• Chapitre 33 : La mélodie du ver de sang.

    Les thuadènes nordiques forment une branche à part du peuple des hauts elfes. Longtemps déconsidérés, jugés comme des barbares à peine capable de parler, ils furent réhabilités dans le Sidh quelques temps après l'accession au pouvoir du troisième Gardien.
    Entre autres badineries, les nordiques sont réputés pour leur goût de la boisson, des jeux de dés, des chansons paillardes et leur formidable appétit. Mais bien évidement, ce qui marque les esprits à leur sujet, ce sont leur dispositions exceptionnelles pour le combat. Personne ne peut voir un nordique entrer en rage berserk sans frémir dans ses braies même si elle ne lui est pas destinée. L'attaque absolue est célèbre dans les chants et les noms des héros qui y succombent sont gravés dans les mémoires. Les récits de la seconde bataille de Mag Tuired s'y étendent abondement.


    Moins connu en revanche, et moins spectaculaire est l'Anterserk.
    On dit que cet art périleux est aussi difficile à dompter qu'un étalon sauvage mais qu'il confère alors à son détenteur une puissance proche de l'invincibilité. Face à l'Anterserk, on raconte que plus l'ennemi est fort, et plus il tombe rapidement. Le simple fait d'envisager ce que ça peut être est effrayant.

     
    Quarante guerriers qui caracolent dans les herbes, ça fait le double de bottes. Autant dire un sacré raffut. La galopade du troupeau fait trembler le sol. Les halètements s'entremêlent et enflent en une espèce de mugissement bestial collectif. Les boucles de métal cliquètent, des piécettes tintent dans les bourses, on entend même parfois le crissement plus discret du cuir entre deux respirations rauques. Les têtes ondulent comme une marée, cheveux au vent ou bien casquées de ce cuivre qui se pare de reflets chauds dans les lueurs des quelques torches emmenées par les prévoyants.
    Quelques originaux se pensent assez en forme pour bavarder mais globalement les échanges sont limités à des grognements ponctués de jurons bien gras.

    Luk conduit le groupe par un chemin détourné, tout autant pour éviter de traverser tout le camp et ses obstacles en forme de buveurs écroulés que pour défouler un peu tout le monde, lui compris.
    Même s'il est encore sous le coup de la colère, le Marcheur-des-Cieux reste avant tout le commandant des thuadènes. Tout bon chef sait qu'on ne mène pas des soldats au combat comme on entraîne des fêtards à une beuverie. Il ne s'agit pas seulement de les stimuler, il faut aussi les contrôler afin qu'ils agissent comme une entité farouche et meurtrière et non comme une bande de braillards échevelés. Et même s'il faut admettre qu'il y a quelque chose de profondément jouissif dans le simple fait de se ruer torse nu avec juste un reflet de lune pour habiller le fer d'une hache brandie au dessus de sa tête, il faut également convenir que ce n'est pas une manière très évoluée de trucider son voisin. Et c'est bien souvent ce qui fait la différence entre un vainqueur et un vaincu : l'évolution. L'adapté piétine le dépassé.

    Les thuadènes écrasent finalement les derniers ronds de trèfle blanc qui les séparent du sommet de la coline boisée où se tapit la grotte du Gardien. A une bonne centaine de mètres, Luk lève le poing pour arrêter la troupe, provoquant une bousculade un peu confuse dans les derniers rangs.

    - A partir de maintenant, plus un bruit. Nous devons estimer combien seront les traîtres et s'ils sont alertés, ils se cacheront.

    Une séance de chuchotis assez bruyante s'en suit pour transmettre la consigne. Le Marcheur dévisage les quelques faciès qu'il peut examiner sous les flambeaux. Les traces de l'ivresse semblent déjà s'être estompées sur la majorité des pommettes et des lèvres. Les teints sont rouges, mais pas de cette montée de sang liée à l'alcool. Les regards sont clairs et résolus, en attente.

    - Je vais y aller seul.

    Déception générale, les épaules s'affaissent. Sans s'en préoccuper, Luk se détourne de quelques pas et fait un signe de l'index à son lieutenant. La masse musclée du nordique fait sentir ses effluves de transpiration acre d'un peu plus près. Les deux guerriers s'avancent de quelques pas et s'accroupissent derrière les branches basse d'un petit noisetier pour observer l'entrée du palais. Une bonne quinzaine de lanciers arpentent la pierre lisse, visiblement en proie à un ennui ferme : le groupe de Crudug. Voilà qui est très inhabituel… le Gardien moins que tout autre a besoin d'être protégé.
    Luk laisse revenir doucement la branche souple qu'il tient en l'air et chuchotte à son lieutenant sous son haume de bête :

    - Tu t'en doutes Bjorn, je veux surtout les prendre par surprise. J'ai l'intime conviction que Crugud va nous causer des problèmes… et j'espère qu'il va nous en causer, lâche t-il d'un ton âpre.
    - Quoi ? T'as tellement envie que ça de lui coller ton poing en travers de la figure ?
    - Je n'aime pas ce genre de gaillard. Bien du style à te sectionner net le tendon du talon pendant que tu roupilles pour se prendre une avance sur la course à la gloire.
    Pour tout commentaire, le nordique se fend d'un éloquent :
    - Hmm.
    Auquel son supérieur répond par un :
    - Et puis il faut reconnaître que ce n'est jamais bon de laisser mariner des gars dans le jus de leur sueur trop longtemps après les avoir tiré de leur beuverie.
    - Hmm.
    - Oui bon ça va ! Oui j'ai envie de le massacrer ! Il se tire en douce et ne s'est même pas préoccupé de Miyanne ?! Attend moi je vais lui rappeller qui c'est qui commande ici. Je veux bien être tolérant et avoir les idées larges, mais le chef ici, c'est moi ! Pas ce sous-fifre ridicule bouffi d'arrogance et de sa propre importance. (…). Quoi t'as pas vu comme il s'est amené avec sa bouche en cœur et ses…

    Incroyable ce qu'une conversation sans répartie peut amener comme petites confessions. Il faut ajouter au compte de Luk qu'il est passablement en rogne –contre tout le monde de surcroît- et que ça langue a tendance à s'emballer dans ce genre de situation. Sa diatribe ne s'interrompt que lorsque Bjorn racle le couloir qui lui sert de gorge :

    - Marcheur, pourquoi le Gardien aurait-il voulu récupérer les cadavres ?
    - Tu n'as pas encore compris ? (Luk se mord la lèvre sous le coup de la nervosité). Il va les revivifier. Il va rendre la vie à ces corps ennemis !
    - Hurmph. Le Gardien peut faire ce genre de chose ?? La voix du nordique trahit son intense surprise. On peut vivre dans un monde baigné de magie et être encore stupéfait par certains pouvoirs.
    - Tu en doutais ? Oui, le Gardien peut donner la vie. Il est principe instruit et principe créateur. Il est le Dagda Nuadien, celui qui fait fleurir ou mourir.
    Bjorn s'apprête à répliquer mais Luk abbat sa lourde pogne gantée sur son épaule et pivote sur les talons pour le regarder plus attentivement au travers de la fente étroite de son heaume.
    - Je sais que tu désapprouves tout ça et je veux pas lire de clémence dans tes yeux. Cela dit, tu conviendras avec moi que rendre la vie à nos ennemis reviens à nier le sacrifices de nos frères ! Tous ces morts en vains ? Alors pourquoi le Gardien m'aurait-il envoyé châtier ces intrus ?

    La vérité bien sûr, c'est que Luk a agi de son propre chef. Mais ça, il est inutile de le préciser lorsqu'on s'est débarassé de notions telles que l'amour-propre et l'honnêteté.

    - Je vois…
    - Tant mieux pour toi, parce que moi je ne comprends pas. Et je comprends encore moins pourquoi ce Crudug vient piétiner mon autorité ! (Luk inspire un grand coup pour museler sa colère encore quelques instants.). Reste attentif Bjorn, lâche t-il pour toute instruction d'une voix sombre.

    Et sans attendre de réponse, Luk se redresse et franchit le rideau des frondaisons basses pour s'avancer dans le périmètre éclairé de l'entrée. Il marche d'un pas mesuré, et malgré son attirail guerrier au grand complet, son attitude ne démend rien des pulsions belliqueuses qui serpentent sous sa peau.
    Les sentinelles réagissent dans un bel ensemble, abaissant leurs piques pratiquement à la même seconde. En se rapprochant, Luk examine chacun des visages, tâchant d'en reconnaître un pour jouer plus facilement de son influence. Mais sur ce point, ses espérances doivent être déçues. Tous ces soldats sont pour ainsi dire inconnus au bataillon.

    - Qui- qui va là ?? Qui es-tu ?? N'avance pas !

    En voilà un qui n'a pas l'air d'être en veine d'héroisme. Visiblement ses mains glissent déjà sur le bois lisse de sa lance car il les essuie une par une sur sa tunique. Mais avant que Luk ne puisse décliner son nom, une autre voix s'élève de l'intérieur de la grotte.

    - Qu'est ce qu'il se passe ?
    - Un démon ! C'est un démon !
    - Crétin ! Laisse moi voir.

    Alors que Luk s'avance tranquillement vers l'ouverture vaguement ronde, une autre silhouette émmerge de l'obscurité intérieure pour se planter devant ses gardes. Front plat, mâchoire étroite et une lueur stupidement bornée dans le regard qui donnerait à penser que les thuadènes pourraient bien descendre du mouton.
    Le commandant en chef de toutes les armées thuadènes pousse un soupir en considérant celui que certains reconnaissent pour meneur. Une vraie tête d'abruti. De penser qu'un tel type lui met des bâtons dans les roues… La rage palpite à nouveau, glougloutant dans ses veines, avivant le rythme de son cœur et écarquillant ses yeux fous. Il parvient nénanmoins à maitriser sa voix pour entonner le salut rituel :

    - Salut à toi Crudug, tu ne me reconnais pas ? Ecarte tes hommes que je puisse passer, je dois voir le Gardien.
    - Qu'est ce que… ?
    - Im-mé-dia-te-ment.

    Les incontestables accents d'autorité font fléchir la morgue du petit chef qui avance sa lèvre inférieure déjà naturellement prohéminente, ce qui lui donne un air d'ahuri des collines pour le moins disgracieux. Il se tortille un instant, conscient d'être percé de part en part par les regards croisés de ce nouveau venu cuirassé et de ses hommes. Finalement, il livre le fruit de ce qui semble être une intense réflexion :

    - Marcheur ?
    - Ta perspicacité est époustoufflante. Aller écarte toi.
    - Pourquoi cette tenue ?
    Luk s'approche encore de trois pas, juste à la limite des pointes toujours abaissées dans sa direction.
    - Oh tu n'est pas au courant Crudug ? Les thuadènes se préparent à la guerre…
    - Je le sais bien ! Crache l'autre subitement.

    Le Marcheur-des-Cieux sourit sous casque, la colère palpite maintenant entre les deux hommes comme un corps incandescent. Abaissant légèrement la tête, il reprend :

    - Laisse moi passer maintenant.
    - Non.
    - Veux-tu mourir ?
    - Mes ordres viennent du Dagda Nuadien. Ils sont clairs et même toi, Marcheur, tu ne peux les outrepasser.
    - Obéissez à mon ordre soldats ! Reculez immédiatement pour laisser passer votre commandant !
    Les lanciers hésitent, tirallés au suplice par ce duel de volontés.
    - Que personne ne bouge ! Nous devons empêcher quiconque d'entrer, souvenez vous d'où nous tenons nos ordres !
    - Ferme la Crudug !
    - Marcheur, si tu avances encore nous serons contraints de t'abattre.
    Luk porte une main à sa poitrine, sincèrement étonné.
    - Tu prétends pouvoir me terrasser ?
    - Ne soit pas si prétentieux, nous sommes assez nombreux pour te maitriser.
    - Tu en es sûr ? Ne te trompe pas dans ton estimation, elle pourrait t'être fatale.
    - Fanfaronnades !
    - Non Crudug, je suis simplement parfaitement sûr de moi. Il n'y a pas de raison de ne pas l'être quand on est le plus fort. Lorsque l'on est plus puissant que son adversaire, on peut se targuer d'arrogance et de mépris. Pour moi, vous tous ici, n'êtes que des larves. (Puis d'une voix plus forte). N'oubliez pas à qui vous vous adressez ! Je suis le Marcheur-des-Cieux, et cette nuit, je suis sur le pied de guerre. Alors ?! Qui veut encore défier ma toute puissance ?!

    Sans même dégainer, Luk détourne une lance d'un simplement mouvement sec de l'avant bras et passe dans la garde des piquiers. Ces derniers ne savent pas exactement comment réagir ; deux d'entre eux reculent pour réajuster leurs armes sur la poitrine de leur chef mais la plupart son indécis. Il y en a même un qui ploie un genou devant Luk en signe de soumission.

    - Marcheur, jamais je ne trahirai…
    - Recule Marcheur !
    - Stop !
    - Crudug, c'est maintenant que tu te décides !
    - Crudug qu'est ce qu'on fait ?

    Un bref silence s'en suit au cours duquel l'intéressé se passe exactement quatre fois la langue sur les lèvres et se tord les mains. Et d'un coup :

    - Soldats ! Arrêtez le Marcheur-des-Cieux ! Il ne doit PAS passer.
    - Tu as tort de te croire capable de chose qui ne sont pas à ta portée !

    Luk dévie à nouveau les lances de son bras cuirassé et allonge deux enjambées rapides. Les soldats encore loyaux à Crudug réagissent en l'entourant d'un cercle d'épines d'acier. Crudug lui-même dégaine son épée et la pointe à l'horizontale dans le prolongement de son bras.
    Rapide comme un félin, Luk lui attrape le poignet et le tire à lui, faisant passer la lame courte par-dessus son épaulière. Il envoie sa tête méchament casquée rebondir contre le  visage qui s'avance à lui. Le bronze gagne, un os claque, Crudug braille. Il recule, les deux mains serrées autour de son nez duquel suinte déjà un sang vermillon.


    - ARrrghhh !
    Les lanciers sursautent.
    - BJORN !

    A peine finit-il de lancer cette syllabe rugueuse qu'un fracas se fait entendre. La sol se remet à trembler sous l'impact des bottes. Les gardes pris à revers n'ont que le temps de se retourner pour voir leurs propres frères et sœurs se ruer sur eux ! Tétanisés par la charge, les braves se figent pour lutter et les autres pissent dans leur froc, lâchent leur pique et lèvent les deux mains, paumes vers le haut. L'empoignade commence, parfaitement inégale et d'une violence parfaitement inutile. Les sang gicle déjà sur les parois de la grotte. Les malheureux qui ont fait l'erreur de rester loyaux et courageux se font salement écharper par les lames vengeresse. Seule l'étroitesse de l'ouverture leur permet d'offrir une résistance à leurs assaillants.
    Voyant ça, Crudug détale dans la caverne, entraînant avec lui quelques uns de ces guerriers. Luk s'élance sur ses talons, faisant crisser les plaques de son armure étincellante. Un simple coup d'œil par-dessus l'épaule lui permet de constater qu'un autre soldat vient de se lancer à ses trousses dans l'espoir vain de le rattraper.

    Les couloir tortueux du palais du Dagda ne sont pas propices à ce genre de course frénétique. Mais Luk connaît assez bien les lieux pour en exploiter les tours et les détours. Il sait où va Crudug, il n'y a pas trente-six destinations. Tout en courant, Luk s'adresse à voix basse au maître du Sidh.


    - Gardien, je sais que tu m'entends… pourquoi ?
    La réponse ne se fait pas attendre, échos murmuré parmi les soupirs venteux.
    - Pourquoi pas Luk ?
    - Ne joue pas avec moi ! C'est une trahison !
    - N'est ce pas toi qui vient d'ordonner la mise à mort de mes braves protecteurs pour pénètrer dans mon palais par la force ?
    Luk s'immobilise au détour d'une colonne de calcaire et lève son bras à mi hauteur pour s'appuyer sur la pierre froide.
    - Je viens faire ce qui doit être pour préserver notre peuple et notre race.
    - Dans ce cas, agis selon ton instinct Luk… et j'agirais selon le mien.
    - Même si ça signifie que l'on doit s'affronter ?!

    La question reste sans réponse, la présence du Gardien semble se faire boudeuse… ou est-ce simplement joueuse ?
    Bientôt, les échos des pas du poursuivant se font entendre. Luk croise les mains devant son haume et prend une profonde inspiration. Au moment idoine, il pivote brutalement et assène un sale coup de coude dans la figure du lancier qui bascule cul par-dessus tête.
    Le Marcheur-des-Cieux renchérit d'un coup de botte et dégaine son épée d'un geste sec.

    - M..Marcheur… lâche l'autre d'un ton implorant, tendant sa main droite comme pour se protéger.
    - Trop tard, il ne fallait pas choisir le mauvais chef. Et il ne fallait pas non plus me suivre sans réfléchir. Imbécile, tu l'as bien mérité.

    Le son sec et tranchant résonne sous la voute, suivi d'un gargouillis lamentable. La lame de bronze se teinte d'un sang de thuadène, ce peuple même que Luk s'est juré de défendre et protèger.

    - Parfois il faut couper un membre pourri pour sauver le corps, lâche Luk pour toute épitaphe avant de reprendre sa course.

    Il entame la lente et pénible ascencion en spirale qui conduit à la salle du trône. Alors qu'il débouche dans l'anti-chambre éclairée par des bassins phosphorescents, un bruit métallique le fait bondir en arrière. Une lame fend l'air. Luk remonte ses coudes. Le sifflement se fait plus aïgu et se brise sur un tintement clair. Le Marcheur-des-Cieux abaisse lentement son avant bras, laissant Crudug retirer l'épée qu'il vient de parer de son brassard.

    - Une attaque sournoise hein ?
    - Crève Marcheur ! La voix de Crudug est encore plus nasillarde à présent, avec son nez cassé qui pisse le sang.
    - Idiot, tu arrives deux cent ans trop tard pour espèrer seulement me faire transpirer.
    - AAAARgh !

    Crudug s'élance avec rage et, il faut le noter, une certaine bravoure. Luk fléchit les genoux, esquive son assaut d'un simple bond et dégaine son épée. Les deux lames s'entrechoquent une fois. Crudug doit reculer sous le coup d'une parade aussi brutale que puissante qui manque de lui démettre l'épaule. Au même moment, un lancier surgit des ombres pour tenter de faire pencher la balance. A cause de son heaume, Luk n'a pas le temps de le voir arriver et sent une morsure brûlante le saisir entre deux côtes, dans le défaut de la cuirasse.
    Il repousse le guerrier sans ménagement, étêtant sa pique d'un revers bien senti et se retourne vers son adversaire principal. Le lancier désarmé détale sans demander son reste. Crudug repart déjà à l'assaut, Luk dévie sa lame de justesse. Les corps se heurent. Les deux lâchent des râles sourds. Un bras s'élève et claque contre un torse. Finalement ils se séparent sur un nouvel échange violent et bref. Reculant de quelque pas, Luk cale ses appuis contre un stalagmite et s'élance en rugissant. Comme prévu face à ce genre d'assaut, Crudug se voute pour amortir l'impact. Luk écrase son adversaire d'un terrible coup de taille, le forçant à se baisser d'avantage. Son épée crisse en poussant sur la garde de sa jumelle.
    Crudug bande alors ses muscles pour se redresser d'un bloc. C'est ce qu'escomptait Luk. Porté par son mouvement, il détend ses jambes et bondit en l'air. Un  saut prodidigieux qui le porte au dessus de la tête levée de Crudug. Sa main gantée s'accroche à une aspérité du plafond qui s'effrite sous ses doigts. Suspendu entre deux respirations, il branle du chef à l'attention de son adversaire.

    - Et maintenant, contemple la raison pour laquelle on m'appelle le Marcheur-des-Cieux. Contemple et meurs !

    Luk lâche sa prise et se laisse tomber de tout son poids. L'autre lève son épée pour parer le coup et ploie sous la violence du choc. Le bronze tinte à nouveau. Crudug se retourne pour chercher son capitaine et lâche un hoquet en considérant… rien.
    Le Marcheur des Cieux ne se trouve pas là où il aurait dû atterir pour la bonne et simple raison qu'il vient de rebondir en l'air, utilisant la force de la parade pour se propulser à nouveau.
    Crudug a juste le temps de lever la tête pour voir le haume de Luk à quelques centimètres de son nez. Son épée levée en diagonale au niveau de son menton. Le geste parfait son bras pour lui trancher la gorge. Sans qu'un cri ne puisse s'échapper de ses cordes vocales lacérées, le petit chef titube en arrière, laissant échapper un gros bouillon de sang de sa plaie ouverte. Il oscille de quelques pas, tente d'articuler quelque chose mais rien d'autre ne sort que d'avantage de sang. Encore et encore du sang. Ses doigts tentent de comprimer ce qu'ils ne peuvent pas réparer. Finalement il tombe, incapable de contenir l'écoulement qui prive son cerveau du précieux liquide.
    Luk a déjà rengainé lorsqu'il touche le sol. Il se redresse souplement et plape son flanc écorché par le coup traître. Rien de méchant.
    Des formes confuses qui s'avancent rapidement vers lui. Le puissant nordique qui revient accompagné de deux hommes et une femme.


    - Bjorn…
    - C'est terminé dans l'entrée, les gars de Crudug se sont fait laminer. J'ai laissé le troupeau pour garder les quelques brebis qui avaient attrapé la tremblante et nous voilà.
    - Tu es blessé.
    C'est un constat, pas une question. L'épaule du lieutenant s'ouvre sur une estafilade qui laisse échapper un filet sombre.
    - Un moment d'inattention.
    - C'est bien la première fois que je te vois manquer d'attention… bon, soyons prudent, il reste sans doute quelques types en maraude là dedans.

    Les groupe s'enfonçe dans le goulet plus étroit qui sépare l'anti-chambre de la salle du trône à proprement parler. Leur arrivée ne passe pas inapperçue, une maigre poignée d'hommes se tiennent déjà prêt à les recevoir, campés au sommet d'une courte volée de marche. Juste derrière eux, on peut apercevoir la forme obscure du Gardien.

    - Le Dagda ! Ça suffit, arrêtons ça. Ces larves ne vont pas m'empêcher de passer alors fait les reculer.

    Les cinq thuadènes s'immobilisent à distance respectable, les nerfs à fleurs de peau. En face, les trois lanciers postés en arrêt ne trahissent aucun sentiment, aucune nervosité… rien. Le Gardien leur a probablement fait quelque chose pour qu'ils soient à ce point inexpressifs. Ce n'est pas bon.
    Retenant les autres d'un mouvement sec de la main, Luk s'avance lentement, un pas après l'autre. Son casque reluit d'éclats froids et bleutés lorsqu'il passe à proximité des bassins phosphorescents. Sa silhouette même semble un instant devenir plus floue et plus ténébreuse. Malgré ça, les autres guerriers ne remuent pas un cil. On ne pourrait jurer qu'ils respirent.
    Mais Luk ne s'y laisse pas prendre. Avec une lenteur délibérée, il dégaine ses deux épées et les croise devant sa poitrine.


    - Dernière chance…

    Pas de réponse. Le commandant rejette la tête en arrière, prend une courte inspiration et bondit en avant. D'un moulinet, il fait sauter deux lances et se retourne en croisant les bras. Ses épées jaillissent de chaque cotés, fauchant deux des soldats qui reculent en sautillant. Tournant les talons, il pare un coup maladroit et réplique avec une sauvagerie éclaboussante. Prenant alors appui sur le corps décapité de son dernier adversaire, il se lance en avant et projette carrément son épée gauche vers le second blessé. Le métal tournoie en sifflant et percute le crâne casqué de sa cible, laquelle s'écroule, toute molle.
    Il n'en reste qu'un. Luk prend à nouveau appui sur une colonne pour se relancer. L'autre ajuste son arme. La lance crisse sur son pectoral, n'y arrachant que des étincelles avant de se faire détourner. Un nouveau choc sourd, celui d'un corps qui dévale les marches. Pas un cri n'a été proféré pendant le bref échange.

    Le Marcheur-des-Cieux appuie sa botte contre le crâne fendu et tire d'un coup sec pour dégager son épée. Il secoue ses deux lames une unique fois pour en chasser le sang qui vient tâcher le sol d'arcs de cerle dont la couleur apparaît d'un noir d'encre sous cet éclairage étrange.

    - Et maintenant, ça suffit.

    Luk monte les dernières marches. Le Gardien lui tourne le dos, penché sur les corps des humains.


    - GARDIEN !
    - Ne crie pas ainsi Marcheur. Tu crois peut-être que les éclats de cette escarmouche ne résonnent pas déjà suffisement à mes tympans ?
    La forme ténébreuse ne se retourne pas pour autant, des éclairs bleutés frangent ses contours, lui conférant un aspect orageux comparable au ciel dehors.
    - Alors arrête de me faire la sourde oreille.
    - Et que veux-tu que je te réponde ? Mon guerrier, mon soldat. Tu es fait pour combattre et moi pour guider. Parfois, nos buts ne sont pas totalement en harmonie. C'est ainsi.
    - C'est ainsi ? Voilà ton explication pour revivifier nos ennemis. Je te préviens Gardien, je ne te laisserai pas faire.
    - Et comment compte-tu m'en empêcher ? Par l'épée ? Comme avec ces innocents soldats que tu as massacré sans pitié ?
    - Si notre sang doit couler pour qu'il soit préservé par la suite, alors qu'il en soit ainsi.
    - Vraiment ?
    - Oui.
    - Vraiment…
    La voix du Gardien prend une intonation plus profonde. Le sol se met à trembler et des raclements de pierre viennent perturber les échos paisibles.
    - Vraiment, répète t-il encore.
    Il se passe quelque chose. Des mouvement dans l'air. Des pulsions dans la roche.


    - Marcheur ! Marcheur ! Raaaargh !

    Le bruit du métal contre la pierre. Luk se retourne d'un bloc. Les gargouilles protectrices sont lâchées ! Leurs mouvements vifs et cruels sont trop rapides pour les guerriers. L'un des leurs est déjà à terre, baignant dans son propre sang. Les trois autres reculent précipitement dans un coin. La femme est à la traîne, ralentie par une blessure au genou, elle se fait attraper par la ceinture. La gargouille l'entraîne en l'air, ignorant ses gesticulations inutiles sur son épiderme de pierre.

    - Arrête ça ! Rappelle les !

    Alors, au lieu de répondre, le Gardien apparaît soudainement tout contre Luk et l'attire dans une étreinte suffoquante.

    - Un nouveau choix se présente à toi Luk, mais il faut penser vite. Vas-tu sacrifier tes compagnons pour m'empêcher de terminer ? Murmure-t-il avant de le repousser d'un coup qui le laisse déséquilibré un court instant. Luk relève les yeux et serre les dents.
    Un cri de terreur s'échappe de la gorge féminine lorsqu'elle se voit projettée avec violence contre le mur du fond. Sa tête butte contre le roche, elle glisse par terre, amorphe. Probablement morte sur le coup.


    - RAAAAH !

    Aveuglé par la colère. Luk lève ses deux épées et tente d'en frapper son maître. Ce dernier esquive sans mal sa première lame et s'empare de la deuxième dans sa poigne d'ours.

    - Est-ce sage Marcheur ? Est-ce sage ?
    - Je te l'ai dit, je t'arrêterai !
    - Tu essaieras, et moi je tenterai de continuer. Voyons qui de nous deux est le plus fort.

    La main du Gardien accentue sa pression, forçant Luk a plier le bras. Sa lame se rapproche dangeureusement de sa propre gorge ! Contraint à la défense, il laisse tomber sa deuxième épée et applique toute sa force à repousser son maître et seigneur. Même ainsi, il commence à déraper sur le sol, incapable de contenir la totalité de cette puissance incommensurable.

    ***

    Bjorn recule d'un coup pour éviter les griffes de ces volatiles minérals. La situation est critique et le Marcheur est aux prises avec le Gardien lui-même ! Que doit-il faire ? Sa loyauté directe lui commande de soutenir son captaine mais son honneur lui interdit de s'opposer au maître des thuadènes. Pourquoi ce genre de chose arrive t-elle ?
    Fort heureusement pour le grand blond, toutes ces questions n'ont pas d'importance pour le moment. Les seuls chemins qui s'offrent à lui pour le moment sont la survie ou la mort.
    A ses cotés, le soldat recapé redouble d'ingéniosité pour esquiver les attaques et tente même de riposter. Un brave. Mais ses maigres coups d'estoc ne peuvent rien contre ses créatures faites de pierre. Alors le nordique s'avance et lâche son entame rituelle, celle qui précède le moindre de ses engagements au combat :


    - Laisse les moi.

    C'est ainsi qu'il se bat. Toujours seul, jamais armé, jamais protégé. Telle est la doctrine sacrée des Anterserk. Le lancier recule, obéissant mais néanmoins perceptiblement (et compréhensiblement) incrédule. Les gargouilles fondent déjà sur cette cible isolée. Bjorn voit l'attaque. Il se concentre et entre dans cette transe où le temps semble s'écouler avec la consistance de la mélasse épaisse des marais de goudron. Il connaît les moindres détails du rituel et tout ne dure qu'un battement de cil. Des tatouages d'ordinaires invisibles apparaissent sur ses épaules, sa nuque, son front, ses pomettes. Ils coulent le long de ses joues barbues, épousent les contours musculeux de ses avants bras et cerclent ses poignets.
    Dans sa tête, il y a cette petite voix. Une voix de fillette qui chante une mélodie douce et lointaine. Une mélopée diaphane tissée d'échos et de bulles harmonieuses. Sérénité.

    Sérénité n'est pas son nom. Mais c'est la sensation qu'elle inspire à qui sait l'entendre ou la voir. Il est cependant bien plus difficile d'en apercevoir un détail que d'arriver à percevoir les notes fugaces de sa ritournelle enfantine. Bjorn ne connaît que ses cheveux. Des mèches si blondes qu'on les croirait blanches sous l'éclat intense du soleil boréal. Elle porte un peigne en or blanc sur le coté qui représente un animal aquatique difficile à définir. Voilà tout ce qu'il sait de la fillette Sérénité.

    Lorsque Bjorn relève ses paupières, il se tient dans cette sphère lumineuse qu'il connaît bien. Les gargouilles l'attaquent, les griffes mordent sa chair cruellement, défigurent son visage impassible, infligeant au nordique des souffrances abominables.
    Et pourtant, aucune trace de coupure, de lacération ni même de coup. A la place, ce sont ses assaillantes qui écopent des dommages. Et malgré leur résistance naturelle, leur épiderme se craquelle par endroit, des morceaux de graviers voltigent. Plus leurs attaques sont violentes et plus les dégâts augmentent en proportion. Comme si elles s'infligeaient elles-même leurs coups.
    Les dommages sont fictifs, mais la douleur elle, est bien réelle. C'est le prix à payer pour cette défense absolue. Elle requiert un mental plus dur et plus tranchant que l'acier des humains. Bjorn continue d'encaisser. En temps normal, les attaques retournées terrassent ses adversaires sur le champ. Mais cette fois, il s'agit de créatures insensibles, créées et animées par la volonté du Gardien. Alors il lui faut continuer à subir, à sentir son cœur se faire transpercer encore et encore et à écouter la voix de Sérénité pour ne pas perdre pied. Il faut tenir. Plus facile à dire qu'à penser !
    Bjorn serre les poings à s'en faire blanchir les phallanges, ses dents crissent et d'un coup, sur un craquement désagréable, un goût métallique envahi sa langue. La voix de Sérénite se fait plus distante, plus difficile à percevoir au milieu du tumulte qui rugit à ses oreilles. Le mélange des signaux alarmés de son corps et les palpitations frénétiques de son cœur menaçent de le faire flancher.
    Le nordique s'accroche, il se répète en boucle les mantras de méditation, ignorant le goût du sang qui empâte sa langue, réprimant les moindres élancements qui voudraient secouer son échine à chaque coup de griffe ou de bec.
    Malgré tout, il lâche une petite exclamation. Quelque chose ruisselle sur son poignet droit, son bouclier commence à se fissurer. Bjorn est en sueur, jamais encore il n'avait dû tenir aussi longtemps. Il doit être possible de franchir ce rideau de douleur ! La souffrance est comparable au flux et au reflux des marées. Il faut savoir résister vague après vague. Ce n'est qu'un passage, une épreuve. Il faut tenir.
    Et subitement, il l'entend à nouveau. Sa voix. Non ! Ce n'est pas la comptine mélodieuse de la fillette au mèches raides. C'est un autre son de cloche, plus grave, plus intense et plus chaotique également. Comme un galet que l'on viendrait de lancer dans un étang au repos, cette intrusion subite ricoche dans la conscience du colosse, créant une myriade de vaguelettes argentées qui perturbent ses pensées et lui renvoient les reflets sombres de ses tourments.


    - C'est une douloureuse épreuve que tu endures là.

    C'est le Gardien ! Il se tient là, tout près de lui et pourtant non, il est là bas, aux prises avec le Marcheur-des-Cieux. Comment est-ce possible ? Bjorn ne peut même pas formuler cette question. La présence du maître du Sidh est trop coercitive, trop prégnante pour admettre le doute. Et d'ailleurs, il n'est pas temps de penser. La voix reprend, comme chuchottée dans le creux de son oreille :

    - Moi non plus, je n'aimais pas la bagarre. Quand j'étais petite, je passais beaucoup de temps sur la côte sauvage à regarder les vagues. Je m'émerveillais du simple fait de voir toujours le même mouvement de l'eau. (Le ton se fait musical, lancinant, à l'image des vagues). Les galets qui se soulèvent et retombent doucement en roulant sur les rochers lisses. L'écume qui bordait la ligne d'eau d'une frange de bulles irisées, parfois roses dans la lueur du soir, grises dans celle du matin.

    Bjorn ne peut rien répondre, d'une part parce que cette voix qui emplit son esprit l'empêche de penser et d'autre part parce qu'il est comprimé tout entier par une douleur aussi intense qu'intolérablement prolongée.

    - Quand j'étais jeune fille, je retournais souvent là bas…

    La Gardienne continue de baigner le nordique dans ses souvenirs. Dans quel but ? Pourquoi ? Et comment peut-elle venir lui murmurer ce relent de ressac tout en combattant le Marcheur ?? Bjorn réalise alors que son capitaine n'a pas la moindre chance de l'emporter face aux pouvoirs de la Gardienne. Elle est bien plus puissante et plus absolue que tout ce qu'il avait pu imaginer.

    - … un jour, j'y ai vu une ondine. Elle était si belle ! Je me souviens avoir voulu lui ressembler. Et tu sais ce qu'elle m'a dit ?

    Peut-il tenter d'accaparer suffisement les pensées de la Gardienne pour offrir une ouverture au Marcheur ? Non, probablement pas, autant tenter de vider l'océan avec une coupe pour sauver quelqu'un de la noyade à l'autre bout. Et puis de toute manière, il ne saurait même pas comment faire. Et d'ailleurs, voudrait-il le faire ? Peut-il prendre parti pour l'un ou pour l'autre ?

    - … et que j'en mourrai ce jour là.

    Bjorn a raté une partie de la déclaration, ce qui est inattendu car la Gardienne accapare la quasi-totalité de son esprit. Peut-être qu'il l'a entendue mais étrangement, il ne parvient pas à s'en rappeler.

    ***

    Le rideau se déchire dans toute sa longueur. Le nordique tombe à genoux en haletant péniblement. Luk pivote subitement et constate avec un regain de terreur que son lieutenant vient de succomber ! D'abord Faneur, puis Miyanne et maintenant Bjorn. Ses proches et ses fidèles tombent comme des mouches. Tout ça à cause d'idées stupides de part et d'autre ! Frustré, il donne un à-coup violent sur son épée et parvient à repousser le Gardien de quelques pas. Le bras de fer se rééquilibre aussitôt.
    Et voilà qu'il lui parle.


    - Alors Marcheur-des-Cieux, allons nous continuer encore longtemps ?
    - Je ne lacherai pas prise, souffle Luk entre ses lèvres serrées.
    - Ce heaume te va bien, mais il semble te rendre les idées encore plus étroites que d'habitude. Quand admettras tu donc que nous n'avons pas le choix ?
    - Pas ce soir en tout cas, humph !

    Un rire s'échappe de la silhouette massive et ténébreuse. Un rire de vieille femme. C'en est si perturbant que Luk relâche un demi pas de terrain.

    - Bien il est temps d'en finir.

    Le Gardien jette ses hanches en avant et déloge proprement son captaine qui se rattrape de justesse sur le bord des marches. La tête aux bois de cerf se penche comme pour évaluer la situation. Luk se remet immédiatement en garde, prêt à réengager le duel même si de toute évidence, il ne joue pas en sa faveur.
    Alors le maître du Sidh change encore de forme jusqu'à adopter celle d'une ombre plus fine et moins imposante. A peu près de la même taille que Luk et proportionné comme un thuadène athlétique. La silhouette toujours drapée de ténèbres tend son bras en avant. Les éclairs bleutés rampent, se concentrent et s'entretissent. Finalement, c'est un long gourdin qui apparaît dans le creux de sa paume. La masse d'airin du Dadga. L'arme qui peut accorder la mort ou la vie selon la volonté de son détenteur. L'un des symboles du pouvoir des thuadènes.
    L'arme légendaire se pointe à l'horizontale, désignant une zone en contrebas où se terrent les deux rescapés de l'empoignade. Apparement les gargouilles ne les ont pas achevé…


    - Vous deux, quittez cet endroit. Le Marcheur-des-Cieux et moi allons discuter. Que personne ne vienne nous déranger. PERSONNE !
    « Chapitre 32 : Et la Mer…Chapitre 34 : Eclosion acérée. »

    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    1
    Sakutei Profil de Sakutei
    Samedi 20 Mars 2010 à 11:27
    Pas mal de retard sur ce chapitre, j'en suis désolé, j'ai eu du mal à lui donner la tournure que je voulais.
    Ces derniers temps, je cogite pas mal sur la construction des scènes. Il y a certains passages qui me paraissent essentiels et pourtant je ne peux pas les inclure si je m'en tiens aux codes de narration stricts. A contrario, certains trucs sont barbants et ne méritent pas qu'on s'y attarde et pourtant on ne peut pas vraiment faire une élipse.

    Alors... pourquoi s'en tenir aux codes ? Je change donc brutalement de point de vue en plein affrontement pour détailler un aspect que j'avais envie de présenter depuis longtemps : le pouvoir de Bjorn. (Auquel j'ai dédié le titre).

    On s'en souvient, Bjorn a terrassé Kageisha sans mal, même si on ne sait pas comment. Ce même Kageisha qui a foutu une rouste à Maille, lequel n'est pourtant pas un rigolo.

    Voilà j'essaierai de poster la suite lundi (waho, Sak retente de se poser des délais). Comme on s'en doute, la fine équipe ne va pas tarder à faire son coming back. Bientôt, le retour de Sakutei, Maille, Javel et Kageisha !

    (Je me suis apperçu aussi que j'aurais dû l'écrire Kagehisa... tant pis).

    Ca commence à me faire pas mal de personnages uniques tout ça oo.

    Et à titre de bonus corrolaire, voici la musique qui m'a inspiré l'idée de la mélodie de Sérénité :
    http://www.youtube.com/watch?v=EQ3lsS7q_3A&feature=related
    2
    O-Ren-Kimi Profil de O-Ren-Kimi
    Dimanche 21 Mars 2010 à 17:01
    Comment dire....waow! (ah je dis ça chaque fois?^^)
    J'adore l'introduction de l'Anterserk, c'est redement bien imagé et le personnage de Bjork est vraiment excellent. (Sitepléé le laisse pas comme ça!).
    Je comprends mieux comment il est arrivé à bout de "kageisha (c'est bien aussi écrit comme ça, ça donne un petit coté féminin à son perso qui pourtant n'a rien de feminin mais du coup devient plus subtil).
    Oui ça fait pas mal de perso uniques mais ils sont essentiels et illustrent bien le monde du gardien (lui aussi il me plait beaucoup). J'ai encore un peu de mal à cerner Luk et je ne sais pas trop quoi penser de lui contrairment a Bjorn par exemple.
    En tout cas supers scènes de combats comme je les aime, pas trop pas assez juste le bon dosage qu'il faut pour que l'imagination puisse jouer avec les armes et le tout.
    Bon je me languis le retour de Sakutei mais cette plongée chez les Thuadènes est très bien aussi.
    Peut être que tu en es a plus de 200 pages mais a force de partir dans ces differents mondes j'ai l'impression que tout commence juste a s'emboiter lol enfin moi en tout cas je commence juste a me sentir à l'aise dans ces differents endroit et ils me semblent presque familier maintenant.
    Rooo mais j'ai adoré ce chapitre!!!
    3
    O-Ren-Kimi Profil de O-Ren-Kimi
    Dimanche 21 Mars 2010 à 17:03
    Par contre pour la musique j'ai écouté autre chose...mouai j'adhère pas trop, trop gaie pour la scène^^. Y a rien a faire je reste a NIN.
    4
    Sakutei Profil de Sakutei
    Jeudi 25 Mars 2010 à 18:25
    Merci !
    Oui, tout ça est vaste et je me réjouis de voir que tu ne t'y es pas totalement perdue xD.

    Aaah Nin forever...
    Oui c'est sûr que Devil's Water est très légère et éthérée. Mais je cherchais quelque chose et c'est là que je l'ai trouvé ^^.

    Bon, comme on le voit, finalement je n'ai pas réussi à tenir mon agenda pour lundi... ni même jusqu'à aujourd'hui ><. Je suis sur le 34, c'est pour ce soir ou demain !
    5
    Sakutei Profil de Sakutei
    Vendredi 26 Mars 2010 à 21:25
    Bon finalement je file à Lyon pour une soirée au pied levé !
    Donc la suite est reportée à demain :D.
    Navré pour le délais, pour me faire pardonner je posterai 3 chapitres la semaine prochaine, c'est promis.
    6
    O-Ren-Kimi Profil de O-Ren-Kimi
    Samedi 27 Mars 2010 à 01:48
    Faudra au moins ça pour te faire pardonner^^.
    7
    Moo Profil de Moo
    Samedi 27 Mars 2010 à 12:17

    Au moins oui...
    Ajoutes à ça 2 ou 3 chapitres dans l'Hiver de l'Homme, et ça passera pour cette fois :D

    8
    Sakutei Profil de Sakutei
    Samedi 27 Mars 2010 à 23:01
    Ah un défi :D
    Je relève le gant :]

    (de l'audace, encore de l'audace... )
    9
    O-Ren-Kimi Profil de O-Ren-Kimi
    Samedi 27 Mars 2010 à 23:55
    Bien dis Moo^^
    Y a peu être bien que ça pour avoir une suite a l'hiver de l'Homme.
    Sak sinon je t'attaque sur S&F loooooool^^
    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :