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412 m
Il y a une série de panneaux de verre devant moi. Ils clignotent chacun à leur tour de cette lueur publicitaire qui les rend si visibles de loin. Ils sont sur mon passage, je n'ai pas le temps de les contourner. Le Canabalt n'est pas loin, je le sens.
Serrant les dents, je baisse la tête et je je fonce. Un coude replié devant le visage, j'enfonce le premier écran avec résolution. Puis le second. La douleur se propage. Je sens que les coupures se multiplient. Je perds du sang. Je perds du temps. Le troisième panneau manque de me stopper net mais je refuse de m'avouer vaincu. Alors réunissant toute ma rage, je me sors les tripes et défonce le dernier obstacle tête première. Légèrement étourdi pour le compte, je réalise que l'immeuble d'en face est en train de monter.
Les fenêtres défilent de bas en haut, de plus en plus vite ! La sensation me déstabilise, je sens que je perds pieds, au bord d'une nausée très mal venue. Puis je réalise que c'est le toit sur lequel je suis qui s'enfonce ! Il faut que je me bouge de là !
Un râle s'extirpe de mes lèvres, je reprends un peu de vitesse mais ce sera insuffisant pour franchir le gouffre d'un coup. Je le sais mais je n'ai pas le choix pour autant. Je ne peux pas m'arrêter maintenant. Je ne peux pas me laisser faire !
Alors je saute. Dans le vide, je tressaute. Dans le doute, je tends les bras en avant, comme un trapéziste. Mon cœur s'emballe, je prends de la vitesse. De cette mauvaise vitesse verticale qui m'aspire vers le bas. Moi et d'autres débris anonymes.
A peine trop loin ! Mes doigts s'égratignent sur le rebord d'une fenêtre et je perds définitivement prise. Je n'aurais pas dû ramasser ce théloium tout à l'heure, je me suis alourdi pour rien !
Je suis avalé par ce vide effarant, je ne veux pas tomber ! Non ! Je n'ai même pas trouvé la seconde couleur. Peut-être n'y en avait-il qu'une ?C'est cramé, je plonge.
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