieux et sensuel.
    Reliées par leur élément, les ondines n'ont plus besoin de parler pour échanger. Les informations, les émotions et les souvenirs possédés par l'une sont directement diffusés aux autres.
    C'est ainsi que Thrace se voit mise à nu, dévoilant son passé, ses tribulations et ses douleurs. Ses sœurs partagent et allègent son fardeau, elles se lamentent avec elle sur la métamorphose cruelle qui doit faire d'elle une fomoire et s'interrogent sur les moyens d'y remédier.
    Dans le même temps, elles lui apprennent leur histoire et leur destination. Il n'y a pas grand-chose à en dire. Leur passé commence il y a peu de temps ou une éternité, ici c'est la même chose. Elles ont été créées par la Grande Sœur pour aller la secourir. Et c'est auprès d'elle qu'elles retournent à présent.

    Au bout d'un temps impossible à déterminer, Thrace ressent l'approche du terme de leur périple. Elle comprend alors qu'il lui faut se séparer du conflux pour le moment afin de rencontrer la Grande Sœur seule. Son cœur se déchire à cette idée mais c'est ainsi que les choses doivent être.
    C'est ainsi que la brume finit par se dissiper, laissant sur le sol une jeune fille vêtue de cuir noir et couverte du sang qui s'écoule de ses blessures. Elle semble endormie et son visage se révèle dans toute sa beauté en cet instant paisible. Elle ne tarde cependant pas à se relever et à grimacer de douleur au rappel des élancements qui enflamment ses membres.


    - Sois la bienvenue Emilie.

    Thrace occupée à comprimer son épaule entre ses doigts ne peut retenir un hoquet de stupeur. Elle écarquille les yeux en vain, l'obscurité ayant repris ses droits. La voix qui s'adresse maintenant à elle est infiniment douce, comme l'eau qui épouse les contours d'un relief.

    - Emilie, c'est ton nom n'est-ce pas ?
    - Je ne le révèle à personne, finit par articuler Thrace avec difficulté.
    - Nos sœurs m'ont tout dit, lorsqu'elles m'ont rejointe. J'ai assimilé toute ton histoire et je pleure de voir que l'une des nôtres ait tant souffert.

    Thrace ne trouve rien à répondre, elle se sent prise au dépourvu mais inhabituellement confiante et heureuse d'être là.


    - Je ne vois rien…
    - Approche toi.

    Obéissant sans attendre, l'ondine rampe lentement et finis par entrer dans une bulle de lumière éblouissante qui lui fait plisser les yeux. Le temps de s'accommoder, son interlocutrice vêtue de blanc s'approche et s'agenouille devant elle.

    - Bois ceci.
    Elle tend ses mains en coupe juste devant son visage et Thrace peut voir les reflets miroitants de l'eau pure les emplir petit à petit.
    - Non ! Je ne peux pas.
    Boire ou manger un aliment du Sidh revient à s'en interdire tout départ. Cette résolution est si fermement ancrée en elle que Thrace commence à soupçonner qu'on la lui a implantée par magie. Elle détourne le visage, ce qui provoque un soupir chez l'ondine blanche.
    - Tu es brave Emilie mais même ta force ne peut pas te permettre d'affronter autant d'obstacles. Bois cette eau, je t'assure qu'elle ne te fera aucun mal. Au contraire ! Allons, ne te laisse donc pas mourir pour une idée.

    A-t-elle vraiment le choix de toute façon ? Surmontant sa répulsion, Thrace décide alors de se fier à la parole de cette femme éblouissante et hoche la tête. Les pointes de ses cheveux noirs trempent dans l'eau lorsqu'elle se penche pour boire. Elle aspire le liquide entre ses lèvres asséchées et ressent immédiatement une intense sensation de bien-être. Ça picote jusqu'au bout des doigts, ça réchauffe et ça apaise dans le même temps. C'est intense. Parfait.

    Finalement, Thrace rejette la tête en arrière et savoure cette euphorie profonde et réparatrice. Elle peut sentir ses blessures se refermer, ses plaies se résorber et sa fatigue s'évaporer. Lorsqu'elle se redresse, ses membres ont recouvert leur souplesse et leur vigueur. Elle se sent à nouveau entière et vibrante de vitalité.

    - Merci… je me sens beaucoup mieux.

    La femme agenouillée se relève lentement et incline la tête en souriant. Puis elle laisse ses mains retomber le long de son corps de sorte que les manches profondément évasées de sa robe viennent les recouvrir.

    - Je suis heureuse de te rencontrer Emilie. Je suis Sataline, grande ondine des eaux souterraines. Il est bien rare pour nous de rencontrer une sœur de la surface.
    - Grande ondine ? Vous êtes… la mère ?

    Un rire cristallin s'échappe de la gorge de la femme blanche. Comme Thrace, elle porte sur le visage la marque ruisselante de sa nature. Son âge difficile à estimer semble néanmoins plus avancé que celui de Thrace. Hormis ce point, leurs principales différences viennent de leur accoutrement - l'une harnachée de cuir noir et l'autre simplement drapée d'une robe blanche - mais aussi de la couleur de leurs cheveux. Les mèches ailes de corbeau de la jeune tueuse contrastent étrangement sur la chevelure ondulée et bleutée de sa vis-à-vis.

    - Non, non. La mère… c'est la mer. Mais tu peux me considérer comme ta grande sœur en quelque sorte.
    - Où sommes nous ? Enchaîne directement Thrace sans pouvoir retenir plus longtemps cette question brûlante.
    - Tu es au fond du trou et je ne pense pas que tu pourras descendre bien plus bas. Ici tout est ancien mais pas forcément vénérable ni vénéré. Les créatures qui se déplacent dans cette obscurité sont aussi celles qui savent en profiter. Et tu as certainement vu l'effet pervers que produit cette noirceur sur Acier.
    - Acier… quel étrange nom. Quelle est cette chose ?
    - Je vois que tu as beaucoup de questions, lui sourit-elle visiblement amusée par cet échange à brûle pourpoint. Il faut admettre, il ne doit pas se passer grand chose au quotidien par ici. Mais qu'est ce que une journée en ce lieu ténébreux ?
    - Pour te répondre, reprend-elle, Acier est l'élémentaire du métal. C'est un hybride qui est apparu après nous, filles de l'eau. Une création liée à l'apparition de la vie. Il reste néanmoins extrêmement dangereux et suffisamment ancien pour parler d'un temps où les fomoires n'étaient qu'une bande de braillards déguenillés.
    - Vous connaissez les fomoires ?
    - Et comment pourrait-il en être autrement ? S'exclame t-elle d'un ton joyeux. Nous les avons vu ramper hors de leurs trous boueux et assembler des outils. Nous les avons observés prétendre conquérir les mers et défier le temps. Et finalement, nous les avons regardés tomber et mourir par l'épée et la lance. On peut dire qu'ils sont divertissants !
    - Je vois…
    - Ici Emilie, tu découvriras des races et des créatures bien plus immortelles que ces prétendus immortels. Ce qui leur semble une éternité n'est pour nous qu'une ondulation sur la surface. En fait, le temps est beaucoup plus lent ici. As-tu remarqué le froid ?

    Thrace lui renvoie un sourire crispé. "Comment pourrait-il en être autrement ?" A-t-elle envie de répondre. Rien que d'y penser, elle se remet à grelotter bien que le froid soit beaucoup moins intense maintenant qu'elle se tient dans cette sphère de lumière.
    Maintenant accoutumée à la luminosité, la jeune fille inspecte les environs. Elle se trouve dans une grande bulle immaculée dont les parois dansantes produisent parfois des formes fuyantes. Elle a parfois l'impression de voir un visage ou une jambe, un fugace instant avant qu'autre chose ne vienne les remplacer. Thrace se demande fugacement si elle peut espérer un jour remonter à la surface. Malgré elle, sa nature lui commande de tout faire pour revoir le ciel.


    - Ce froid n'est pas une température. C'est un effet du ralentissement des ondes créatrices. Non ne dis rien, je ne vais pas tout t'expliquer mais apprends ceci : tout dans ce monde est créé à partir d'ondes. Le son en est la manifestation la plus accessible, mais aussi la plus grossière. Le son peut naître d'une simple vibration, ce qui est une onde très lente. C'est pourquoi tu peux encore entendre des bruits ici !
    La lumière par contre est faite d'une palpitation beaucoup plus fine et rapide. De même que la matière.
    - La matière est faite d'ondes ?!
    - Tu serais surprise de savoir à quel point ce que tu considères comme solide est en réalité composé majoritairement de vide. (Voyant que son hôte fronce les sourcils, Sataline hoche la tête et balaye cette phrase du bout des doigts). Mais oublie tout ça, tu as plus important à faire que de t'encombrer l'esprit avec ce genre de choses. Mais pour en revenir au froid, il est directement lié à ce ralentissement. La vie elle-même doit se débattre pour s'imposer dans ce lieu où même la lumière est bannie. Pour ça, elle se regroupe autour de centres de pouvoir qui sont capable de mettre en mouvement ce qui est figé.

    Thrace prend alors conscience de la véritable nature de l'entité qui lui fait face en toute simplicité. Cette grande ondine qui se présente sans faire de manières sous le modeste titre de grande sœur EST un centre de pouvoir ! Elle est capable de faire naître la lumière autour d'elle et de créer le mouvement ! Son pouvoir créateur dépasse de loin tout ce que Thrace avait imaginé. Et pourtant, elle lui parle si simplement, si naturellement… l'estimant presque comme une égale alors que la différence qui les sépare est aussi imposante que l'océan l'est pour une goutte.

    - L'eau rampante… lâche la jeune fille sans trop savoir pourquoi.
    - Oui, ici l'eau rampe. C'est le seul mouvement que nous parvenons à lui insuffler à distance. Mais plus elle est proche (Sataline fait naître une véritable fontaine dans le creux de sa paume) et plus il est facile de lui redonner son enthousiasme. Comme à toi Emilie.

    Les gouttes ruissellent entre ses doigts et s'écrasent sur le sol en produisant des sons ronds. Puis Sataline referme le poing, tarissent du même coup la source de cette effervescence.


    - Ne sois pas si intimidée Emilie. Je ne suis qu'une petite chose en comparaison de la mer.
    Thrace s'efforce de ne pas tiquer à chaque fois qu'elle emploie son vrai nom.
    - La mer est capable de plus ?
    - Bien sûr, la mer est totale, la mer est absolue. Notre mère à toutes les deux est bien plus puissante que je ne le serai jamais. C'est peut-être ce qui attire les êtres vivants. Le pouvoir attire toujours. Même le mien. La volonté créatrice des anciens élémentaires est si forte qu'elle est perceptible pour ceux qui s'entraînent à la ressentir. Les fomoires la recherchent et nous l'envient. Les maigres bribes qu'ils parviennent à détacher du flux et à manipuler sont bien loin d'être initiatrices mais ils s'en servent parfois… pour altérer les ondes.

    A ces mots, Thrace se raidit subitement en considérant la main tendue qui vient de s'avancer vers son visage.

    - Ils te l'ont fait n'est-ce pas ? Ils t'ont inoculé cette "chose" qui corrompt ton essence. Oui je le vois, tes canines sont déjà légèrement protubérantes. Maudits démons !

    Apeurée par cet éclat soudain. L'ondine recule d'un pas et porte une main à sa dentition dont elle palpe prudemment les contours. Ses épaules s'affaissent sous l'effet du constat évident qu'elle retire de son examen. Quatre petites pointes, encore timides mais bien là. Un frisson de dégoût la traverse.


    - Pouvez-vous me libérer de cette malédiction ?
    - Je crains que non malheureusement. Je pourrais bien sûr modeler tes ondes à ma guise mais je risquerais d'altérer ta personnalité. Je… ne veux pas détruire ce qui fait que tu es unique. Seuls les fomoires peuvent défaire ce qu'ils t'ont fait.
    - Mais ils refusent !
    La détresse pointe ses fêlures dans la bouche de l'ondine. Sa "grande sœur" l'attrape soudainement par les deux épaules pour la regarder droit dans les yeux.
    - Il faudra te montrer forte Emilie. Tu devras peut-être encore combattre et souffrir. J'en suis désolée pour toi.
    - Pas autant que moi, soupire Thrace avec le cœur gros. Alors il va falloir que je remonte les affronter n'est-ce pas ?
    - De toute manière ta place n'est pas ici. Tu es différente tout en étant notre semblable.
    - Parce que je viens de la surface.
    - Pas seulement. Laisse moi t'expliquer encore une chose. Nous sommes toutes créées par l'eau. Que l'on soit asservies ou sauvages, c'est l'élément liquide qui nous donne la vie. Ni ces prétentieux thuadènes, ni ces bravaches Fir Bolgs ne sont responsables de notre création. Et pourtant, je sais qu'ils se plaisent à le penser. (Elle achève sa phrase sur un soupir). Ces elfes, ils sont si hautains… blancs ou noirs, ils sont pareils. Enfin là n'est pas la question. Toi Emilie, tu n'es pas uniquement composée d'eau et c'est ce qui te rend si imprévisible et si forte.
    - Vous voulez dire, parce que j'ai une part humaine ?
    - Non tu n'y es pas. Ecoute, t'es-tu déjà demandé pourquoi tu es une tueuse ? Les marins qualifient souvent notre mère d'être une vorace prédatrice mais en réalité il n'en est rien. La mer accueille toutes les créatures en son sein et ce n'est pas de sa faute s'ils ne savent pas respirer. Qu'ils se plaignent plutôt de leur propre corps car c'est en se remplissant d'eau que leur poumons les étouffent ! Non, l'eau a toujours et sera toujours synonyme de vie. Et pourtant, toi tu es une experte de la mort. Sais-tu que tu es capable de tuer quelqu'un de plus de vingt-sept manières différentes ?

    Thrace fronce les sourcils. Les connaissances de Sataline dépassent de loin les siennes et elle dispose apparemment d'un esprit aussi ancien que sage,  capable de décrypter sa personnalité bien mieux qu'elle ne pourrait le faire en trois jours d'introspection intensive. Alors elle écoute, religieusement et muettement.

    - Tu es une assassine Emilie. Veux-tu savoir pourquoi ?
    - Oui.
    - Alors écoute moi bien. Tu as l'instinct d'une tueuse parce que tu es le fruit de l'union de l'eau et d'une autre créature dévouée à la mort.
    - Une autre créature…
    - Tu as déjà entendu l'histoire de la chute des fomoires n'est-ce pas ?
    - Je… oui, mais quel est le rapport ?
    - Tu t'en souviens certainement, à l'issue de la bataille ultime contre les thuadènes, tous les fomoires furent capturés et enchaînés au terrible pouvoir du cœur. Mais en réalité, quelques uns ont échappé à cette malédiction. (La grande ondine fait de vagues gestes de la main qui pourraient en fait s'apparenter à des vagues justement).
    Le cours d'une bataille n'est pas difficile à prévoir et il arrive que le courage fasse défaut à certains. Et ce fût le cas de plusieurs d'entre eux qui se sont enfuis, lâchement ou sagement… en tout cas ce fût leur chance.
    Ces fuyards, s'ils n'étaient pas très nombreux au départ, le furent encore moins quelques heures plus tard. En ces temps sauvages, je n'étais pas confinée dans les sous-sols et je les ai vus. J'ai même suivi leurs périples avec passion, par le biais de nos innombrables petites sœurs. (Sa voix se fait plus distante, comme emportée par la rêverie). Je suis tombée en fine bruine sur leurs yeux morts et figés. J'ai embrassé leurs corps criblés de flèches, emportés par le courant tumultueux de rivières. J'ai reçu leur dernier souffle angoissé dans le brouillard.
    A la fin, je ruisselais dans le col d'une tunique déchirée. Et sous ce vêtement se tapissait la seule survivante de ce sanglant massacre. Une guerrière assez talentueuse et forte pour échapper à ses poursuivants. Une femme résolue à défier son macabre destin.

    Sataline marque une courte pause pour observer les réactions de la jeune fille. Prenant une voix plus lente et plus sourde, elle reprend :

    - Elle s'appelait Mara, et à l'époque, elle était capitaine d'un bataillon d'élite. Pourquoi avait-elle abandonnée ses frères d'armes en plein cœur du combat ? Je ne saurais le dire, car si j'ai coulé sur ses formes et épousé ses tremblements, je ne me suis pas infiltrée dans son cœur.
    En revanche, j'ai suivi les contours haineux de son visage tandis que ses traits se déformaient sous l'effet de la honte et du désespoir. Et puis je l'ai perdue un de ces jours ensoleillés où tout semblait vouloir se dissoudre dans l'atmosphère.
    Ce n'est que bien plus tard, en fusionnant avec une de mes sœurs que j'ai appris ce qu'il en était advenu. Décidée à se venger, Mara, la farouche et ténébreuse capitaine déchue s'était entièrement dédiée à l'art ténébreux de la mort que les humains nomment nécromancie. En fait, elle en fût la créatrice. Ses pas et sa quête de plus grands pouvoirs la portèrent loin à l'est. Aux confins de territoires que nul n'a jamais exploré. Là bas, elle développa ses talents et cultiva sa haine pour les fils de Dèna. Quelle ne fût pas sa surprise alors de tomber quelques années plus tard sur une bande d'elfes renégats qui avaient été exilés par leurs propres frères !
    Les Fir Bolgs et Mara conclurent rapidement une alliance afin de coupler leur vengeance. Et c'est ici que les choses se rapprochent de notre présent.
    Il y a plusieurs années de ça, un soir, elle s'est rendue près d'une mare avec quelques uns de ces nouveaux complices. Avec leur aide, est parvenue à capturer l'une des nôtres dans un cristal de roche.
    Habiles artisans, les Fir Bolgs construisirent un dispositif sous les ordres de Mara qui contraignit l'ondine à adopter et garder forme humaine. Alors, par un accouplement aussi étrange que pervers, Mara a instillé son essence à l'intérieur de l'ondine, déchirant sa nature et y déversant ses sentiments.
    Les Fir Bolgs ont conservé leur captive sous bonne garde, surveillant sa grossesse et étudiant ses réactions. La pauvre fille de l'eau est décédée neuf mois plus tard en donnant la vie à une créature qui devait porter la double marque de la mort et de l'eau. Une créature imprégnée d'une haine farouche et irrépressible envers les thuadènes. Une jeune femme à la chevelure aussi noire que l'est le cœur de sa mère fomoire et aux traits aussi purs que ceux de son innocente mère ondine.

    Thrace perd soudainement l'équilibre, ne voulant pas entendre la suite. Mais c'est impossible bien entendu.


    - Cette abomination, c'est toi Emilie.
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  • Commentaires

    1
    Sakutei Profil de Sakutei
    Vendredi 12 Mars 2010 à 23:35
    Pas facile de doser les révélations dans un chapitre. Trop, c'est ennuyeux et pas assez... et bien on se paume après ^^. J'espère avoir trouvé le bon équilibrage sachant que c'est un épisode très riche en nouveautés.
    Oh il reste encore pas mal de choses cachées mais là, on en apprend un sacré coup :D.

    Beaucoup de choses à choisir également, à commencer par le vrai nom de Thrace. Pour les friands de making-of, voici quelques raisons : Je voulais un prénom qui me plaise (forcément) et qui m'évoque quelque chose d'aquatique et de doux à l'oreille. Il me fallait également une signification particulière et pour finir, je voulais un vrai prénom. Pas un inventé. Je voulais que chaque lecteur ait une impression  immédiate de familliarité en lisant le vrai nom de Thrace.

    Personnellement, je suis toujours mortellement déçu dans les livres quand je lis un "vrai nom" pour tomber sur un truc imprononçable qui ne m'évoque rien ou sur un mot sans saveur du type ""Bien Aimé", oui c'est mon vrai nom !". Bof bof.

    Le choix des noms est extrèmement important pour moi, tant du point de vue des sonorités que du sens qu'ils recouvrent.
    Il en va ainsi de Mélanargie (Demi-Deuil) comme de Maille qui évoque quelque chose de brut et de guerrier... ou bien quelque chose de fin et d'ouvragé.

    Pour ce chapitre, je continue la mise en abîme, les thuadènes tirent leurs pouvoirs des fomoires, qui tirent leurs pouvoirs des élementaires du monde sous-terrain. Et chacun s'imagine en haut de la chaîne. Et c'est peut-être vrai... peut-être pas.

    Je tenais également à relier ce passage à une musique que j'aime particulièrement : Akemi, les quelques lignes d'introduction sont pour toi :D

    Bref ! Voici, une version un peu row, va falloir que je corrige les fautes. Mais je tenais à poster ce soir, sinon ça risquait de reporter à mardi et ça, il n'en était pas question !

    J'espère que ce 32ième chapitre vous plaira, il marque un des grands moments de l'histoire ^^.

    (Plus de 200 pages word maintenant !)
    2
    O-Ren-Kimi Profil de O-Ren-Kimi
    Lundi 15 Mars 2010 à 11:58
    J'ai lu avec la musique en tête c'etait parfait!
    Oui ça en fait des révélations, et j'ai relu 3 fois le passage sur l'origine de Thrace. Je sais pas quoi en penser et le mot abomination est le plus juste. Mais ça ne lui enève pas tout ce que j'aie chez elle c'est juste intriguant de savoir ce qu'elle va en faire maintenant.
    J'adore au fil des chapitre cet enchevêtrement de révelations qui fixe petit a petit tout le monde merveilleux que tu as imaginé. Tout se relie étrangement.
    Je reste une indécrottable des ondines quand même peut être parce que sous cette douceur apparente il y a une grande force/energie, je sais pas comment qualifier ce qu'elles m'inspirent mais ce chapitre est allé plus loin dans leur monde enfin dans ce qu'elles sont et c'etait génial.
    Encore Sak^^ (avec musique c'est bien lol surtout celle là)
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    3
    O-Ren-Kimi Profil de O-Ren-Kimi
    Lundi 15 Mars 2010 à 12:01
    Zut le me suis pas relue et c'est plein de fautes et de lettres oubliées. Faut que je poste au repos parce que dès que j'ai fini de lire je suis trop impatiente et l'enthousiame n'est pas bon pour mon orthographe. La prochaine fois je me relirai promis^^
    4
    Sakutei Profil de Sakutei
    Mardi 16 Mars 2010 à 18:04
    Ah ah c'est pas grave ! J'aime les commentaires spontanés, avec ces petites marques de la précipitation qui donne tout le pétillant de la chose :D.

    Je suis d'accord avec toi sinon, d'ailleurs quand j'ai décidé d'introduire une ondine dans l'histoire, j'étais bien décidé à exploiter la poésie et les ressources métaphoriques que j'ai à disposition ^^.

    Et de la même manière que je contraste mes "méchants" en leur donnant des raisons de l'être, je noirci un peu cette "gentille"... enfin on avait déjà noté son penchant assassin mais ça devient tout de suite plus glauque quand la génétique s'en mêle.
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