• Et si...on s'évadait sur un caprice ?

    Des rayures qui hachent les murs, le sol et les meubles tapis dans la pénombre. On y voit danser des insectes dorés, ceux là même qu'on essayait d'attraper quand on était gosse. Oui, Nabran a toujours aimé les striures des stores au petit matin, quand la lumière brute du soleil se glisse dans les interstices comme la promesse délicate d'une glorieuse journée.
    C'est le meilleur moment, quand tout semble sympathique et accessible. Rien n'est plus dérangeant. Pas même le clocher de l'église qui bourdonne ses douze coups de midi à moins de cinq mètres de chez lui.
    La tête de buisson émerge du col d'un tee-shirt râpé avec un regard alarmé. Déjà midi ? Les fins doigts de roses de l'aube homérique sont passés depuis longtemps au stade de la lourde pogne écrasante de chaleur !
    Nabran s'active maladroitement dans son appart' en texture de grill. Plus le temps de jouer les poètes ! Un café, une demi paire de chaussettes, un splotch de dentifrice, une gorge brûlée et un genou endolori sur le coin du lit plus tard, Nabran dévale les escaliers quatre à quatre.

    Son prénom prêtant par avance à ce jeu de mot, profitons en pour signaler le haussement de sourcils de la concierge qui ne manquera pas de faire bénéficier tous les étages de son génie personnel en matière de calembours : Ce gosse est navrant comme un mulot enrhumé. Il roupille, il trépigne…c'est Nabran.
    Oui, madame Seshi est convaincue qu'il est amusant de comparer les gens affairés à des rongeurs. Surtout s'ils sont pressés. Personne n'a jamais osé lui dire qu'en matière de calembours, elle a autant de charisme qu'un camembert pris à rebrousse poils. Un vrai camem-rebourt diraient certains.
    Oui bon, celui-là aussi est pitoyable. Ainsi vont les choses avec madame Seshi qui n'aime pas qu'on la compare à un sushi ou à une sèche même si son anatomie s'y prête par endroits.

    Mais tout ces petits détails triviaux qui ralentissent le temps et lui donnent la texture d'une vieille marmelade de concierge qui s'ennuie…et bien le navrant Nabran s'en moque à peu prêt autant que de son prénom improbable.
    Il déboule dans la rue et enfourche sa mobylette sans même un regard pour la fille en culotte qui présente une marque de shampoing avec un sourire malicieux (à moins que ce ne soit l'inverse). Du 4 mètres par 3 pourtant. En couleur et tout. Les ventrus en cravate seraient déçus.

    A l'instant où Nabran file un coup de talon mal ajusté sur le kick de sa mobylette, Mathilde ferme la porte de son propre appartement, à un sacré paquet de pâtés de maisons de là. Autant dire un autre quartier.
    Du simple fait de son évocation à ce stade du récit, on se doute qu'il va se passer quelque chose avec ces deux là. On redoute l'accident entre l'ado empressé et la séduisante jeune fille un brin distraite par ses écouteurs qui relaient ses rêves de ses oreilles à ses yeux clairs. On suppute une tension sentimentale…peut-être sexuelle. On frissonne un peu sur ce suspens convenu.
    Et maintenant on se rend compte que tout ceci ne va peut-être pas arriver finalement. A moins qu'il ne s'agisse d'une ruse en miroir. C'est un duel entre toi et moi. Je sais que tu sais que je sais que nous savons que vous savez qu'ils savent que nous eussions pu savoir que ce que je sais c'est que je ne sais rien.
    Tout ça pour en aboutir à une docte ignorance qui remet en cause toutes les certitudes.

    Alors nous avançons à l'aveuglette et nous apprenons plusieurs détails intéressants. Tout d'abord que la mobylette ne démarre pas malgré les assauts enfiévrés de la basket fatiguée. Sans doute parce que Nabran n'a pas pensé à baptiser sa bécane d'un nom de femme qu'il pourrait supplier dans ce genre de moment critique.
    Ensuite que Mathilde n'arrive pas à allumer son lecteur mp3 parce que les boutons sont trop petits pour ses doigts tordus. Elle plisse les yeux, chausse ses culs de bouteille sur ses yeux bleus et commence à se demander si ses petits enfants ont eu une bonne idée en lui offrant cette "gélule à musique". Mathilde s'y connaît bien en médicaments, c'est pour ça qu'ils lui ont présenté le lecteur comme ça. Les petits cons. Comme si elle ne pouvait pas comprendre.
    Elle s'excite dessus un moment jusqu'à enfin entendre la voix apaisante de Brassens lui susurrer des demi-mots indécents à l'oreille. Rien que pour elle…Mathilde en rosit de plaisir. Ecouter de la musique pour elle seule, c'est une chose qu'elle n'aurait jamais cru possible, surtout depuis que le volume est en buttée sur sa vieille chaîne pourrie. Mais là, plus de voisin pour râler à travers les murs, plus de honte. Juste le délice du caprice. Ca lui paraît d'une excitante cachotterie.

    Le moteur crachote enfin ! Nabran reprend espoir, la journée n'est pas irrémédiablement foutue. Il malmène ses suspensions en sautant du trottoir et évite de justesse une fille distraite qui rêvasse, portait craché du mannequin sur l'affiche de shampoing.
    Quand on est jeune et probablement étudiant, on mène un train de vie chaotique ponctué d'écueils aléatoires. On rafistole, on trifouille, on enchaîne les petits boulots sans queue ni tête avec une irrégularité qui s'avère finalement caractéristique de cette période de la vie.
    Cette fois, Nabran s'est promis d'être efficace, de ne pas gaspiller et d'en profiter tout en étant au max. A vue de nez, c'est mal parti mais il croit, risquant son genou déjà écorché au ras des pavés.

    Mathilde arrive tranquillement au croisement de deux avenues trépidantes de circulation. Mais loin du bourdonnement incessant, ses tympans raidis de vieillesse vibrent au son de la petite Margot et de son généreux corsage. Elle aime bien cette chanson, parce qu'on y parle de chat, de seins et d'un prénom en Ma.

    Nabran fonce et défonce une petite barrière en plastique installée en travers de la rue piétonne. Cette fois il prendra des risques. C'est idiot, on le pointe déjà du doigt. Quelques doubles mentons empâtés dans leurs quotidiens dégainent leurs téléphones. On s'affole.

    Mathilde attend, elle s'impatiente. Maintenant que les paragraphes raccourcissent on hume les prémices de la jonction.

    Nabran n'est pas encore tout à fait là. Pas encore.

    Mathilde est gentille et patiente. Elle s'est promise de rester moderne. D'ailleurs il y a plein de bouts de métal dans sa vieille carcasse. Elle est bien plus droïde que cette gamine qui passe avec son sac à main et qui pourrait poser en sous-vêtements pour une lotion capillaire.

    La mobylette dérape sur l'avenue, le moteur à l'agonie manque de se noyer quand le jeune homme aperçoit enfin Mathilde sur le bord du trottoir. Il agite une main et se met à tonitruer par-dessus les toussotements de la mécanique. La grand-mère voûtée relève la tête, à l'instinct…
    Bon calcul. Oui, il arrive, escogriffe perché sur sa monture de métal. Mathilde retire ses écouteurs, secrètement satisfaite que sa petite estimation soit tombée si juste.

    - ..ath ! Me voilà !
    - Tu es en retard jeune homme, prend-elle le temps d'articuler soigneusement avec cette intonation particulière des gens trop seuls qui ne savent plus comment parler aux personnes à force de ne parler à personne.

    La petite cylindrée voudrait bien s'effondrer au pied de la mémé mais son cavalier ne lui en laisse pas le loisir. Il donne des petits coups de poignée pour garder le régime et s'avance un peu sur la selle.

    - On y va, la mamie ?
    - Je les ai !

    Mathilde occupée à fourrager dans son sac en extirpe une authentique paire de lunettes de cheminot. Les anciennes, celles qui couvrent les pommettes et s'attachent avec de grosses lanières de cuir. Nabran lui répond par un sourire et l'enjoint à prendre place.
    Convoyer la mère Mathilde c'est toujours aussi ahurissant. Elle s'efforce d'être moderne mais on lui découvre toujours une relique ou un souvenir. Il n'empêche qu'elle comprend plutôt bien les gens. La preuve, elle donne des rendez-vous à huit heures pour prévoir de partir un peu après midi. Les jeunes hommes sont bien tous les mêmes.
    Nabran l'appelle mamie ou mémé par affection, comme ça. Parce que c'est marrant de trimballer cette grand-mère sur sa bécane aux quatre coins de la ville. Mais cette fois, ce sera différent.

    Le bipeur s'affole à sa ceinture. Delphune hoche la tête et attrape son blouson noir frappé de l'emblème hideux d'un double aigle sur l'épaule. C'est elle la fille séduisante. C'est elle qui aurait pu se faire renverser par l'étudiant en course. Mais elle aurait tout aussi bien pu se trouver ailleurs, dans le studio d'un photographe, en train d'exhiber ses douces courbes aux cotés d'un flacon en plastique contenant du savon liquide.
    Delphune sangle la jugulaire de son casque et s'installe dans un tube de descente. Les alarmes résonnent déjà dans ses oreillettes. Apparemment, c'est du sérieux.

    Mathilde tourne la tête sur un autre pressentiment. Son dentier manque de s'en décrocher. Ses doigts gourds empoignent le tee-shirt du jeune homme lorsqu'elle se hisse à son oreille pour piaffer :

    - Tirons nous ! Voilà la maréchaussée !

    Malgré ses efforts, il y a toujours une relique dans son vocabulaire. N'empêche qu'elle a raison. Les uniformes noirs se bousculent à l'arrière plan. C'est pas le moment de caler ! Nabran s'arqueboute sur la béquille et pousse de toute ses forces.

    - Aller Margot ! Sors nous de là !

    C'est Mathilde. La brave petite mécanique réagit aux encouragements et sursaute sur un spasme huileux. La grand-mère comprend les gens…et les machines aussi. Sans doute parce qu'elle possède assez de métal dans les os pour se faire interdire tous les aéroports, spacioports et autre ports qui n'ont pas d'affinité avec l'Universal Serial Bus.

    Delphune prend place au sommet du muret et s'accoude pour ajuster ses jumelles. Oui, il y a bien de l'agitation au carrefour de la rue de Charonne et du boulevard Voltaire. Les ordres crachotent dans le micro, les réponses crépitent dans l'oreillette.

    Nabran prévient sa passagère de se cramponner. Puis il lui demande de s'agripper un peu moins fort. Malgré le surpoids, il parvient à négocier les virages et à maintenir ses poursuivants à distance. Une chance, ils sont tous à pied.
    Maintenant se dessine la nouvelle perspective d'une rencontre électrique entre la mobylette et la jeune fille perchée sur son observatoire.

    Delphune décide de descendre au niveau du sol pour prendre les choses en main. La mobylette s'approche, on ne comprend pas vraiment ce qu'il cherche à faire mais personne n'est trop inquiet. Les gars plaisantent entre eux. L'un d'eux évoque sa dernière rencontre avec une fille brune aux yeux verts. Non pas celle de l'affiche, une autre.

    - Accroche toi mamie ! – aïe pas si fort - Je vais clamper !

    Clamper, c'est un mot de contrebandiers et de passeurs. Dans leur jargon, il s'agit de l'ensemble des techniques et méthodes destinées à s'esbigner au nez et à la barbe des représentants de l'autorité. En gros, c'est tout ce qui fait le style d'un clandestin. Et pour Nabran, ça se résume à vriller les gaz en butée et à pousser un cri dont le ton moyenâgeux n'est pas pour déplaire à sa passagère.

    Il hurle de plus belle quand il s'aperçoit du comité d'accueil qui se dresse en travers de son chemin, juste devant le rempart de verre. Delphune claque des doigts, les hommes arment. Il n'y aura pas de sommation, les règles sont claires. Et ce n'est même pas elle qui va tirer sur cet étudiant qui aurait pu écraser sa destinée au détour d'un virage mal ajusté, par une belle journée de printemps.

    - Harpa dian Vibblefrosers ! (Prononcer vi-beule-frod-zer)

    Elle s'exprime en Néoth. Cette nouvelle langue universelle qui manque cruellement des racines qui conféraient tout le charme des anciens dialectes. Les crosses des vibblefrosers claquent quand les hommes épaulent. Un dernier ordre se diffuse sur le canal de la Garde Noire et les ondes mortelles jaillissent hors des gueules dentelées.

    Nabran se fait faucher en pleine poitrine. Le mince tee-shirt n'absorbe pas grand-chose de l'impulsion. La mobylette bascule avant de goûter enfin au repos de l'asphalte tant désiré. Les deux passagers roulent à terre. Mathilde se déglingue dans la chute, ses hanches se dessoudent, son bras droit se détache, elle perd une partie de ses dents en or.

    Delphune fait arrêter les tirs. Elle retient les gars et s'avance seule, de sa démarche déhanchée, vers le corps agité de soubresauts du jeune homme. Il perd beaucoup de sang, ce ne sera pas très long. Et comme à ce stade, il faut bien une révélation, elle se penche et prend la tête du mourrant entre ses mains gantées. Ses yeux verts expriment une immense douleur. L'incompréhension, la tristesse, mais aussi la colère. Une larme roule sur sa joue parfaite pour s'écraser sur les lèvres du jeune rebelle.

    - Oooh Nabran, je suis tellement navrée. Quand notre père saura que…
    - Tais toi Delph…-craaah- je ne suis pas ton frère ! De tous les mensonges, c'est le plus insupportable.
    - Nabran, mais qu'est ce que tu dis. C'est moi !
    - Regarde ma peau ! Je suis arabe idiote, A-rabe ! Ce mot t'évoque t-il quelque chose ?

    Elle le regarde avec une incompréhension dans les yeux qui lui donne assez de rage au cœur pour continuer.

    - Paaah. Tu n'es qu'un clone, comme toutes les autres. Delph-une. Delph-1. La fille parfaite qu'on voit partout. Une seule réponse génétique, les hommes n'ont qu'à bien se tenir.
    Je n'ai rien en commun avec toi. Je suis un fils du soleil, j'aimais les rayons dorés, j'aimais la chaleur et cette sensation sèche au fond de la gorge. Toi tu n'es qu'une fille de cuve…-theur-

    Et elle…elle… (Il tente sans succès de se tourner vers la carcasse éventrée de Mathilde) elle était la dernière vraie femme.

    Elle était moderne et meurt dans un crépitement d'étincelles. Mais quelque part au fond d'elle, c'est un cœur ancien et authentique qui s'arrête de battre, une écharde d'acier logée entre les ventricules. Il y avait toujours une trace de relique chez Mathilde.
    La violence du choc a relancé son lecteur mp3,  miraculeusement intact. Les constructeurs de microcomposants s'y connaissent mieux que les fabricants d'humains. Le volume poussé au maximum, les écouteurs laissent filtrer les paroles de la préférée de Mathilde.

    Le chat, la prenant pour sa mère, se mit à téter tout de go. Émue, Margot le laissa faire brave Margot !

    Delphune cille formellement comme pour compatir silencieusement. Elle n'a rien compris, il le sait. C'est navrant pour Nabran. Il se laisse partir contre sa tendre poitrine comprimée par l'uniforme noir. La jeune fille se relève lentement en repoussant le cadavre de son frère avec cérémonie. Quand elle se tourne vers la muraille translucide, une étrange sensation lui traverse l'échine.

    Et Margot qu'était simple et très sage, présumait qu'c'etait pour voir son chat qu' tous les gars tous les gars du village,
    Étaient là, là, là, là, là, là, là, étaient là, là, là, là, là, là,


    Les hommes rigides et raides, sanglés dans leurs tenues de combat restent impassibles. Vibblefroser au talon et menton tendu vers l'horizon. Le regard de Delphune passe au dessus de leurs casques lisses, par delà la barrière de verre.
    Et dans sa tête, une question s'impose…

    Pourquoi voulaient-ils quitter la bouteille ?

    Le temps passa sur les mémoires, on oublia l'événement, seuls des vieux racontent à leurs p'tits enfants.
    « Crépitements sur fond d'ApocalypseChapitre 21 : Quand la Mort est une Porte qui s'ouvre... »

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  • Commentaires

    1
    Sakutei Profil de Sakutei
    Mardi 8 Décembre 2009 à 18:27
    Ce texte est un peu étrange...j'ai pas mal expérimenté en terme de style et de jeu d'écriture. Mais je me suis surtout amusé à y loger les sensations que je voulais décrire.

    Paris en bouteille, les femmes clonées, une vieille grand-mère adepte de Brassens au Mp3, le frisson de la mort et une ambiance qui glisse d'une réalité conventionnelle vers un univers totalement imaginaire.

    J'espère que ça vous a plu ^^
    2
    O-Ren-Kimi Profil de O-Ren-Kimi
    Mercredi 9 Décembre 2009 à 11:02
    J'ai beaucoup aimé les sensations du début avec le soleil qui passe à travers les stores. C'est trés visuel, et surtout sensitif, j'avais l'impression de me lèver un matin d'été^^.
    Au début j'ai cru que tu partais pour un Arold et Maud moderne. le croisement de Mathilde et Nabran est génial enfin la façon dont tu arrives à la reunion, en partant de chaque coté.
    Puis au plus je lisais au plus c'était surprenant (j'ai pas lu ton com avant exprés pour me garder toute la découverte^^). Du "ils ont du faire un bracage" ou un truc du genre, je me suis retrouvée plongé dans un monde de clones et surtout entrain d'être la spectatrice de la fin de la dernière "femme".
    C'est bizarre comme sensation et la façon dont tu l'écris mélange trop de sentiments. Enfin pas trop mais beaucoup, avec un envie de crier noooon et de retenir les vibblefrosers.
    Quant à Delphune, troublant personnage qui fait pitié même et qui me renvoyait l'image de ces personnes soumises ou du moins completement endoctrinées.

    Ah Sak c'est surprenant ce texte^^ mais j'adore!
    3
    Sakutei Profil de Sakutei
    Lundi 14 Décembre 2009 à 21:55
    Merci beaucoup !
    Je prend toujours du plaisir à lire tes commentaires, même si j'avoue ne pas connaître Arold et Maud (faudra que je me renseigne xD).

    Les Chroniques de Paris Bouteille s'annoncent ^^
    4
    Floom
    Mardi 26 Janvier 2010 à 20:36
    rondtuju!

    (ou autrement dit: "bon sang que je suis frustré!")

    j'ai fait un tour de montagne russe. Là on pourrait se dire "ben c'est chouette", mais non. Parce que les montagnes russes ont cette affreuse habitude de toujours s'arrêter en bas.
    Le mec qui inventera les montagnes russes qui s'arrêtent en haut fera du blé, j'vous l'dit.

    D'ailleurs toute la question est là: aime-t-on la descente avec son haut-le-coeur, ou aime-t-on la montée avec appréhension - hauts les coeurs! -?

    J'aime tes associations, et ton goût pour le jeu. Je connais ton horreur du convenu, je me plais toujours à me laisser  guider dans ton monde dé-venu (qu'on ne devine pas, quoi).
    Oui le piège est parfait, au moment où l'on tente malgré tout la divination, l'adresse au lecteur affiche notre transparence, nous sommes ferrés, abandonnant toute resistance.
    La ceinture est mise et bien mise, on entame la montée.

    Le haut du manège, pour moi, tient en une formule dont j'aurais aimé qu'elle fût le titre: "les prémices de la jonction."

    C'est certainement là que j'aurais aimé descendre.
    Parce que le reste, finalement, m'évoque immanquablement un besoin de justifier la montée.

    Mais je sais pourquoi je suis monté!

    Rondtujhu!

    (mon dieu... si j'étais une nana, je serais sûrement clitoridienne! oo)
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    5
    Sakutei Profil de Sakutei
    Jeudi 28 Janvier 2010 à 00:51
    Bwhahaha !

    Merci Floom :)
    Comme toujours, lire tes commentaires m'apporte tout à la fois le plaisir du compliment bien enrobé et l'intérêt de la critique bien construite.
    Le coté frustrant vient peut-être aussi du changement de direction plutôt brutal que je fais prendre au texte.

    Parce que même si je mets des indices et des éceuils SF à droite à gauche, il y a un moment où c'est net. Et d'une "rencontre en glissades de prémices", on passe à un univers plus vaste, moins bi-dividuel (si je puis dire).
    Comme c'est expérimental, c'est forcément un peu hybride mais au final, je pense que c'est élément d'une fresque plus grande dont j'ai bien l'intention de polir quelques morceaux complémentaires ^^.

    Je suis content que je le voyage en ait valu la peine en tout cas !
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