• Chapitre 50 première partie : Encore la Vengeance

    La nécromancie est finalement l'art de s'éveiller à la mort. Il existe de multiples manières d'être marqué par cette terrible discipline. Certains y consacrent leur esprit et d'autres y sacrifient leur corps. La plupart du temps il faut initier une démarche volontaire, mais il est possible de se faire contaminer par accident par de mauvaises pensées ou des procédés obscurs.

    Jetuk – Notes sur Les Dérivations.

    Le lendemain est une de ces journées fades et sans saveur qui donnent au fond de la gorge, une sensation de gâchis dès le réveil.
    J'ouvre les yeux un peu plus tard que d'habitude, j'ai l'impression d'être empâté dans mon suc, peut-être que je me suis levé du mauvais pied et je suis en rogne dès le matin.

    Beaucoup de cauchemars restent collés derrière mes yeux. Je vois l'horreur. Je n'ai pourtant pas mis un orteil sur le champ de bataille mais je les vois quand même… Ces corps mutilés, l'odeur du charnier, la boue molle et collante empoissée de sang jeune et vif, ces morceaux de métal fichés dans la chair.

    Je me suis réveillé une bonne quinzaine de fois, l'estomac soulevé, en proie aux affres du carnage. Ça me faisait saliver.

    Ces visions ne m'appartiennent pas.
    Je sais maintenant qu'Elutrine réclame à nouveau du sang de mort. Elle veut compléter le processus qui la conduira à révéler son plein potentiel. Elle me le chuchote quand je n'y prête pas garde. Elle voudrait empoisonner mon esprit avec cette vague envie.
    Cette forme de perversion… c'est assez inattendu. Je pensais que le parasite prendrait totalement le contrôle de mon corps pour aller se repaître des morts sans mon accord. Mais non, elle cherche sans doute à satisfaire une pulsion sarcastique.

    Non, il ne comprend pas.
    La ferme.

    N'ai-je pas précisé que je suis d'excellente humeur ? Rien ne me va. Je suis perturbé et finalement, je réalise que je suis inquiet.

    La jugulaire en cuir grossier me gratte le menton mais je suis décidé à garder tout mon attirail en place. La tunique à haut col, le gant de mailles et même ce casque feuilleté. Epée au côté, mon bras gauche dissimulé sous une cape sombre, je pourrais passer pour un mercenaire exotique en train de se dégourdir les jambes même si je n'ai pas tellement la carrure d'un guerrier de métier.

    J'arpente les limites du camp, croisant de temps en temps une patrouille suspicieuse à mon égard à qui je ne réponds que par de l'indifférence boudeuse. Il ne me faut que quelques instants pour élire un tronc récemment abattu pour m'y adosser. J'attrape une brindille et la fait tourner entre mes doigts.

    Cette nuit… je rêvais de cadavres. Bon, pas réjouissant.
    Mais pas seulement. Il n'y avait pas que ça. Je ferme les yeux.

    Il y avait aussi une forme bondissante qui se tapissait dans les ombres. Une silhouette indistincte qui se penchait régulièrement sur les corps. Je percevais de temps à autre un léger tintement, un frottement feutré, une brisure… et parfois, plus rarement, le râle d'un mourrant interrompu froidement du tranchant d'une lame.

    Une femme. C'est l'apanage des rêves que de nous donner des certitudes là où il n'y a aucune raison d'en avoir mais soit, une femme. Malgré l'obscurité et son expertise manifeste à savoir rester dans les ombres, elle resplendissait dans ce tas de macabées. Vive et alerte, tellement mobile dans ce champ morbide. Elle cherchait quelque chose. Une détrousseuse de cadavres… La guerre pousse à des extrémités folles. Ça me flanque froid dans le dos.

    Le son d'un tambour me tire de ma rêverie. Je relève mon casque d'un coup de pouce. Tiens justement, on dirait qu'une nouvelle bataille se prépare. Les soldats se rassemblent devant le camp. Quelques gradés s'énervent déjà. Il y a là toute une nouvelle formation de bataillons frais. Je mâchonne maintenant la brindille avec insistance. Maille dispose de ressources presque inépuisables et il n'a pas l'air disposé à laisser un quelconque répit à ses ennemis déclarés.
    Merde… les elfes eux, ne tiendront pas longtemps à ce rythme. Non en fait je n'en sais rien. A ma connaissance, personne n'a jamais affronté cette race étrange d'une manière aussi frontale. C'est absurde.

    Mais je ne peux pas me perdre en conjectures. Je dois agir pendant qu'il est encore temps. Avant que l'étau ducal ne se resserre. Je ne sais pas exactement ce que prépare Maille mais j'ai compris qu'il est capable de tout. Si je veux tirer mon épine du roncier, je dois prévoir ce qu'il n'aura pas pu anticiper. Je dois être chaotique, imprévisible et totalement sûr de moi.
    La brindille se casse entre nos dents (les miennes et celles d'Elutrine), j'avale un peu d'écorce et me met à tousser bruyamment. Les yeux fixés sur ce regroupement débile de gens impatients d'en découdre. Je serai ton grain de sable dans la semelle Maille.

    Bonne résolution.
    Je passe la journée à réfléchir inutilement à ce que je suis en mesure de faire pour la réaliser.

    ***

    Thrace se relève et époussette ses vêtements à grandes claques. Elle s'impatiente, elle s'exaspère. C'est long, beaucoup trop long. Assassiner quelqu'un ne devrait jamais prendre aussi longtemps.
    Elle s'étire, fait quelques assouplissements et, avec un naturel saisissant, éveille sa lame de glace au creux de sa main. La double épée fend l'air vespéral plusieurs fois, éparpillant des gouttelettes dans son sillage. Le cadeau de Sataline n'était pas fait pour devenir un instrument de mort et de fait, il n'est pas aussi efficace qu'elle l'aurait souhaité. Trop fragile. Thrace résorbe l'eau gelée au creux de sa paume et secoue la tête.
    Il y a aussi les écailles d'Acier, l'élémentaire du métal. Tranchantes oui, mais trop petites. Trois mèches de cheveux, c'est bien trop peu. Elle n'a pas assez d'essence d'Acier en elle pour faire mieux.

    Aucune de ces deux armes ne peut venir à bout du Gardien. Mais elle n'a pas encore trouvé l'outil idéal, rien que de la breloque inutile. C'était bien la peine de passer la nuit à fouiller les morts…
    L'ondine s'étire encore et baille aux larmes.

    - Alors comment ça se passe ?

    Thrace n'est plus choquée par ce genre d'entrée en matière. Elle a finit par admettre que les thuadènes raffolent de leurs petits effets de surprise. Elle ne se retourne pas et d'un soupir, se contente de poser les mains sur les hanches.

    - A merveille.
    - J'en suis fort aise.
    - Ouais…
    - On peut causer ?
    - C'est toi le druide.
    - Formidable !

    L'ondine perçoit un déplacement dans son dos. Une patte ou un pied qui écrase une feuille morte. La respiration fauve, les frémissements qui parcourent des muscles de prédateur. Sentir une bête sauvage s'approcher lentement par derrière provoque toujours une terreur primitive. Elle sourit doucement à cette sensation.
    En fermant les yeux, elle peut prévoir les mouvements. Le balancier… il tient quelque chose à bout de bras. Un objet lourd. Mais pour la frapper avec, il faudrait qu'il soit plus rapide que ça !

    Au dernier moment, elle pivote sur son talon et relève la jambe droite. Un mouvement éclair qui surprend son adversaire. Elle le cueille à la pointe du menton, dévoile son épée, renverse le vieillard et plante la lame de glace d'un geste millimétré. Son pied retombe sur sa gorge, elle appuie sa botte sur sa trachée pour lui couper la respiration et se penche au dessus avec un air conquérant.

    - Un point pour moi !

    Le druide est mouché. Il la considère d'abord d'un air choqué, furieux, puis amusé et finalement, se compose une mimique chagrine. Sa main noueuse parvient à détourner ce pied qui l'empêche de parler. Il se crispe sur sa cheville et se racle la gorge trois fois :

    - T'as fendu mon chaudron.

    L'ondine penche la tête, interloquée, puis elle cligne des yeux. Son regard bleuté descend le long de son bras vers son épée plantée en terre. La lame a traversé une bonne épaisseur de fonte, un récipient métallique ventru qui s'apparentait sans doute à un chaudron effectivement… avant qu'elle ne le démolisse. Il y a du liquide par terre.

    - Ma soupe de la paix… tsss. On ne peut pas discuter avec vous, les humains.
    - Je ne suis pas humaine. Je te l'ai déjà dit je crois.
    - N'importe… bon tu me relâches ou tu préfères que je me venge ?
    - Pourquoi pas oui.
    - Amusant. Alors on dirait qu'on ne va pas discuter finalement.
    - Je préfère l'exercice.
    - Tu auras bientôt l'occasion de t'amuser alors.

    Le druide tente quelque chose au niveau de son pied. La suite devient confuse, une fois de plus, et Thrace se retrouve rejetée en arrière, dos à un jeune châtaignier. Elle se masse la poitrine d'un air douloureux. Elle retourne un regard humide à l'hommme-bête qui semble dire "pourquoi ici ?".
    Gawain, le druide aux oripeaux puants, contourne prudemment la scène et va s'asseoir sur un rocher. Il claque son bâton contre la pierre, parfaitement serein malgré la vilaine balafre qui suinte sur sa pommette.

    - On est obligé de faire ça à chaque fois ? Bon maintenant écoute moi. Je ne suis pas venu pour me battre. Il y a des choses sur lesquelles deux ennemis peuvent communiquer sans s'étriper à vue.

    Thrace ne répond rien. Elle se relève, va récupérer Sataline et s'apprête à quitter les lieux. Elle a compris un certain nombre de choses ces derniers temps. Tout d'abord, les gens cherchent principalement à la tuer. Ensuite, parmi les rares qui veulent lui parler  la majorité cherchent juste à la manipuler.

    - Je n'ai pas le temps pour ça. J'ai à faire.
    - Affaires ? Quelles affaires ? Tes affaires ont terminées ici ! Tu ne peux pas tuer le Gardien. Je pensais que tu l'avais compris.

    L'ondine serre les dents mais elle continue d'avancer. Qu'il dégoise. Elle ne l'écoute pas n'est-ce pas ? D'ailleurs, elle en viendrait sans doute à se plaquer les mains sur les oreilles en chantant à tue tête si elle n'avait pas tellement envie de connaître la suite.

    - Aucune arme ne peut tuer le Gardien. C'est comme ça. En revanche toi tu peux mourir et ça ne manquera pas d'arriver si tu t'entêtes. Mais ce serait idiot non ?
    - Je suis une tueuse. Je vais le tuer. Et s'il le faut je te tuerai toi aussi.

    Elle reste de dos, c'est ainsi qu'elle le préfère avec ce drôle de type. Elle sait que c'est toujours de dos qu'il attaque et du coup elle se sent plus à l'aise. C'est idiot mais c'est un principe pourtant simple : en se positionnant d'avance, elle n'a pas besoin de s'inquiéter des mouvements de son adversaire. Il est dans son dos, il n'en bougera que pour attaquer… c'est-à-dire, il ne va pas la contourner discrètement pour attaquer de face. ÇA, ça serait idiot.
    A l'issue d'un bref silence, le druide répond par un rire sec et noueux comme sa béquille de combat.

    - Ah ah ah ! Ça ne changerait pas grand chose. Ce n'est pas parce que tu sais te battre que tu lui ôteras la vie. Tu peux le blesser, tu peux lui ouvrir le ventre, répandre ses entrailles sur le sol. Tu peux même t'amuser à lui dévorer le cœur mais ça ne suffira pas. Tu ne peux pas le tuer.
    - Si.
    - Non.
    - Si.
    - Hem.

    Thrace daigne lui lancer un demi regard par-dessus l'épaule. Comme prévu, il n'a pas bougé. Il est toujours avachi sur la pierre, les deux mains serrées sur son bâton, le visage renfoncé dans les ombres de sa peau de bête.

    - Il n'est pas immortel.
    - Raaah les jeunes. Tu ne connais pas ce dicton : "Une vie est éphémère mais la vie est éternelle." ? Le Gardien est le principe vital. De même que je suis le principe bestial. Tu ne peux pas prétendre tuer la vie elle-même. C'est au-dessus de tes capacités, gamine.

    Mais c'est qu'il sait se montrer exaspérant ! Thrace penche la tête en avant et croise les bras. Elle respire un grand coup.

    - Réfléchis y et revient m'en parler quand tu te sentiras plus mûre. En attendant, je voulais te rendre quelque chose.

    L'ondine relève la tête au moment où elle ressent le mouvement du druide. Il replie le bras et projette quelque chose dans sa direction ! Elle se retourne, bouge la tête et sent le sifflement acéré passer près de son oreille et se ficher dans l'écorce de l'arbre juste derrière.
    D'un mouvement rapide des yeux, elle identifie le projectile : une pointe aigue garnie d'un ruban noir. La même que celle qui a faillit la surprendre la veille dans les bois près du campement humain ! Elle explose :

    - Alors c'était toi !!

    Non ce n'est pas logique. Ce n'est pas dans ses manières. Et pourtant… Le druide ne bouge pas. Elle trépigne. Qu'est ce que ça veut dire. Elle regarde à nouveau la petite pointe et cette fois, un détail la fait tiquer. Un détail professionnel : ce lancé était complètement maladroit. La pointe s'est plantée en travers, à peine enfoncée dans l'écorce pourtant tendre.
    Un tir minable ; le druide est nul en lancé et c'est un vrai coup de chance s'il a touché quelque chose.
    Elle arrache l'objet d'un geste sec et le fait rebondir au creux de sa paume gantée.

    - Ce n'était pas toi.

    Gawain hoche la tête et fait un large geste du bras.

    - On a retrouvé celle là dans la gorge d'un de nos plus ardents meneurs. Il n'y a à ma connaissance qu'une seule assassine dans les parages. Mais je suis étonné de ta réaction… on dirait que je me suis trompé. Dommage, les thuadènes n'auront pas la vengeance qu'ils souhaitaient…

    A cet instant, Thrace perçoit des craquements tout autour d'eux. Elle change immédiatement de position, sur le qui-vive. Beaucoup de craquements. Beaucoup trop…

    - Tu n'es pas venu seul.
    - Moi si, mais eux non. Il se fend d'un sourire énigmatique d'une oreille à l'autre et ajoute, visiblement fier de lui. Tu sais, chacun fait ce qu'il veut ici et s'ils voulaient me suivre ce n'est pas moi qui allait les en empêcher.

    ***

    Lorsque le soir arrive, je redeviens fébrile. Je n'ai pas oublié "l'invitation" du baron Mordaigle et je suis au moins autant intrigué que craintif en me présentant devant son pavillon.

    Je n'aime pas fréquenter les gens de la haute.
    Déjà parce qu'ils me le font sentir. Ensuite parce qu'ils ne peuvent pas s'empêcher, à un moment où l'autre, de demander une traduction de ce que je réplique à un larbin méprisant qui déforme le sens de mes mots. Et enfin, parce que, d'une manière générale, leur vin est trop moelleux pour mon palais et que leurs palais sont trop marbrés pour mon vin.

    Je me présente donc devant l'étendard de l'aigle doré sur fond noir, casque enfoncé jusqu'aux sourcils et col remonté jusqu'au nez. Le planton de garde manque de m'embrocher comme une volaille quand je m'approche à moins de cinq pas de l'entrée. Je guinche la pique avec une moue que j'espère menaçante :

    - Vire ton aiguille de ma poitrine, je suis attendu par le baron.

    Le garde ne se laisse pas démonter, il siffle d'un coin de lèvre pour ameuter un autre type tout aussi peu impressionnable qui me demande carrément, pouces dans la ceinture et jus de viande au menton :

    - T'es là pour les latrines ? C'est par derrière avorton.

    D'accord, jouons. Je relève la main droite et retire mon gant pour révéler la splendeur un peu trop immaculée d'Elutrine comme un sceau seigneurial.

    - Je suis Sakutei. Ton patron veut me parler alors tu ferais mieux de me laisser entrer avant que je change d'avis et t'emmène voir la fosse d'aisance moi-même.

    Parfois, j'aime bien jouer les durs. Mais là, ça les fait juste rigoler. C'est mon châtiment pour avoir été un trop mou toute ma vie.
    Nous ergotons encore un moment et j'en viens à hésiter à laisser la parole à Elutrine lorsqu'enfin, un laquais enfariné daigne remarquer l'esclandre. Il passe un bout de nez hors de la toile et m'invite sèchement à entrer.
    Je passe entre les deux costauds avec un regard suffisant mais mon petit effet est ruiné par un commentaire qui tombe de haut :

    - Vous êtes en retard, les entretiens avec la piétaille sont réservés aux premières heures du coucher. Enfin je vais voir si le baron peut quand même vous recevoir.
    - Mais c'est lui qui m'a… n'ai-je même pas le temps d'interposer.

    Je poireaute encore un long moment tout seul et je songe sérieusement à faire demi tour mais ça impliquerait de repasser entre les deux soldats qui se gondolent déjà dehors. Ma solitude se trouve néanmoins réconfortée par une trouvaille munie d'une anse et de deux gobelets.
    Et finalement, quatre ou cinq rasades de vin trop doux plus tard, le laquais reparaît devant moi et m'introduit dans le saint du saint qui se révèle être… totalement vide. Je tripote les bords de ma timbale avec perplexité. Un grand espace sablé sans fioritures autres qu'une paire de sièges de campagne. Le baron est un homme si simple ? Ça paraît curieux. Mais avec le faible éclairage, j'ai du mal à distinguer tous les recoins d'ombres tapis derrière les poteaux en bois qui encombrent mon champ de vision. Il y a peut-être plus de choses là-bas.

    Je me retourne mais évidemment, le valet s'est tiré et avec lui tout espoir de trouver un semblant d'explication. Je commence à me sentir menacé. Les gars qu'Elutrine a massacrés l'autre soir… c'était des gens de Mordaigle avec qui je m'efforçais de sympathiser.
    Et puis je réalise : on ne m'a même pas retiré mon épée ni même fouillé, c'est bon j'ai compris, c'est un règlement de compte. Je m'apprête à dégainer pour m'ouvrir une issue dans la toile quand une voix gronde au fond de la pièce.

    - Asseyez vous.

    Je ne sursaute pas mais marque le coup quand même. Le timbre est autoritaire !

    - Allez-y, asseyez vous. Inutile d'être à ce point sur vos gardes. Si je voulais vous faire tuer je l'aurais fait plus directement.
    - C'est rassurant…

    J'obtempère quand même parce que pour le moment, ma curiosité dépasse ma pétoche. A peine suis-je assis qu'un craquement de semelle remonte du fond de la tente. Un homme massif apparaît lentement dans le cercle de lumière. Tempes grisonnantes, pogne sur l'épée, visage travaillé par les soucis, les responsabilités et l'usure. Il me toise lui aussi un petit moment puis vient s'installer en face de moi.
    A peine le baron a-t-il pris place qu'une série de mouvements confus brouillent mon attention. Des gens entrent de tous les côtés s'avancent à pas rapides et abattent brutalement une bonne douzaine de lances dans ma direction. Je déglutis rapidement. On ne devrait jamais massacrer les amis d'une compagnie de lanciers. Cerclé de métal pointu et revanchard, je n'ose pas bouger un orteil.
    Tant mieux pour moi, c'est le baron qui remue les lèvres en premier.

    - Comprenez moi bien. Il ne s'agit pas d'un piège. Je ne suis pas dépourvu d'honneur et mon invitation en est véritablement une. Je peux pratiquement vous garantir que vous sortirez indemne de ma tente. Mais comprenez bien que je prenne moi-même mes précautions.
    - Pratiquement hein ? Je plisse les yeux. Pourquoi je suis là ?

    Le baron croise pragmatiquement les doigts sur son ventre. Je sens qu'il va me sortir un truc du genre "vous êtes pratiquement là pour éventuellement discuter et peut-être pour accidentellement tenter d'avaler une des nombreuses brochettes pointées vers votre gorge".

    Du coup je suis passablement déçu lorsqu'il me sert simplement un énigmatique :

    - Nous y viendrons plus tard.
    - Ah.
    - Oui d'abord je voudrais voir votre visage. Entièrement si cela est possible. Je voudrais comprendre.

    Je n'ai sans doute pas tellement le choix et quand bien même, j'étouffe un peu sous mon attirail. Je déboucle lentement la jugulaire pour ne pas exciter les chiens de garde et retire mon casque pour commencer. Puis, le déposant au sol, je roule ensuite le col de ma tunique pour révéler mon abominable mâchoire. Avec le contraste des torches, je suis sûr que c'est particulièrement dramatique.

    Le baron a un mouvement de recul, une mimique dégouttée et même un frisson dans le poignet qui me fait craindre le pire. Mais il se contrôle, se masse l'arête du nez et me regarde avec plus d'intensité. En un sens c'est pire.

    - Alors c'est bien vous.
    - Pardon ?
    - C'est bien vous qui avez assassiné mes soldats il y a deux nuits. Vous que nous aurions dû pendre haut et court. Vous savez qu'il n'y a pas de jugement à la guerre ? Les sentences sont immédiates et expéditives. Honnêtement je ne comprends pas. Je ne comprends pas… ce que vous êtes.

    Je rumine un début de réponse mais ça ne me satisfait pas. Que devrais-je dire ? Je ne peux pas parler d'Elutrine. Comme Maille me l'a dit, si c'est le parasite qui commande, alors il faut me contrer, m'empêcher de bouger. Mais si moi c'est qui reste conscient, c'est pire !
    J'envisage d'autres explications, plus tordues, stupides ou qui me feraient passer pour un triple crétin doublé d'un maniaque. Alors pour conclure ce silence un peu trop épais, je concède un minable bafouillement :

    - C'est assez compliqué.
    Il respire doucement mais ses narines sont étrangement bruyantes.
    - Vous connaissez bien le duc de Sérénité ? tranche t-il subitement.

    Je suis presque soulagé de changer de sujet. Même si je flaire une autre espèce d'anguille, parler de Maille me permet de dévier.

    - Un peu… on a eu quelques épisodes communs avant cette grande guerre. En fait… on se connaissait avant qu'il ne prenne de la hauteur, vous voyez…
    - Alors vous connaissiez le duc hmmm.

    Il semble penser un peu plus lourdement puis saute à nouveau du coq à l'âne. Cette conversation n'a pas commencé qu'elle me flanque déjà mal au crâne.

    - Vous savez comment le Duc Maille fait la guerre ?!
    - En envoyant des gens en tuer d'autres, hasardé-je.
    - Il a décimé mes troupes !!
    - Ce genre de choses n'est pas censé arriver à la guerre ?
    - Mes meilleurs bataillons ont noyé la plaine de sang. Oh pas que du nôtre bien sûr mais c'était une folie ! Il a envoyé mes hommes au massacre !

    Son regard flamboie de rage. Il postillonne finalement son jugement :

    - C'est intolérable.
    - D'accord mais qu'est ce que je viens faire là dedans moi ?
    - Ecoutez moi bien. Le duc fait la guerre comme un lépreux pourrait jouer de la guimbarde : il sème des morceaux partout. C'est absurde, incohérent !
    - Je ne comprends pas.
    - Vous n'avez pas suivi la bataille ?
    - Pas de près non…

    Son regard change encore et je comprends, qu'une fois de plus, je viens de passer pour le dernier des crétins. Mais ce n'est pas ma guerre merde !

    - Très bien. Lionel, résumez lui.

    Un homme s'avance dans mon dos mais je ne prends pas le risque de tourner la tête pour le regarder. J'y laisserais sans doute un oeil dans la manoeuvre.

    - Hier nos hommes ont été envoyés ainsi qu'une compagnie du Croze Hermitage et du Brehan pour tester les défenses thuadènes.

    Rien que ce début fait grogner le baron.

    - Tester, tester. Il nous a envoyé charger !
    - Oui c'est vrai. La stratégie employée par le duc était inhabituelle. Nous avons dû envoyer trois capitaines sur le centre pour gonfler les effectifs alors que les phalanges cuirassées étaient nettement plus réduites. Apparemment, il s'attendait à des pertes de notre côté mais pas trop pour les autres.
    Je reste muet pendant l'échange. Ce point de vue extérieur m'apportera peut-être une clé sur la manière de me tirer de là. Le baron continue de ponctuer l'exposé de temps à autres d'un :
    - Peuh. Retentissant et mouillé.
    - Très vite, nos forces se sont confrontées aux démons qui déferlaient de la colline. Nous avons lutté pieds à pieds mais nos formations manquaient de cohésion et …
    - CET ABRUTI D'EHAN !!
    Ça commence à devenir confus. Je lève la tête.
    - Qui ?
    On m'ignore totalement.
    - En effet, Guy D'Ehan n'a sans doute pas joué son rôle. Le fait qu'il soit tombé décapité au premier choc l'aura sans doute empêché de continuer à commander.
    - Chevalier de salon ! Ce croquant a entraîné les fils de mon pays à la mort !
    - Guy d'Ehan est mort ainsi que la plupart de nos officiers. Seul le capitaine Rogue s'en est tiré. Enfin en partie.
    - Pratiquement tiré oui.
    - C'est-à-dire ?
    - Il y a laissé une jambe et un bras. Pas sûr qu'il soit encore d'attaque pour les jours à venir.

    Ce Lionel a décidément quelque chose de sarcastique mais vu les circonstances, je trouve ça plutôt malsain. Peut-être que le fait d'avoir moi-même perdu un bras m'empêche de trouver du sel là dedans.

    -  Ensuite, les troupes lourdes ont enfin fait la jonction mais pour nous, le sang était déjà versé.
    - Mais nos hommes ont joué leur rôle jusqu'au bout ! Nous avons contenu et ramené les démons elfiques vers la forêt où étaient posés les archers de Lacevent.
    Je branle du chef. Est-ce que j'ai raté un épisode ?
    - Heu... des archers ?
    Je l'imagine opiner.
    - Les archers embusqués dans les bois les ont pris totalement au dépourvu. Ils ont opéré une saignée dans les rangs ennemis. Nous étions peut-être sur le point de leur prendre un autre meneur mais ensuite… l'affaire s'est compliquée.
    - Comment ça ?
    - Il y a eu…
    - De la sorcellerie ! explose le baron. Nos hommes se sont empêtrés dans une boue gluante là où le terrain était sec un instant plus tôt. Impossible ! J'ai pourtant personnellement interrogé certains des survivants et tous sont formels.
    - Un bourbier. Nos médecins ont trouvé de la boue jusque dans leurs chausses. Nous avons eu de la chance que leurs forces soient déjà en déroute sans quoi ils nous auraient massacrés.
    - Je vois…
    - NON vous ne voyez pas ! tonne à nouveau Mordaigle. Ce qu'il s'est passé dans la plaine, c'est un sacrifice ! Le duc a jeté un pion hors de l'échiquier pour quoi ? UN seul meneur ennemi. Nous n'avons trouvé qu'une seule bannière à l'issue de la bataille. Et nous savons qu'ils en ont encore huit autres.

    Hors de lui, le baron se lève et se met à tourner comme un fauve. D'ici je peux sentir l'animalité qui se dégage de cet impressionnant personnage. Je suis face à un rejeton d'une lignée de seigneurs. Un homme qui doit son titre aussi bien par la tradition que par la manière dont il a été élevé. Et pourtant, à un moment donné, ce formidable concentré de noblesse et de commandement a été obligé de plier le genou devant un parvenu : Maille. Le jeune et coquet Maille qui s'est arrogé leur loyauté, leur distribue des ordres insensés et les humilie… Je commence à saisir.

    - Vous comprenez maintenant comme le duc fait la guerre.
    - Il vous insulte et…
    - Non. Non et NON ! (Je recule involontairement sur mon siège ce qui m'amène à entrer en contact avec une pique). Ce n'est pas ça ! Je n'ai que faire des insultes et des bravades. Ça ne me touche en rien.
    - Que voulez vous dire ?
    - Le duc est en train de purger son territoire des séditionnaires potentiels. Il est en train d'éliminer ses rivaux en se servant d'une guerre contre un ennemi que nous pourrions abattre sans douleur. C'est la plus vaste campagne de complot jamais lancée.

    Je me remémore alors une phrase. "Personne n'a dit que les elfes vont se rendre sans combattre"… quelque chose comme ça. A la lumière de cette nouvelle révélation, cette réflexion anodine prend tout son sens. Bon sang, Maille… pourquoi ?!
    Je prends sans doute un air choqué. Malgré tout, il reste encore ce que j'ai de plus proche d'un ami. Mais là…

    - Comment pouvez-vous en être certains ?
    - Il y a trop d'évidences. Jugez par vous-même ! Lionel.

    L'intéressé toujours dans mon dos se manifeste à nouveau et me tends un rouleau de parchemin. Y sont listés les ordres de batailles ainsi que leurs commandants. Une liste interminable de noms. La plupart sont biffés de fraîche date…

    - Vous n'y entendez rien en pratiques militaires mais vous devriez au moins comprendre qu'on ne fait pas charger un régiment léger au centre ! Le résultat était prévisible.
    - Mais il s'en est servi pour attirer…
    - Il aurait pu réaliser ça de douzaines de manière différentes. Mais il a sciemment choisi la méthode la plus coûteuse en vies humaines pour affaiblir son voisin direct ; ma baronnie !
    Il a ensuite confié le commandement de toutes ces troupes à un seul homme parfaitement inexpérimenté qu'il a sorti de sa manche !
    - Comment ça ?
    - Vous n'écoutez donc rien ? Guy d'Ehan ne faisait pas partie de mes troupes. C'est un chevalier issu de ses propres terres qu'il nous a imposé pour soi-disant "fédérer l'armée".
    - Mais ce n'est pas tout, complète mon inconnu dorsal, Maille savait que Guy d'Ehan tomberait rapidement. C'était sans doute son intention. Alors pour éviter que nous reprenions la tactique en main sur le champ de bataille, il a imposé aux gradés de revêtir des signes ostentatoires de leurs rangs. La fierté, disait-il, doit s'exprimer à travers l'apparence !
    - Mais n'est-ce pas utile d'avoir des repères pendant le combat ?
    - Pour l'ennemi oui ! Nos hommes se connaissent, ils n'avaient pas besoin de ces artifices trop voyants. Vous n'avez jamais été dans une mêlée Sakutei ?

    C'est la première fois qu'il daigne m'appeler par mon nom. Je le note sans en déduire quoique ce soit. J'ai mal à la tête.

    - Non… pas mon activité favorite, grogné-je.
    - En moins de cinq minutes, vous ne reconnaîtriez plus votre frère. Un uniforme ou un insigne n'y change rien. Ce sont les gestes qui font que les hommes communiquent entre eux. Ils reconnaissent leurs mouvements, ils font corps avec la troupe. C'est comme ça que nous fonctionnons. Les officiers servent de nœuds durs. Ce sont nos piliers, ceux autour de qui les boucliers se rallient quand la ligne menace de céder. Ce sont eux qui initient les contre-attaques.
    - Et le duc les a tous marqués ! Cibles idéales ! Plus des trois quarts sont tombés. Des plus hauts capitaines aux plus petits caporaux.
    - Notre armée est désorganisée, affaiblie et démoralisés. Mais le duc a d'autres barons à saigner. Il ne s'intéressera plus à nous pour le moment.
    - Et c'est maintenant, quand il ne se soucie plus de nous, que nous agissons !

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  • Commentaires

    1
    Sakutei Profil de Sakutei
    Mercredi 6 Avril 2011 à 23:41

    Hey, hey ! I'm back (in black) !

    Alors pour commencer, je voudrais dédier ce chapitre aux relanceurs de Marseille. Merci donc à Akemi, Takeshi et aux autres pour leur soutien indéflectible. Sérieusement, ça touche :)

    Grande accolade aussi à Moo pour son retour dans les com's (je sais que c'est pas ta marque de bière préférée xD). Mais ça m'a redonné un sursaut de vigueur aussi !

    Et coucou à tyn aussi, qui est passée par là et j'en suis ravi ^^ ! La flammeuse réveille toujours le scribouillard :D Surtout une histoire de cendres.

    Ensuite vous l'aurez sans doute remarqué il y a une première partie, c'est donc qu'il y aura une seconde. Et sous peu même vu qu'elle est pratiquement toute écrite.

    Juste que je voulais pas délayer d'avantage la parution et puis mine de rien, ça fait déjà un sacré morceau.

    Voilà, sinon pour ceux qui se sentent perdus (moi même je l'étais un peu), j'ai fait un petit résumé des épisodes précédents : ici

     

    2
    Moo.
    Jeudi 7 Avril 2011 à 21:23

    J'ai lu le résumé, mais c'est pas suffisant pour bien re-situer certains passages. J'vais devoir m'y replonger sans tricher.


    "Le duc fait la guerre comme un lépreux pourrait jouer de la guimbarde : il sème des morceaux partout"


    J'aime :]

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    3
    O-Ren-Kimi Profil de O-Ren-Kimi
    Vendredi 8 Avril 2011 à 17:12

    Enfin!^^ Bon j'étais comme Moo un peu perdue parce que j'avais un peu oublié les chapitres précédents, du coup j'ai relu les 3 derniers et c'est mieux avec.

    Que de combats!!! J'aurais bien aimé en savoir un peu plus à propos du rituel qui a crée la boue. Pendant qu'elle le faisait j'attendais le détail pi je me suis dis bon on le verra au prochain chapitre et puis non. Alors c'est quoi ce rituel??? Elle a fait ça comment et ça vient d'où???

    Sinon ... oui heureusement que tu précises 2 parties parce que la tu coupes un peu raide lol.

    J'avoue qu'après cet échange je me demande ce que Maille manigeance, (oui je l'aime bien lui) et ses projets sont plus que troubles, mais ça ils le sont de plus en plus au fil des chapitres^^.

    Tu sais je crois que je suis de plus en plus attirées par Elutrine et je me languis de savoir comment elle/il va evoluer avec Sakutei. Ca a un coté sympa quand elle prend le dessus mais d'un autre coté j'aime bien Sakutei et je sais pas si j'ai envie de le voir bouffer totalement par elle. Non j'ai pas envie^^. 

    Bon alors je vais patienter la suite et ce que Mordaigle veut^^. Pour une fois je crierai pas (je vais laisser Take sortir le katana apparemment ça marche mieux loooool).

    4
    Sakutei Profil de Sakutei
    Vendredi 8 Avril 2011 à 21:46

    J'avoue que j'étais moi aussi un peu comme vous x). J'ai relu 6 - 7 chapitres histoire d'être sûr de n'oublier aucun détail (du genre, untel a une blessure, untel a dit une telle chose). Même si j'ai la trame dans la tête, je compose beaucoup sur le vif... et l'improvisation me fait dériver dans des trucs inattendus ^^.

    La seconde partie, je pourrais peut-être la poster demain si j'ai de la chance dans mon emplois du temps mais - me connaissant- ça va probablement être pour dimanche nuit :D.

    Donc préparez vous pour lundi loul.

    Coming soon some high troubles ! Et rassure toi Akemi, j'ai prévu de passer un peu de temps avec nos bougres thuadènes. Simplement, ça me semble plus pertinent de ne pas trop surcharger d'un coup ^^.

    Tu peux crier aussi... x).

     

    Merci pour vos commentaires en tous cas o/ Je vais m'efforcer de tenir un rythme soutenu pour la peine.

    5
    Takeshi K
    Dimanche 10 Avril 2011 à 02:10

    Je n'ai pas encore eu l'occasion d'intervenir dans cette histoire, mais mon "intrusion" me semblait inappropriée  pour faire bref peur de dire des conneries :). Après t'avoir menacé de mon katana je crois que l'heure des compliments est arrivée.

    J'accroche pas souvent avec des fics parce que je suis un lecteur chiant et que pour arriver à tenir mon attention plus de 3 chapitres faut que vraiment le mec (ou la nana) s'arrache la plume... et finalement arrivé au chapitre 50 je suis toujours là et en plus encore impatient de lire la suite, alors bravo mec! 

    Ce que je préfère? Tes scènes de combats :) C'est saignant à souhait, juste ce qu'il faut. 

    Ensuite je dois avouer que tous tes perso ont un fort caractères et un attrait indéniable, ce qui est rare vu le nombre ici. Ok y a des dominants mais même les secondaire sont bons, très bons même. 

    Quant à l'histoire, et bien elle ne manque pas d'originalité. Tu navigue dans une fiction délire! Le début dans le rêve était mortel avec des images et des symboliques très riches mais en sortant les mondes et les peuples que tu as su créer l'était encore plus. Le passage chez les formoires (? putain j'ai oublié le nom :D) était carrement irréel! 

    Je crois qu'avec Kim on a accroché sur les mêmes perso à savoir Sakutei en premier, Thrace et Maille. J'avoue que les autres (Bjorn, Luke, Selenne etc) j'ai un peu plus de mal à me les imaginer et leurs personnalités sont moins developpées que ces 3 la, et puis peut être parce qu'ils sont arrivés bien après. Enfin le guide des perso que tu avais fait m'a bien aidé à ce moment là pour m'y retrouver. Y en a un qui me plait tout particulièrement c'est Gawaen le druide tordu, il est très prometteur :). Et celle aussi que je suis impatient de retrouver c'est Melanargie et sa fiole avec l'ondine enfermée, parce que tu l'évoques mais elle est toujours entre les lignes... donc curiosité quand tu nous tiens :)

    Oui Elutrine m'intrigue aussi, elle est bien dégueu et pour le moment c'est l'issue de cette guerre et la quête de Thrace qui m'intrigue plus.

    Ok je range le katana et je crie c'est ça? :)

    Allez bosse scribe!!! et félicitation c'est mortel ton histoire :)

    6
    Sakutei Profil de Sakutei
    Lundi 11 Avril 2011 à 14:05

    Waho quel com" !

    Aussi rare que précieux ^^. Merci pour ce compliment détaillé. Je suis partant pour recevoir autant de coups de katana que tu veux dans ce contexte :D.

    Et oui, je suis un adepte de la viande saignante, ça préserve mieux les sensations :]

    Sinon yep, ce sont bien les fomoires, adapté du nom mythologique "fomores", une race légendaire qui aurait peuplé l'Irlande avant l'arrivée d'autres races tout aussi légendaires (dont les Tuathas De Danann qui ont inspiré mes Thuadènes).

    Si vous êtes branchés mythes et légendes, j'ai fait un exposé sur la question ici même. Les deux premières batailles de Mag Tuired sont racontées dans des vieux bouquins. Pour ma part, j'en imagine une troisième (qui prend des allures de grosse guerre).

    Bon, il faut que je termine ma partie 2 du 50 puis le 51, le 52... yeah ! Merci en tout cas, ça donne du coeur à l'ouvrage.

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